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La pierre et le sabre - Eiji Yoshikawa

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chiot perdu qui se rappel<strong>le</strong> soudain <strong>le</strong> chemin de sa demeure, se<br />

mit à chercher l’Ōgiya.<br />

<strong>La</strong> première personne qu’il rencontra fut une femme. <strong>La</strong><br />

tête couverte d’un voi<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> avait l’air d’une ménagère<br />

quelconque. Jōtarō courut vers el<strong>le</strong> <strong>et</strong> lui demanda :<br />

— Comment fait-on pour al<strong>le</strong>r à Yanagimachi ?<br />

— C’est <strong>le</strong> quartier réservé, non ?<br />

— Qu’est-ce que c’est qu’un quartier réservé ?<br />

— Seigneur !<br />

— Eh bien, dites-moi, qu’est-ce qu’on y fait ?<br />

— Espèce de... !<br />

El<strong>le</strong> lui lança un regard indigné, <strong>et</strong> se hâta de poursuivre<br />

son chemin. Nul<strong>le</strong>ment découragé, Jōtarō poursuivit avec<br />

obstination <strong>le</strong> sien, demandant à un passant après l’autre où se<br />

trouvait l’Ōgiya.<br />

Le parfum du bois d’aloès<br />

Les lumières brillaient aux fenêtres des maisons de plaisir,<br />

mais il était encore trop tôt pour que <strong>le</strong>s clients fussent<br />

nombreux à rôder dans <strong>le</strong>s trois allées principa<strong>le</strong>s du quartier.<br />

A l’Ōgiya, l’un des jeunes serviteurs j<strong>et</strong>ait par hasard un<br />

coup d’œil en direction de l’entrée. Il y avait quelque chose de<br />

bizarre dans <strong>le</strong>s yeux qui épiaient à travers une fente du rideau,<br />

<strong>et</strong> au-dessous desquels on voyait deux pieds dans des sanda<strong>le</strong>s<br />

de pail<strong>le</strong> sa<strong>le</strong>, <strong>et</strong> l’extrémité d’un <strong>sabre</strong> de bois. Le jeune homme<br />

eut un léger sursaut de surprise, mais avant qu’il pût ouvrir la<br />

bouche, Jōtarō était entré <strong>et</strong> exposait son affaire :<br />

— Miyamoto Musashi est bien dans c<strong>et</strong>te maison, n’est-ce<br />

pas ? C’est mon maître. Vou<strong>le</strong>z-vous, s’il vous plaît, lui dire que<br />

Jōtarō est là. Vous pourriez lui demander de sortir.<br />

L’expression de surprise du serviteur fut remplacée par un<br />

sévère froncement de sourcils.<br />

— Qui donc es-tu, espèce de p<strong>et</strong>it mendiant ? gronda-t-il. Il<br />

n’y a ici personne de ce nom. En voilà des façons, de venir<br />

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