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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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2031 ETHIOPIENNE (VERSION) DE LA BIBLE 2032<br />

Ethiopians et cent- autres peop<strong>les</strong> ont traduit <strong>dans</strong> leur<br />

langue propre <strong>les</strong> dogmes » conlenus <strong>dans</strong> 1'Evangile de<br />

saint Jean. In Joa. homil. xxn, t. LIX, col. 32. Mais qui<br />

prouvera jamais que par ce mot d'« Ethiopiens », toujours<br />

si vague chez <strong>les</strong> anciens, Chrysostome entendait parler<br />

de nos Abyssins? Le premier argument serieux qu'apportent<br />

<strong>les</strong> auteurs est le suivant. II est certain qu'a la<br />

fin du v e siecle 1'Eglise d'Abyssinie etait fondee et que<br />

deja elle etait grande et prospere. Or une Eglise ne pent<br />

resler longtemps sans une traduction des Ecritures. II la<br />

faut a 1'apotre qui doit narrer au peuple 1'histoire de la<br />

revelation et particulierement 1'histoire de Jesus-Christ<br />

et de ses premiers discip<strong>les</strong>. II la faut encore pour le service<br />

de la priere et surtout pour <strong>les</strong> offices liturgiques, qui<br />

ne tardaient jamais alors a se faire <strong>dans</strong> la langue familiere<br />

au peuple que Ton evangelisait. Nul doute par consequent<br />

qu'il ait existe, a la fin du v e siecle, une version ghe'ez<br />

en Abyssinie. — Un second argument est tire du temoignage<br />

des ecrivains d'Ethiopie. Nous avons entendu plus<br />

haul abba Georges nous dire que 1'Ancien Testament avait<br />

ete traduit de 1'hebreu en ghe'ez des le temps de la reine<br />

de Saba. Evidemment ni la Bible ghe'ez n'a pour source<br />

immediate 1'hebreu, ni surtout elle n'a pu se faire a<br />

1'epoque de Salomon. Mais quand il dit que le Nouveau<br />

Testament a ete traduit par <strong>les</strong> neuf saints de Rome, si<br />

celebres en Ethiopia, nous avons tout lieu de croire qu'il<br />

y a la une tradition fort respectable et que reellement<br />

<strong>les</strong> neuf saints ont concouru au travail de traduction des<br />

Ecritures, et sans doute aussi bien de 1'Ancien que du<br />

Nouveau Testament. Ces moines illustres etaient certainement<br />

qualifies pour traduire du grec tous nos Livres<br />

Saints. Or a quelle epoque vivaient <strong>les</strong> neuf saints de<br />

Rome? Precisement a la fin du v e siecle, c'est-a-dire juste<br />

a cette epoque ou 1'on convient que la version ghe'ez<br />

etait indispensable au bon fonctionnement de 1'Eglise<br />

elhiopienne.<br />

Ainsi raisonnent la grande majorite des critiques et des<br />

exe'ge<strong>les</strong> : Ludolf, Hist, xth., Francfort, 1681, 1. in, c. iv;<br />

Comment, ad hist., Francfort, 1691, ad lib. in, cap. iv,<br />

n. xxvi; Jean Mill, Novum Test, grsecum, Rotterdam,<br />

1710, Prolegomena, p. 121; Michaelis, § ix Pr&fationis<br />

ad Evangelium secundum Matth. ex versione sethiopici<br />

interprets, editum a Bode, Halle, 1749; Bode, Prsefatio<br />

ad Novi Testamenti versionis selliiopici interprets latinam<br />

translationem, Helmstadt, 1755; Dillmann, Aethiopische<br />

Bibeli'ibersetzung (<strong>dans</strong> Herzog's Real - Encyklopddie)<br />

; Westcott et Hort, The New Testament in the<br />

original Greek, Cambridge et Londres, 1881, Introduction,<br />

p. 86; Gregory, Nov. Test, grsece, recensuit Tischenclorf,<br />

editio 8 a major, t. in, Prolegomena, p. 894;<br />

Edouard Konig, Einleitung in das alte Testament, Bonn,<br />

1893,p.113; Goldschmidt, Bibliotheca sethiopica, Leipzig,<br />

1893, p. 7; Cornill, Einleitung in das alte Test., Fribourg,<br />

1896, p. 338; Scrivener, A plain Introd. to the<br />

criticism of the New Test., Cambridge, 1883, p. 409;<br />

Jiilicher, Einleitung in das Neue Test., Fribourg, 1894,<br />

p. 388; chez <strong>les</strong> catholiques de notre temps : Vigouroux,<br />

Manuel biblique, t. i, n. 150; Kaulen, Bibelubersetzung<br />

[alhiopische], <strong>dans</strong> Wetzer et "Welte's Kirchenlexicon,<br />

t. n, 1883; Comely, Cursus Scriptures Sacrse, Introd.,<br />

t. i, 1885, n. 142; Guidi, Le traduzioni degli Evangelii<br />

in arabff e in etiopico, Rome, 1888, p. 33 et suiv.; Hackspill,<br />

Die alhiopische Evangelienilbersetzung, <strong>dans</strong> la<br />

Zeitschrift fiir Assyriologie, t. xi, 1897, p. 150 et suiv.<br />

Bien plus, avec ces memes auteurs, sauf pourtant<br />

MM. Guidi et Hackspill, dont nous nous separons ici,<br />

nous pensons que la version ghe'ez fut commencee avant<br />

1'arrivee des neuf saints et qu'il faut la faire remonter en<br />

partie a la seconde moitie du iv e siecle, parce que la traduction<br />

des principaux passages des Ecritures et notamment<br />

des Evangi<strong>les</strong> s'impose <strong>dans</strong> la fondation d'une<br />

nouvelle Eglise.<br />

Faut-il conclure de la que saint Frumence lui-meme,<br />

le premier apotre qui evangelisa 1'Ethiopie, peu apres 326r<br />

employa son zele a traduire ou a faire traduire partie des<br />

Ecritures? Ludolf et d'autres apres lui 1'ont pense. Et<br />

cela n'est pas deraisonnable. Sans doute rien <strong>dans</strong> ies<br />

traditions de 1'Abyssinie ne confirme surement cette opinion;<br />

le Salama que Ton appelle, en Ethiopie, traducteur<br />

des Ecritures est bien plutot le patriarche du meme<br />

nom, qui revisa <strong>les</strong> Livres Saints au debut du xiv e siecle,<br />

que le Salama du iv e , autrement dit Frumentius. Mais<br />

<strong>les</strong> arguments tires de la necessite d'une version ghe'ez<br />

pour 1'evangelisation de 1'Abyssinie gardant toute leur<br />

force, a notre avis, aussi bien pour la fin du iv e siecle<br />

que pour la fin du v e , pourquoi ne penserait-on pas que<br />

1'apotre Frumentius commenca lui-meme ce beau travail<br />

ou en prit du moins la haute direction?<br />

II est enfin un dernier point sur lequel nous nous separons<br />

de plusieurs de ceux qui, comme nous, pensent que<br />

la version ghe'ez a ete faite, en partie du moins, par <strong>les</strong><br />

neuf saints de Rome. On a affirme, et c'est, pensonsnous,<br />

M. Dillmann qui 1'a dit le premier, que <strong>les</strong> traducteurs<br />

de la Bible ethiopienne, c'est-a-dire <strong>les</strong> neuf saints<br />

de Rome, etaient des monophysites; d'autres ont precise<br />

davantage et ont dit, comme M. Gildemeister, que <strong>les</strong><br />

traducteurs etaient des monophysites syriens (<strong>dans</strong> Gregory,<br />

Prolegomena, loc. cit.}; enfin M. Guidi, Traduzioni,<br />

p. 34, et M. Hackspill, JEthiop. Evang., p. 153,<br />

ajoutent qu'ils ont du venir d'Arabie. En realite, <strong>les</strong> neuf<br />

saints venaient d'Egypte et non d'Arabie, et de plus ils<br />

n'etaient pas monophysites. La Chronique des rois d'Abyssinie<br />

nous le fait entendre, en <strong>les</strong> appelant Saints de Rome<br />

et d'Egypte (R. Basset, Etudes sur 1'histoire d'Ethiopie,<br />

Paris, 1882, p. 97). Ce titre de Saints de Rome donne a<br />

des moines egyptiens n'a rien qui nous doive surprendre.<br />

En Abyssinie, comme <strong>dans</strong> tout 1'Orient, <strong>les</strong> Remains et<br />

<strong>les</strong> Grecs de 1'empire byzantin sont appe<strong>les</strong> Roumis; le<br />

grec meme y est parfois nomme langue romaine, et<br />

1'empereur de Constantinople roi de Rome. (Voir Bibl.<br />

Nat., fonds ghez, n. 113, fol. 63-64, et d'Abbadie, Catalogue,<br />

n. 34.) Le fait que le nom de moines romains ait<br />

ete donne et si religieusement conserve a ces saints personnages,<br />

par une Eglise qui s'est separee des Grecs ou<br />

Roumis Melchites pour suivre <strong>les</strong> Jacobites d'Alexandrie,<br />

nous persuade non seulement qu'a cette epoque 1'Eglise<br />

d'Abyssinie etait toujours fidele a la vraie foi, mais que<br />

de plus ces moines eux-memes n'etaient pas des monophysites,<br />

comme 1'a pense M. Dillmann (Zur Geschichte<br />

des axumit. Reichs, Berlin, 1880, p. 26). Le passage des<br />

Chroniques, ou il est dit que <strong>les</strong> saints de Rome « reformerent<br />

la foi », selon la traduction de M. Dillmann,<br />

n'est pas de nature a infirmer notre opinion, car il faut<br />

tout lire. Le texte du n. 141 de la Bibliotheque nationale<br />

dit en effet : (DM+AfrO* s ?J&°?? I« : fDf»G.1't' '.<br />

9°*Jh

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