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La pierre et le sabre - Eiji Yoshikawa

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— C’est donc toi ! s’exclama-t-el<strong>le</strong> avant de détourner des<br />

yeux gênés. Le p<strong>et</strong>it garçon qui p<strong>le</strong>urait sur la grand-route de<br />

Yamato...<br />

— Qui p<strong>le</strong>urait ? Je ne p<strong>le</strong>urais pas !<br />

— Peu importe. Tu es ici depuis combien de temps ?<br />

— Seu<strong>le</strong>ment depuis avant-hier.<br />

— Seul ?<br />

— Non ; avec mon professeur.<br />

— Ah ! oui, je me souviens. Tu as bien dit que tu étudiais<br />

l’escrime, n’est-ce pas ? Que fais-tu là, sans vêtements ?<br />

— Vous ne croyez tout de même pas que je plongerais dans<br />

la rivière habillé, hein ?<br />

— Dans la rivière ? Mais l’eau doit être glacée. Les gens de<br />

par ici riraient à l’idée d’al<strong>le</strong>r nager à c<strong>et</strong>te époque de l’année.<br />

— Je ne nageais pas ; je prenais un bain. Mon professeur a<br />

dit que je sentais la sueur ; aussi je suis allé à la rivière.<br />

Otsū pouffa.<br />

— Où demeures-tu ?<br />

— Au Wataya.<br />

— Quoi ? J’en arrive.<br />

— Quel dommage que vous ne soyez pas venue nous voir !<br />

Et si vous reveniez avec moi maintenant ?<br />

— Impossib<strong>le</strong> maintenant. J’ai une commission à faire.<br />

— Alors, salut ! dit-il en se détournant pour partir.<br />

— Jōtarō, viens donc me voir un jour au château.<br />

— Vraiment ? C’est possib<strong>le</strong> ?<br />

A peine eut-el<strong>le</strong> parlé qu’Otsū commença de regr<strong>et</strong>ter ses<br />

paro<strong>le</strong>s ; mais el<strong>le</strong> dit :<br />

— Oui, mais veil<strong>le</strong> à ne pas venir habillé comme tu l’es<br />

maintenant.<br />

— Si c’est comme ça, je ne veux pas y al<strong>le</strong>r. Je n’aime pas <strong>le</strong>s<br />

endroits où on fait des chichis.<br />

Otsū se sentit soulagée ; el<strong>le</strong> souriait encore en r<strong>et</strong>raversant<br />

à cheval <strong>le</strong> portail du château. Ayant remis son cheval à l’étab<strong>le</strong>,<br />

el<strong>le</strong> alla rendre compte de sa mission à Sekishūsai.<br />

Il dit en riant :<br />

— Alors, ils étaient en colère ! Très bien ! Qu’ils <strong>le</strong> soient. Ce<br />

n’est pas <strong>le</strong>ur faute.<br />

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