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La pierre et le sabre - Eiji Yoshikawa

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— Je suis déçu d’apprendre que votre mari n’est pas là. Où<br />

est-il allé ?<br />

— A la maison Arakida.<br />

— Où est-ce ?<br />

— Ha ! ha ! ha ! Vous êtes venu à Ise, <strong>et</strong> vous ne connaissez<br />

même pas la famil<strong>le</strong> Arakida ?<br />

Le bébé qu’el<strong>le</strong> allaitait commençant à s’agiter, la femme,<br />

oubliant ses hôtes, se mit à chanter une berceuse en dia<strong>le</strong>cte<br />

local :<br />

Dors, dors.<br />

Les bébés qui dorment sont gentils.<br />

Les bébés qui se réveil<strong>le</strong>nt <strong>et</strong> p<strong>le</strong>urent sont méchants,<br />

Et ils font aussi p<strong>le</strong>urer <strong>le</strong>ur mère.<br />

Dans l’idée qu’il pourrait au moins apprendre quelque chose<br />

en regardant <strong>le</strong>s armes du forgeron, Musashi demanda :<br />

— Ce sont là <strong>le</strong>s armes que votre mari marne si bien ?<br />

<strong>La</strong> femme répondit par un grognement ; Musashi ayant<br />

demandé à <strong>le</strong>s examiner, el<strong>le</strong> acquiesça de la tête <strong>et</strong> grogna de<br />

nouveau. Il en décrocha une.<br />

— Voilà donc à quoi el<strong>le</strong>s ressemb<strong>le</strong>nt, dit-il à demi pour<br />

lui-même. On <strong>le</strong>s emploie beaucoup ces temps-ci, à ce que l’on<br />

raconte.<br />

L’arme qu’il avait en main était formée d’une barre<br />

métallique, longue d’environ quarante-cinq centimètres (faci<strong>le</strong> à<br />

porter à l’obi) ; à une extrémité, la barre comportait un anneau<br />

auquel une longue chaîne se trouvait fixée ; à l’autre bout de la<br />

chaîne pendait une lourde bouc<strong>le</strong> de métal, assez importante<br />

pour fendre un crâne humain.<br />

D’un côté de la barre, dans une profonde rainure, Musashi<br />

apercevait <strong>le</strong> dos d’une lame. Avec ses ong<strong>le</strong>s, il tira dessus ; el<strong>le</strong><br />

sortit latéra<strong>le</strong>ment avec un déclic, comme une lame de faucil<strong>le</strong>.<br />

Avec cela, il ne serait pas diffici<strong>le</strong> de couper la tête d’un<br />

adversaire.<br />

— ... Je suppose qu’on la tient comme ça, dit Musashi en<br />

prenant la faucil<strong>le</strong> dans la main gauche <strong>et</strong> la chaîne dans la<br />

droite.<br />

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