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La pierre et le sabre - Eiji Yoshikawa

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Denshichirō éclata d’un rire voulu qui lui secoua <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s.<br />

R<strong>et</strong>irant sa main de cel<strong>le</strong> de son frère, il renversa la jarre de<br />

saké.<br />

— ... Qu’on m’apporte du saké ! brailla-t-il. Je n’en ai plus.<br />

Le temps que l’élève apportât <strong>le</strong> saké, Denshichirō n’était<br />

plus dans la chambre, <strong>et</strong> Seijūrō se trouvait couché à plat ventre<br />

sous <strong>le</strong>s couvertures. Quand l’élève lui eut remis la tête sur<br />

l’oreil<strong>le</strong>r, il dit avec douceur :<br />

— Rappel<strong>le</strong>-<strong>le</strong>. J’ai encore quelque chose à lui dire.<br />

Soulagé du fait que <strong>le</strong> Jeune Maître s’exprimât<br />

distinctement, l’homme s’élança à la recherche de Denshichirō.<br />

Il <strong>le</strong> trouva assis sur <strong>le</strong> sol du dōjō avec Ueda Ryōhei, Miike<br />

Jūrōzaemon, Nampo Yoichibei, Otaguro Hyōsuke <strong>et</strong> quelques<br />

autres des principaux discip<strong>le</strong>s. L’un d’eux demandait :<br />

— Vous avez vu <strong>le</strong> Jeune Maître ?<br />

— Hum... Je sors de sa chambre.<br />

— Il devait être heureux de vous voir.<br />

— Il n’avait pas l’air trop content. Jusqu’à ce que je sois<br />

dans sa chambre, j’avais été impatient de <strong>le</strong> voir. Mais il était<br />

déprimé, fâché ; aussi, j’ai dit ce que j’avais sur <strong>le</strong> cœur. Nous<br />

nous sommes querellés, comme d’habitude.<br />

— Vous avez discuté avec lui ? Vous n’auriez pas dû. Il<br />

commence à peine à se rem<strong>et</strong>tre.<br />

— Attends de connaître la totalité de l’histoire.<br />

Denshichirō <strong>et</strong> <strong>le</strong>s principaux discip<strong>le</strong>s s’entendaient<br />

comme de vieux amis. Denshichirō empoigna par l’épau<strong>le</strong><br />

Ryōhei, qui lui faisait ces reproches, <strong>et</strong> <strong>le</strong> secoua<br />

affectueusement.<br />

— ... Ecoute ce que m’a dit mon frère, commença-t-il. Il a dit<br />

que je ne devais pas essayer de <strong>le</strong> venger en affrontant Musashi<br />

parce que je ne pouvais gagner ! Et si j’étais vaincu, c’était la<br />

ruine de la Maison de Yoshioka. Il m’a dit qu’il se r<strong>et</strong>irerait <strong>et</strong><br />

accepterait l’entière responsabilité du déshonneur. Il attend<br />

seu<strong>le</strong>ment de moi que je <strong>le</strong> remplace, <strong>et</strong> travail<strong>le</strong> dur à rem<strong>et</strong>tre<br />

l’éco<strong>le</strong> sur pied.<br />

— Je vois.<br />

— Qu’entends-tu par là ?<br />

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