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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1263 DANIEL (LE LIVRE DE) 1264<br />

associe au trone par son pere. Cette opinion est fondee<br />

sur <strong>les</strong> inscriptions. On sait, par une tablette d'argile, que<br />

Nabonide etant a Teva ou Tema, <strong>les</strong> septieme, neuvieme,<br />

dixieme et onzieme annees de son regne, « le fils du roi,<br />

<strong>les</strong> officiers et <strong>les</strong> soldats etaient [<strong>dans</strong> <strong>les</strong> forteresses du<br />

pays d'] Accad. » lig. 5, 10, 19, 23 (T. Pinches, Transactions,<br />

t. VH, p. 139-176); cette expression de la tablette:<br />

« le fils du roi, » abal sarru, doit se traduire, selon le<br />

P. Delattre (Salomon, Assurbanipal, Baltassar, Bruxel<strong>les</strong>,<br />

1883), par « le fils-roi », ou mieux « le roi associe », ce qui<br />

prouve que Nabonide s'associa <strong>dans</strong> le gouvernement son<br />

fils. II est naturel que ce fils associe ait ete son premierne.<br />

Or son premier-ne, « le rejeton de son coeur, » s'appelait<br />

Bel-sar-usur (Baltassar), suivant un des quatre<br />

cylindres trouves a Mugheir (Western Asiatic Inscriptions,<br />

t. i, p. 68; voir J. Menant, Babylonie et Chaldee,<br />

Paris, 1875, p. 258, col. n, lig. 24, 25, 26), et plusieurs<br />

autres documents cuneiformes. II est done fort croyable<br />

qu'un contemporain ait pu parler de lui comme d'un roi.<br />

— L'associalion de Baltassar au trone se justifie en outre<br />

par d'autres fails analogues, et surtout par Dan., v, 16:<br />

« Tu seras le troisieme <strong>dans</strong> mon royaume.» Pourquoi le<br />

troisieme, et pas le second? Parce que le second etait<br />

Baltassar lui-meme, le coregent. F. Vigouroux, La Bible<br />

et <strong>les</strong> decouvertes, t. iv, p. 464. — Nabuchodonosor<br />

est appele son pere, <strong>dans</strong> le texte, a plusieurs reprises,<br />

et c'est avec raison. Le mot « pere », 'ab, a, en assyrien<br />

comme en hebreu, un sens large. II signifie aussi « predecesseur<br />

», comme des exemp<strong>les</strong> le prouvent. II veutdire<br />

sans doute ici « grand-pere » ou « aieul ». Baltassar etait<br />

en realite le petit-fils de Nabuchodonosor, son pere Nabonide<br />

ayant epouse, pour s'affermir sur un Irone usurpe,<br />

Tune des lilies de ce glorieux monarque, peut-etre la<br />

veuve de Nergal-sar-usur. Le fait est qu'il cut apres Baltassar<br />

un autre fils portant ce grand nom, puisque <strong>dans</strong><br />

1'inscription dite de Behistun, on lit que la Babylonie fut<br />

soulevee successivernent par deux aventuriers « criant<br />

faussement: Je suis Nabuchodonosor, le fils de Nabonide ».<br />

La preuve, sans etre peremptoire, n'est pas sans valeur.<br />

— 6. On ne sait pas encore avec certitude a quel personnage<br />

historique repond Darius le Mede, vi. II existe<br />

a cet egard sept ou huit hypotheses (voir G. Brunengo,<br />

L'impero, p. 452 et suiv.; A. Hebbelynck, De auctoritate,<br />

p. 191) que nous n'avons pas adiscuterici. Voir DARIUS LE<br />

MEDE. — La creation des cent vingt satrapies, dont il est<br />

parle vi, 1, n'est pas incroyable, pourvu que Ton entende<br />

ces satrapies de simp<strong>les</strong> districts, et ces satrapes de simp<strong>les</strong><br />

gouverneurs assez semblab<strong>les</strong> aux pihat assyriens. Y voir<br />

une copie de 1'organisation faite par Darius Hystaspe, plus<br />

tard, c'est forcer le texte. Nous pensons, au contraire,<br />

que <strong>les</strong> divisions administrates du Mede furent comme<br />

le germe de ce qui se fit posterieurement, avec extension.<br />

Voir J. M. Fuller, Holy Bible, t. vi, p. 315. Rien d'ailleurs,<br />

<strong>dans</strong> vi, 23, ne nous oblige a croire que sa juridiction<br />

fut universelle et sans limite; et il n'est pas a<br />

craindre, ce semble, que <strong>les</strong> inscriptions a decouvrir ou<br />

a dechiffrer ne viennent donner raison a M. Driver. —<br />

7. Le mot bas-sefarlm, « par <strong>les</strong> livres, » Dan., ix, 2, ne<br />

signifie pas necessairement une collection de livres saints.<br />

II signifie simplement <strong>les</strong> livres, des livres determines,<br />

peut-etre <strong>les</strong> seuls ecrits de Jeremie, qui certes existaient<br />

avant Daniel. J. M. Fuller, op. cit., p. 352. Cf. J. Knabenbauer,<br />

In Daniel., p. 224. — 8. II n'est pas improbable<br />

que Daniel ait pris rang parmi <strong>les</strong> « mages », et que<br />

ceux-ci lui aient fait place parmi eux. Moise a ete instruit<br />

par <strong>les</strong> pretres egyptiens, Act., vn, 22; pourquoi<br />

Daniel ne l'aurait-il pas ete par <strong>les</strong> chaldeens? II a tres<br />

bien pu s'initier aux secrets de leur science sans professer<br />

leurs doctrines. II est vrai que <strong>les</strong> Perses n'instruisaient<br />

jamais de non-Perses, a moins d'un ordre du roi.<br />

Et on doit en dire autant des Babyloniens, par analogie.<br />

Mais cet ordre, <strong>les</strong> mages ici 1'avaient explicite et formel.<br />

Cf. i, 3, 4. On sait par <strong>les</strong> textes cuneiformes que<br />

<strong>les</strong> Assyriens faisaient clever a leur cour de jeunes etrangers,<br />

dont ils se servaient ensuite pour le gouvernement<br />

des pays conquis. — 9. La folie de Nabuchodonosor etait<br />

une lycanthropie. Le texte, Dan., iv, 22, rend la chose<br />

indubitable. Voir E. B. Pusey, op. cit., p. 428-440.<br />

Cf. F. Vigouroux, Les Livres Saints, t. iv, p. 331 et suiv.;<br />

A. Hebbelynck, De auctoritate, p. 159-169. La difficulte,<br />

a proprement parler, n'est done pas la. La difficulte est<br />

plutot historique. II n'est parle nulle part de cette longue<br />

folie. Done elle n'a pas existe, c'est une legende. Notons.<br />

d'abord que sa duree n'est pas definie. Le texte annonce<br />

« sept temps », ce qui peut etre, selon nous, trois ans et<br />

demi; moins encore, suivant d'autres. Puis, du silence<br />

des contemporains on ne saurait conclure a 1'inexistence<br />

du fait. Le silence est explicable. Parmi ceux qui pouvaient<br />

ecrire ou ecrivirent de Nabuchodonosor, plusieurs,<br />

comme Jeremie et Ezechiel, etaient morts sans doute;<br />

du reste rien ne <strong>les</strong> arnenait a trailer ce sujet; d'autres<br />

vinrent plus tard, comme Esdras et Nehemie, assez longtemps<br />

apres; d'autres ne nous ont laisse que de simp<strong>les</strong><br />

fragments ou se sont bornes a une partie du regne,<br />

comme 1'auteur des Anna<strong>les</strong> des Pheniciens et Philostrate.<br />

Mais encore n'est-il pas absolument vrai qu'il n'y a aunune<br />

trace du fait. On s'accorde generalement a le reconnaitre,<br />

quelque peu defigure, <strong>dans</strong> un texte d'Abydene.<br />

(Voir Eusebe, Prsep. Ev., ix, 41, t. xxi, col. 760;<br />

Chron. arm., edit. Aucher, t. i, p. 59.) De plus, ne pourrait-on<br />

pas voir, avec des assyriologues de renom, une<br />

allusion a cette folie <strong>dans</strong> la Standard Inscription of<br />

Nebuchadnezzar, rapportee par <strong>les</strong> Western Asiatic<br />

Inscriptions, t. i, tabl. 56-64, col. vin. Cf. G. Brunengo,<br />

L'impero, p. 254 et suiv. et p. 340, 341. On ne s'attend<br />

pas d'ailleurs a la voir rappelee par <strong>les</strong> successeurs; car<br />

c'est une loi des rois d'Assyrie et de Babylonie de taire<br />

tout ce qui peut, a certains egards, obscurcir leur gloire<br />

ou celle de la dynastic. Et enfin, cet accident singulier<br />

n'a pas du laisser de trace bien sensible, parce qu'il dura<br />

peu, et qu'il est cense n'avoir ete connu <strong>dans</strong> 1'immense<br />

empire que tres discretement, <strong>les</strong> affaires continuant<br />

d'etre dirigees fermement, comme d'habitude, ou par la<br />

femme favorite, ou par le rab-mag Bel-labar-iskun, ou<br />

meme, a-t-on dit, par un conseil ayant Daniel a sa tete-<br />

L'edit qui annonce aux peup<strong>les</strong>, en style de curie, cet<br />

etrange evenement, pour irreguliere qu'en paraisse la<br />

redaction, n'otfre vraiment aucune difficulte. II n'y en a<br />

pas non plus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> termes de supreme louange dont<br />

il se sert, lui, et apres lui Darius et Cyrus meme, pour .<br />

exalter le grand Dieu d'Israel; car ils pouvaient en agir<br />

ainsi tout en restant idolatres. Leur polytheisme, car ils<br />

etaient polytheistes, meme Cyrus (on n'en doute plus<br />

aujourd'hui), excluait le monotheisme, mais non pas la<br />

confession et le culte d'un premier et souverain Dieu, —<br />

Deus exsuperantissimus, — dominant la foule des dieux<br />

inferieurs. II n'y a done pas contradicition. Cf. E. B. Pusey,.<br />

Daniel, p. 440.<br />

2° Objections philologiques. — « Le verdict de la langueest<br />

clair. Les mots persans [ qu'on y rencontre ] font conclure<br />

a une epoque posterieure a 1'etablissement de 1'empire<br />

des Perses. D'autre part, <strong>les</strong> mots grecs demandentr<br />

<strong>les</strong> mots hebreux appuient, <strong>les</strong> mots arameens permettent<br />

une date posterieure aussi a la conquete de la Pa<strong>les</strong>tine<br />

par Alexandre le Grand (332). » S. R. Driver, Introduction,<br />

p. 469. — Reponse. — Ni <strong>les</strong> mots ni la langue<br />

ne reclament cette date et cette epoque. Les mots persans<br />

ne sont pas si nombreux qu'on pretend, « probablement<br />

quinze au moins, » dit M. Driver, p. 469, note 1.<br />

Du reste, on n'est pas encore fixe sur leur veritable origine<br />

(E. B. Pusey, Daniel, note A, p. 569 et suiv.); mais,<br />

quoi qu'il en soil, Daniel ayant vecu a la fin de sa vie<br />

sous la domination perse, rien n'empeche qu'il y ait des.<br />

mots perses <strong>dans</strong> son livre. En tout cas, leur presencerenverse<br />

1'opinion de la date machabeenne du livre; car<br />

tres certainement, en 163, 1'influence persane n'existait

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