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La pierre et le sabre - Eiji Yoshikawa

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— Vraiment ? Dans ce cas veux-tu dire à Takuan, je te prie,<br />

que je suis là.<br />

— Attendez ici. Je vais l’appe<strong>le</strong>r.<br />

Comme il s’engouffrait d’un bond dans <strong>le</strong> hall d’entrée,<br />

Jōtarō trébucha sur <strong>le</strong> pied d’un paravent, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s mandarines<br />

serrées dans son kimono déboulèrent par terre. Il se hâta de <strong>le</strong>s<br />

ramasser <strong>et</strong> de gagner <strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s intérieures. Il revint quelques<br />

minutes plus tard informer <strong>le</strong> moine que Takuan était sorti.<br />

— Il paraît qu’il est là-bas, au Daitokuji.<br />

— Sais-tu quand il rentrera ?<br />

— Ils ont dit « très bientôt ».<br />

— Y a-t-il un endroit où je pourrais l’attendre sans gêner<br />

personne ?<br />

Jōtarō sauta dans la cour, <strong>et</strong> mena <strong>le</strong> moine droit à la<br />

grange.<br />

— Vous pouvez attendre ici, dit-il. Vous ne serez dans <strong>le</strong>s<br />

jambes de personne.<br />

<strong>La</strong> grange était jonchée de pail<strong>le</strong>, de roues de charr<strong>et</strong>tes, de<br />

bouse de vache <strong>et</strong> de tout un assortiment d’autres obj<strong>et</strong>s ; mais<br />

avant que <strong>le</strong> prêtre eût pu ouvrir la bouche, Jōtarō traversait en<br />

courant <strong>le</strong> jardin vers une maisonn<strong>et</strong>te située à l’extrémité ouest<br />

du domaine.<br />

— ... Otsū ! criait-il. Je vous apporte des mandarines.<br />

Le médecin du seigneur Karasumaru avait dit à Otsū qu’il<br />

n’y avait aucune raison de s’inquiéter. El<strong>le</strong> <strong>le</strong> croyait, bien<br />

qu’el<strong>le</strong>-même pût sentir combien el<strong>le</strong> était maigre, simp<strong>le</strong>ment<br />

en se tâtant <strong>le</strong> visage. Sa fièvre persistait <strong>et</strong> son appétit n’était<br />

pas revenu ; pourtant, ce matin-là, el<strong>le</strong> avait murmuré à Jōtarō<br />

qu’el<strong>le</strong> avait envie d’une mandarine.<br />

Quittant son poste à son chev<strong>et</strong>, il était d’abord allé à la<br />

cuisine où il avait appris qu’il n’y avait pas de mandarines dans<br />

la maison. N’en trouvant aucune chez <strong>le</strong>s épiciers ou autres<br />

boutiques d’alimentation, il s’était rendu au marché en p<strong>le</strong>in air<br />

de Kyōgoku. L’on trouvait là une grande variété de<br />

marchandises – fils de soie, cotonnades, hui<strong>le</strong> de lampe,<br />

fourrures, <strong>et</strong>c. —, mais point de mandarines. Après qu’il eut<br />

quitté <strong>le</strong> marché, par deux fois l’espoir lui revint à la vue de<br />

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