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La pierre et le sabre - Eiji Yoshikawa

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— Ne pourrions-nous manger maintenant la moitié des<br />

boul<strong>et</strong>tes de riz que nous avons emportées pour déjeuner ?<br />

— Un peu de patience. Nous n’avons pas encore parcouru<br />

trois kilomètres. Si je te laissais faire, tu mangerais cinq repas<br />

par jour.<br />

— Peut-être. Mais moi, je ne prends pas des palanquins ou<br />

des chevaux de louage, comme vous.<br />

— C’était seu<strong>le</strong>ment hier au soir, parce que la nuit tombait<br />

<strong>et</strong> que nous étions pressés. Si ça te gêne, aujourd’hui je ferai<br />

toute la route à pied.<br />

— Aujourd’hui, ça devrait être mon tour de monter à cheval.<br />

— Les enfants n’ont pas besoin de monter à cheval.<br />

— Mais je veux essayer. Je peux ? Je vous en prie !<br />

— Eh bien, peut-être, mais seu<strong>le</strong>ment aujourd’hui.<br />

— J’ai vu un cheval attaché à la maison de thé. Nous<br />

pourrions <strong>le</strong> louer.<br />

— Non, il est encore trop tôt dans la journée.<br />

— Alors, vous ne parliez pas sérieusement quand vous avez<br />

dit que je pourrais monter !<br />

— Si, mais tu n’es même pas fatigué encore. Ce serait<br />

gaspil<strong>le</strong>r de l’argent que de louer un cheval.<br />

— Vous savez parfaitement que je ne me fatigue jamais. Je<br />

ne serais pas fatigué si nous marchions cent jours <strong>et</strong><br />

parcourions quinze cents kilomètres. Si je dois attendre d’être<br />

épuisé, je ne monterai jamais à cheval. Allons, Otsū, louons-<strong>le</strong><br />

maintenant, pendant qu’il n’y a personne devant nous. Ça serait<br />

beaucoup plus sûr que lorsque la route est noire de monde. S’il<br />

vous plaît !<br />

Comprenant que s’ils continuaient ainsi, ils perdraient <strong>le</strong><br />

temps qu’ils avaient gagné, Otsū céda ; Jōtarō devina son<br />

acquiescement plutôt qu’il ne l’attendit, <strong>et</strong> regagna en courant la<br />

maison de thé.<br />

Bien qu’il y eût en réalité quatre maisons de thé dans <strong>le</strong>s<br />

parages, ainsi que l’indiquait <strong>le</strong> nom de Yonkenjaya, el<strong>le</strong>s se<br />

trouvaient situées en différents points des pentes des monts<br />

Fudesute <strong>et</strong> Kutsukake. Cel<strong>le</strong> qu’ils avaient dépassée était la<br />

seu<strong>le</strong> en vue. Courant vers <strong>le</strong> patron <strong>et</strong> s’arrêtant pi<strong>le</strong>, Jōtarō<br />

s’écria :<br />

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