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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1919 ESCLAVAGE 1920<br />

avail un sort aussi dur que celui d'aujourd'hui. Maspero,<br />

Hisloire ancienne,t. i, p. 283, 309, 326, 339. Sur la fin<br />

de leur sejour en Egypte, <strong>les</strong> Hebreux, en leur qualile<br />

d'etrangers, furent traites en veritab<strong>les</strong> esclaves. Lev.,<br />

xix, 34; Deut., iv, 20; v, 15; xni, 10; xxiv, 18-22, etc.<br />

Voir CORVEE, col. 1031. — Dans la suite des temps, <strong>les</strong><br />

Israelites de Pa<strong>les</strong>tine fournirent de nombreuses victimes<br />

aux razzias des peup<strong>les</strong> ennemis qui <strong>les</strong> entouraient et<br />

qui <strong>les</strong> saisissaient pour <strong>les</strong> vendre sur <strong>les</strong> marches d'esclaves.<br />

Ainsi se comportaient a leur egard <strong>les</strong> Pheniciens<br />

et <strong>les</strong> Philistins, qui <strong>les</strong> uns et <strong>les</strong> autres <strong>les</strong> vendaient<br />

aux Grecs, Joel, in, 6; Amos, i, 6, 9; Ezech., xxvir, 13;<br />

<strong>les</strong> Syriens, dont le general Nicanor, ayant besoin de<br />

deux mille talents, promettait de livrer quatre-vingt-dix<br />

Juifs pour un talent, ce qui suppose un trafic portant sur<br />

cent quatre-vingt mille esclaves, I Mach., in, 41; II Mach.,<br />

VIH, II; <strong>les</strong> Egyptiens, Josephe, Ant.jud., XII, n, 3;<br />

iv, 9, et <strong>les</strong> Remains, col. 223, 224. — 2° Douceur relative<br />

de I'esclavage chez <strong>les</strong> Hebreux. — La legislation<br />

mosaique n'institue pas I'esclavage; elle le trouve etabli,<br />

le constate comme un fait et le regit de maniere a sauvegarder<br />

la vie et la dignite de 1'esclave, comme n'a su<br />

le faire aucun peuple de 1'antiquite. Toutefois la Sainte<br />

Ecriture considere I'esclavage comme une sorte de degradation<br />

et un chatiment. En vertu de la malediction qui<br />

le frappe, Chanaan devient « 1'esclave des esclaves de ses<br />

freres ». Gen., ix, 25. Chez <strong>les</strong> Grecs et surtout chez <strong>les</strong><br />

Romains, 1'esclave etait considere comme un homme<br />

d'espece inferieure, comme line sorte d'animal, comme<br />

une chose. On affectait de le designer par des noms<br />

neutres, servitium, mancipium, ministerium, corpus.<br />

II n'avait aucun droit, et Ton n'avait aucun devoir envers<br />

lui. Le maitre pouvait user de lui selon son bon plaisir<br />

ct lui oter la vie sans avoir de compte a rendre. L'etranger<br />

qui tuait ou b<strong>les</strong>sait un esclave payait simplement le<br />

dommage cause, comme s'il s'agissait d'un animal. Pour<br />

1'esclave il n'exislait ni mariage, ni famille, ni parente;<br />

la Liberte de la debauche etait la seule qui lui restat ou<br />

qu'on lui imposat. Toute participation au culte religieux<br />

lui demeurait interdite. Caton, De re rustic., 5. Devenu<br />

vieux et hors de" service, il etait abandonne comme un<br />

instrument inutile. Quelques maitres, il est vrai, se montraient<br />

un peu plus compatissants que la loi; mais celleci<br />

regissait la condition de presque tous <strong>les</strong> esclaves, et<br />

la plupart des maitres avaient interet a s'en tenir a ses<br />

prescriptions. Cf. Fr. de Champagny, Les Cesars, Paris,<br />

1876, t. iv, p. 16-26; Dollinger, Paganisme et judaisme,<br />

trad. J. de P., Bruxel<strong>les</strong>, 1858, t. iv, p. 19-26, 66-78;<br />

Wallon, Histoire de I'esclavage <strong>dans</strong> 1'antiquite, 2 e edit.,<br />

Paris, 1879. Chez <strong>les</strong> Juifs, au contraire, 1'esclave etait<br />

un homme. L'esclave hebreu devait etre traite avec une<br />

particuliere douceur : il etait en somme le frere de son<br />

rnaitre. Eccli., xxxin, 31. L'esclave etranger lui-meme<br />

avait un sort relativement favorable. Intelligent, il pouvait<br />

se faire une situation avantageuse. Prov., xiv, 15;<br />

xvn, 2. Traite injustement, il pouvait en appeler aux<br />

juges. Job, xxxi, 13. Mutile, il recouvrait par le fait meme<br />

sa liberte. Exod., xxi, 26, 27. Mis a mort, il etait venge<br />

comme un homme libre par <strong>les</strong> severites de la loi. Exod.,<br />

xxi, 20. L'esclave qui fuyait d'un pays etranger devenait<br />

libre en entrant en Pa<strong>les</strong>tine. Deut., xxm, 15, 16. La loi<br />

morale s'imposait a 1'esclave et en favour de 1'esclave<br />

avec la meme rigueur que pour <strong>les</strong> hommes libres, aussi<br />

bien sur la question du mariage que sur <strong>les</strong> autres. Exod.,<br />

xxi, 7-11. Enfin 1'esclave etait astreint a la loi religieuse<br />

et beneficiait de ses prescriptions. Exod., xx, 10; Deut.,<br />

xii, 18; xvi, 11,14. Voir ESCLAVES. Ce n'est pas a dire que<br />

la condition de 1'esclave fut enviable, meme chez <strong>les</strong> Juifs.<br />

Voici un tableau trace <strong>dans</strong> <strong>les</strong> derniers temps avant<br />

Notre-Seigneur, et qui montre que 1'esclave, en partie<br />

par sa propre faute, devait s'attendre a bon nombre de<br />

rigueurs : « A 1'ane le fourrage, le baton, le fardeau; a<br />

1'esclave le pain, la correction, le travail. II ne travaille<br />

qu'au fouet et ne pense qu'a ne rien faire; que ta main<br />

se relache, il cherche sa liberte. Le joug et le licol font<br />

plier le cou rebelle, et <strong>les</strong> travaux continus assouplissent<br />

1'esclave. A 1'esclave mechant la torture et <strong>les</strong> enlraves;<br />

envoie-le au labeur sans repit, car 1'oisivete enseigne bien<br />

de la malice. Mets-le au travail, c'est ce qu'il lui faut.<br />

S'il rejimbe, dompte-le au moyen des entraves. Mais ne<br />

depasse <strong>les</strong> limites envers qui que ce soil, et n'en viens<br />

a aucune rigueur sans avoir reflechi. » Apres s'etre ainsi<br />

exprime, 1'auteur sacre se radoucit et parle de 1'esclave<br />

fidele en des termes inconnus aux philosophes paiens :<br />

« Si tu as un esclave fidele, qu'il soit pour toi un autre<br />

toi-meme; traite-le comme un frere, car tu 1'as acquis<br />

de ton propre sang. Si tu le maltraites injustement, il<br />

prendra la fuite, et, s'il s'emporte et s'eloigne, ou le<br />

chercher? » Eccli., xxxin, 25-33. Sans doute le motif<br />

invoque pour conseiller la douceur est 1'interet bien entendu<br />

du maitre. Mais 1'esclave recoit le ppm de frere,<br />

et ce seul mot revele toute la distance qui separe la loi<br />

mosaique des legislations paiennes. Cf. Dollinger, Paganisme<br />

et judaisme, t. iv, p. 175; Munk, Pa<strong>les</strong>tine, Paris,<br />

1881, p. 208-209; Stapfer, La Pa<strong>les</strong>tine au temps de<br />

Jesus-Christ, Paris, 1885, p. 151-153.<br />

II. DANS LE NOUVEAU TESTAMENT. — La doctrine de<br />

Notre-Seigneur est la condamnation meme de I'esclavage.<br />

D'apres 1'Evangile, tous <strong>les</strong> hommes sont freres et<br />

ont pour pere commun le « Pere qui est <strong>dans</strong> <strong>les</strong> cieux ».<br />

Matth., iv, 16, 45, 48. II suit de la qu'un homme ne doit<br />

pas etre la propriete d'un autre homme. Les Apotres<br />

vont-ils done precher immediatement 1'abolition de I'esclavage?<br />

Nullement. L'application du principe divin ne<br />

se fera que peu a peu, selon <strong>les</strong> regies de la prudence.<br />

On ne pouvait subitement abolir I'esclavage sans mettre<br />

le monde en revolution et sans aliener a la cause de<br />

I'Evangile ceux qui n'auraient pas encore su se passer<br />

d'esclaves. Avant d'affranchir ces derniers, il fallait <strong>les</strong><br />

former aux mo3urs de la liberte chrelienne; il fallait aussi<br />

preparer <strong>les</strong> maitres a accorder d'eux-memes ce que <strong>les</strong><br />

lois humaines n'exigeaient pas d'eux. Enfin on ne doit<br />

pas oublier que <strong>les</strong> esclaves, si nombreux <strong>dans</strong> le monde<br />

romain, ne possedaient d'autre moyen d'existence que le<br />

service de leurs maitres, et que <strong>les</strong> arracher brusquement<br />

a ce service, c'etait soit <strong>les</strong> condamner a mourir de faim,<br />

Juvenal, Sat., i, 95; in, 249; Martial, Epigr., HI, 7-14;<br />

xiv, 125; soit <strong>les</strong> mettre a la charge des communautes<br />

chretiennes, beaucoup trop pauvres encore pour pouvoir<br />

suffire a pareille tache. Voici done comment procederent<br />

<strong>les</strong> Apotres. Us montrerent d'abord aux esclaves leur condition<br />

anoblie par Jesus-Christ, qui, Fils de Dieu, a voulu<br />

apparaitre ici-bas en esclave. Phil., n, 7. Us precherent<br />

qu'au point de vue chretien il n'y a plus de distinction<br />

entre 1'homme libre et 1'esclave, et que 1'un et 1'autre,<br />

s'ils s'acquittent bien de leurs devoirs, ont droit a la<br />

meme recompense. I Cor., vn, 21, 22; xii, 13; Gal., m, 28;<br />

Eph., vi, 8; Col., in, 11. Us recommanderent aux esclaves<br />

d'etre soumis a leurs maitres. Eph., vi, 5; Col., in, 22;<br />

I Tim., vi, 1; Tit., n, 9; I Petr., n, 18. Us rappelerent<br />

aux maitres qu'eux aussi ont un maitre <strong>dans</strong> le ciel, et<br />

qu'ils doivent etre justes et equitab<strong>les</strong> envers leurs esclaves.<br />

Col., iv, 1. Us declarerent en un mot que tous, Juifs et<br />

Gentils, libres et esclaves, ne sont qu'un <strong>dans</strong> le Christ<br />

Jesus. Gal., in, 28. Enfin saint Paul ecrivit a Philemon une<br />

lettre courte et touchante qui indique de quelle maniere<br />

se ferait 1'abolition de I'esclavage au nom de Jesus-Christ.<br />

Onesime est un esclave fugitif. Saint Paul le convertit et<br />

en fait « son fils » en Jesus-Christ. II veut la liberle pour<br />

lui. Mais on comprend que si le bapteme avait suffi pour<br />

assurer la liberte, tous <strong>les</strong> esclaves se fussent precipites<br />

au bapteme par interet humain. Saint Paul envoie done<br />

Onesime a Philemon, « non plus comme esclave, mais<br />

comme tres cher fils. » C'etait demander au maitre 1'affranchissement<br />

de 1'esclave, sans pourtant 1'imposer. Tel<br />

est 1'esprit de la Loi evangelique. II faudra plusieurs

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