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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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2115 EVANGILES APOCRYPHES 2116<br />

de fiction : des fide<strong>les</strong> veulent qu'on leur parle de ce dont<br />

<strong>les</strong> Evangi<strong>les</strong> canoniques ne parlent pas, que Ton satisfasse<br />

leur avide et pieuse curiosite, et des homines se<br />

trouvent pour <strong>les</strong> satisfaire par des compositions, non pas<br />

legendaires, mais romanesques. C'est ainsi que <strong>les</strong> Acta<br />

Pauli et Theclse furent fabriques par un pretre asiate<br />

fervent admirateur de saint Paul, et qui, au temoignage<br />

de Tertullien, avoua « etre 1'auteur de ce livre et 1'avoir<br />

compose par amour de Paul ». Le second groupe, le plus<br />

curieux, le plus de'cime, est constitue par des pieces qui<br />

ont du leur origine a 1'esprit doctrinaire : des gnostiques<br />

essayent de mettre sous forme de discours du Sauveur<br />

leur propre enseignement et couvrent leurs erreurs du<br />

nom de quelque apotre; il ne s'agit plus de roman, mais<br />

de faux. II conviendrait enfin de faire <strong>dans</strong> ce second<br />

groupe meme une place a part a quelques pieces, <strong>les</strong><br />

plus anciennes du groupe, et qui, sur la frontiere de<br />

la litterature canonique, ont laisse un temps certaines<br />

Eglises hesitantes sur leur origine, ont pu passer<br />

pour canoniques en ayant quelque apparence de 1'etre,<br />

et dont il est aujourdhui bien difficile de dire <strong>dans</strong><br />

quelle mesure, avec des fictions et des erreurs, el<strong>les</strong><br />

ne renferment pas des elements empruntes a la tradition<br />

orale primitive. De ces dernieres pieces, il sera<br />

question <strong>dans</strong> des artic<strong>les</strong> speciaux : EVANGILE DES<br />

EGYPTIENS (voir plus haut, col. 1625), EVANGILE DES<br />

HEBREUX, voir t. in, col. 532, EVANGILE DE SAINT PIERRE,<br />

Voir t. v, col. 413. Nous traiterons ici seulement des<br />

deux groupes sus-indiques.<br />

l rc CLASSE. — 1° Le Protevangelium Jacobi se donne<br />

pour compose par « Jacques frere du Seigneur » : le recit<br />

commence a 1'annonciation faite a Anne et Joachim de<br />

la future naissance de Marie, et s'arrete au massacre des<br />

Innocents. Le litre, fort impropre, est: 'loropt'a 'laxwSov<br />

7i£p\ Trj; yew^aswi; Mapia?. II est mentionne et condamne<br />

par le catalogue gelasien sous nom d'Evangile de Jacques;<br />

mais cette repudiation officielle n'a pas fait qu'il n'ait ete<br />

tres populaire, et que maint recit sur la famille et sur<br />

1'enfance de Marie ne circule aujourd'hui encore sans<br />

autre source que le Protevangelium Jacobi. Le texte<br />

grec, <strong>dans</strong> 1'etat ou on le possede, peut remonter au<br />

iv e siecle. Le latin est une adaptation du grec, peut-etre<br />

du v e siecle, avec le titre fictif de Liber de ortu beatse<br />

Marige et infantia Salvatoris a beato Mattheo evangelista<br />

hebi'aice scriptus et a beato Hieronymo presbytero<br />

in latinum translatus : en tete figure une epitre<br />

supposee de Chromatius et Heliodore a saint Jerome, et<br />

une reponse non moins supposee de saint Jerome a ses<br />

deux amis. On a une version syriaque et une version<br />

armenienne. Le Protevangelium Jacobi est pour une<br />

part une adaptation des recits de 1'enfance des Evangi<strong>les</strong><br />

canoniques de saint Matthieu et de saint Luc, il depend<br />

aussi de 1'Evangile de saint Jean; pour le reste, on le<br />

regarde comme grossierement fabuleux; mais 1'auteur,<br />

sans attache avec <strong>les</strong> heresies non plus qu'avec le judaisme,<br />

semble etre un catholique. La composition n'est<br />

pas anterieure a la lin du n e siecle. Toutefois le Protevangelium<br />

Jacobi porterait <strong>les</strong> traces de juxtaposition<br />

de morceaux divers d'origine. M. Harnack y distingue :<br />

1. un recit de rannonciation, de la naissance et de la vie<br />

de Marie, sorte de prelude au recit des Evangi<strong>les</strong> canoniques;<br />

2. un recit de la naissance du Sauveur, recit cense<br />

fait par saint Joseph; 3. un recit de la mort de Zacharie.<br />

Ces pieces seraient des productions du n e siecle. Origene<br />

a connu une B;'o),o; 'laxwoo-j, qui pourrait bien etre le<br />

premier recit. In Matth., x, 17, t. xin, col. 876. II n'y a<br />

pas de preuve decisive que le second recit ait ete connu<br />

de Clement d'Alexandrie, Slrom., vn, 16, t. ix, col. 529,<br />

encore rnoins de saint Justin, Dialog., 78, t. vi, col. 657.<br />

On trouve le texte du Protevangile <strong>dans</strong> Tischendorf,<br />

Evangelia apocrypha, Leipzig, 1876, p. 1-50. Pour 1'armenien,<br />

The american journal of Theology, t. i, Chicago,<br />

1897, p. 424-442; Harnack, Geschiclite der alt-<br />

christlichen Litteratur, t. I, Leipzig, 1893, p. 19-21;<br />

t. ii, 1897, p. 598-603.<br />

2° L'Historia Josephi fabri lignarii est 1'histoire de<br />

saint Joseph et de sa mort. On ne la possede qu'en<br />

arabe; mais 1'arabe n'est pas 1'original, et il y a lieu de<br />

penser que 1'original etait copte. Ce roman remonterait<br />

assez haut, peut-etre au v e siecle. Les donnees qu'il renferme,<br />

et qui sont de fiction pure, meriteraient qu'on <strong>les</strong><br />

etudie. Le texte latin est <strong>dans</strong> Tischendorf, Evangelia<br />

apocrypha, p. 122-139.<br />

3° L'Evangelium sancti Thom& est une composition<br />

dont nous avons deux recensions grecques, une latine et<br />

une syriaque; c'est un recit de 1'enfance de Jesus, -ri<br />

TixiStxa TOO K-jpio-j. La composition, <strong>dans</strong> 1'etat ou elle<br />

nous est parvenue, serait un abrege : le catalogue stichometrique<br />

de Nicephore, en elfet, mentionne YEvangile<br />

selon Thomas comme une piece de treize cents stiques ou<br />

versets. La composition primitive est signale'e par Eusebe,<br />

H. E., in, 25, 6, t. xx, col. 279; par Origene, Horn, i in<br />

Luc., t. xin, col. 1803; par 1'auteur des P/dlosophoumena,<br />

v, 7, t. xvi, col. 3134. Saint Justin (Dialog., 88,<br />

t. vi, col. 685) l'a-t-il connu? On ne peut serieusement<br />

1'affirmer. Mais saint Irenee, Adv. hseres., I, 20, 1, t. vn,<br />

col. 653, y ferait, croit-on, allusion. A ce compte, YEvangile<br />

selon saint Thomas primitif serait une production<br />

du n e siecle. Ici encore le recit est purement fabuleux.<br />

4° L'Evangelium infantise arabicum est un recit que<br />

1'on a seulement en arabe, mais dont on conjecture que<br />

1'original etait syriaque. L'auteur a puise <strong>dans</strong> le Protevangelium<br />

Jacobi et <strong>dans</strong> YEvangelium Thomas, en<br />

meme temps que <strong>dans</strong> saint Matthieu et <strong>dans</strong> saint Luc;<br />

mais une serie de legendes d'origine populaire et d'un<br />

caractere tout oriental lui sont propres. II n'y a pas de<br />

reference capable de dater cette compilation, sinon le<br />

fait que 1'on trouve trace de ses legendes <strong>dans</strong> le Goran.<br />

On trouvera <strong>dans</strong> Tischendorf, Evang. apocr., p. 181-209,<br />

une version latine moderne de 1'arabe.<br />

5° L'Evangelium Nicodemi est un titre tout moderne<br />

(xvi e siecle), sous lequel on a d'abord publie deux recits<br />

qui sont en realite independants. — Le premier est constitue<br />

par <strong>les</strong> Acta Pilati, dont le titre exact est 'YTtofivr,-<br />

(j.a-ra TOU xupiou Tjpicbv 'IvjCTO-j XpioroO 7ipa-/6EVTa ITT'I IIovti'oy<br />

LTiXaTou. On en a deux recensions grecques publiees<br />

! par Tischendorf, Evang. apocr., p. 210-332; une version<br />

copte, une version latine; une version armenienne, en<br />

deux recensions, a ete publieeparM. Conybeare, Studia<br />

biblica, t. iv, Oxford, 1896, p. 59-132. Ces Acta Pilati,<br />

composition apolpgetique harmonisant <strong>les</strong> donnees de<br />

nos Evangi<strong>les</strong> canoniques et aussi des elements secondaires<br />

fictifs, doivent etre une composition de genre apologe'tique<br />

datant du iv e siecle : leur plus ancien temoin<br />

est saint Epiphane, Adv. liseres., 50, t. XLI, col. 885. II<br />

n'est nullement etabli que <strong>les</strong> Acta Pilati dependent<br />

de 1'Evangile selon saint Pierre. Revue biblique, 1896,<br />

p. 647-648. II est difficile de demontrer que Tertullien,<br />

I Apolog., 21, Patr. lat., t. i, col. 403, a connu un texte<br />

se donnant pour le rapport de Pilate a Tibere : « ...Omnia<br />

super Christo Pilatus, et ipse jam pro sua conscientia<br />

christianus, Ca?sari tune Tiberio nuntiavit. » On croyait,<br />

du temps de Tertullien, que Pilate avait du refe'rer a<br />

Tibere; on le croyait aussi du temps d'Eusebe, H. E.,<br />

n, 2, 2, t. xx, col. 140, qui n'en parle que par oui-dire.<br />

Saint Justin, Apolog., i, 35 et 48, t. vi, col. 384 et 400,<br />

suppose des ac<strong>les</strong> dresses sous Ponce Pilate, mais sans<br />

temoigner qu'il <strong>les</strong> connait. Selon Eusebe, H. E., ix, 5, 1,<br />

t. xx, col. 805, on fabiiqua sous Diocletien de faux Actes<br />

de Pilate « pleins de blasphemes centre le Christ », que<br />

Ton fit re'pandre <strong>dans</strong> <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> campagnes, et que<br />

<strong>les</strong> maitres d'ecole eurent ordre de faire apprendre par<br />

! cceur aux enfants; ces Actes sont mentionnes <strong>dans</strong> la<br />

passion de saint Taracus et de ses cornpagnons, martyrises<br />

en Cilicie, en 304. « Ne sais-tu pas, dit le juge au<br />

martyr, que I'homme que tu invoques etait un malfaiteur

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