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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1709 fiLUS 1710<br />

c'est-a-dire que Dieti <strong>les</strong> a fait entrer <strong>dans</strong> la societe nouvelle<br />

avant leurs freres encore restes juifs ou pa'iens. II<br />

reeommande aux Colossiens, in, 12, de se revetir des vertus,<br />

comme il convient« a des elus de Dieu, a des saints,<br />

a des bien-aimes ». La pratique des vertus suppose necessairement<br />

que <strong>les</strong> elus font partie de 1'Eglise mili-<br />

. tante. Saint Paul lui - meme est apotre « selon la foi des<br />

elus de Dieu », Tit., i, 1, c'est-a-dire pour precher cette<br />

foi qui fait <strong>les</strong> fide<strong>les</strong> discip<strong>les</strong> de Jesus-Christ et implique<br />

« 1'esperance de la vie eternelle ». Tit., i, 2. Ce titre<br />

d' « elus » ou de membres de la societe nouvelle n'est<br />

pas inamissible. Aussi saint Pierre recommande-t-il de<br />

s'en assurer la possession certaine au moyen de bonnes<br />

oauvres. II Petr., i, 10.— Saint Jean declare aussi que le<br />

nom d'« elus » et de « fide<strong>les</strong> » n'appartient qu'a ceux qui<br />

combattent avec 1'Agneau centre <strong>les</strong> puissances inferna<strong>les</strong>.<br />

Apoc., XVH, 14. — Saint Paul« souffre tout pour <strong>les</strong> elus »,<br />

II Tim., u, 10, c'est-a-dire pour <strong>les</strong> fide<strong>les</strong> qu'il a engendres<br />

a Jesus-Christ. — Dieu lui-meme ecoute la voix de<br />

ses elus qui crient vengeance, Luc., xvin, 7, c'est-a-dire<br />

de ses serviteurs persecutes sur la terre. « En faveur de<br />

ses elus, » il abregera <strong>les</strong> calamites des derniers temps,<br />

de peur qu'ils ne soient decus par <strong>les</strong> faux prophetes et<br />

qu'ils manquent leur salut. Matth., xxiv, 22, 24, 31;<br />

Marc., xin, 20, 22, 27. — Ce nom d' « elus » est donne<br />

aux fide<strong>les</strong> de 1'Eglise, d'abord parce qu'ils sont 1'objet<br />

d'un libre choix de la bonte divine, Rom., xi, 5-7, 28;<br />

ensuite parce que, par leur conduite, ils doivent etre des<br />

hommes a part, des hommes de choix. Ephes., iv, 17.<br />

2° Ceux qui ont merile de passer de la societe spirituelle<br />

de la terre a la societe glorieuse du del. — G'est<br />

a ces derniers que, <strong>dans</strong> le langage courant, nous reservons<br />

le nom d'« elus ». Ce nom ne peut pourtant avoir<br />

le sens d'habitant du ciel .que <strong>dans</strong> un seul texte, qui<br />

d'ailleurs est repete a la suite de deux parabo<strong>les</strong> : « Beaucoup<br />

sont appe<strong>les</strong>, mais peu sont elus. » Matth., xx, 16;<br />

xxn, 14. Que faut-il entendre ici par <strong>les</strong> elus? La question<br />

est d'autant plus grave, que sur elle se greffe celle du<br />

nombre des elus. — 1. Dans la parabole des invites aux<br />

noces, Matth., xxn, 1-14, <strong>les</strong> premiers appe<strong>les</strong> refusent<br />

de venir et sont remplaces par des invites de rencontre<br />

qui prennent place <strong>dans</strong> la salle du festin. Parmi ces<br />

derniers, un seul est jete dehors, parce qu'il n'a pas la<br />

robe nuptiale. Le contexte indique clairement que cette<br />

parabole s'adresse aux Juifs. Invites <strong>les</strong> premiers a entrer<br />

<strong>dans</strong> « le royaume des cieux », c'est-a-dire <strong>dans</strong> 1'Eglise<br />

de J^sus-Christ, ils refusent et sont remplaces par<br />

d'autres hommes moins favorises jusque - la. Ceux - ci<br />

cependant n'ont pas droit au royaume du ciel par le seul<br />

fait de leur entree <strong>dans</strong> 1'Eglise. Celui qui se comporte<br />

indignement <strong>dans</strong> la societe spirituelle de la terre est<br />

exclu du royaume ce<strong>les</strong>te. Rien d'ailleurs n'autorise a<br />

etendre 1'application de la parabole a d'autres qu'a ceux<br />

de la maison d'Israel auxtjuels Jesus-Christ se declare<br />

personnellement envoye. Matth., xv, 24. Les appe<strong>les</strong> sont<br />

done <strong>les</strong> Juifs qui se prennent pour la vraie race d'Abraham,<br />

docteurs, scribes, pharisiens, etc. Les elus sont ces<br />

publicains, ces courtisanes, etc., qui se convertissent et<br />

precedent <strong>les</strong> premiers <strong>dans</strong> le royaume de Dieu. Matlh.,<br />

xxi, 31. En ce sens, il y a certainement moins d'elus que<br />

d'appe<strong>les</strong>. — Dans la parabole des ouvriers de la vigne,<br />

Matth., xx, 1-16, <strong>les</strong> ouvriers regoivent le meme salaire,<br />

malgre 1'inegalite du temps employe au travail. Notre-<br />

Seigneur conclut la parabole en ces termes : « Ainsi <strong>les</strong><br />

derniers seront <strong>les</strong> premiers, et <strong>les</strong> premiers <strong>les</strong> derniers;<br />

car beaucoup sont appe<strong>les</strong>, mais peu sont elus. » La seconde<br />

sentence est presentee comme une explication de<br />

la premiere. Le lien logique entre la derniere sentence<br />

et tout ce qui precede est peu apparent; aussi cette sentence<br />

manque-t-elle <strong>dans</strong> plusieurs manuscrits importants<br />

(is, B, etc.) et <strong>dans</strong> plusieurs versions anciennes,<br />

tel<strong>les</strong> que le copte, et des commentateurs pensent qu'elle<br />

est, en eflet, a supprimer. Mais elle se lit <strong>dans</strong> trop d'autres<br />

manuscrits et est reproduite par trop d'auteurs anciens<br />

pour qu'on puisse admettre hardiment la legitimite de<br />

sa suppression. II faut done en chercher I'explication. —<br />

2. Certains Peres de 1'Eglise, prenant la sentence evangelique<br />

independamment de son contexle, en ont conclu que<br />

<strong>les</strong> elus, ceux qui se sauvent, ne sont que le petit nombre.<br />

S. Augustin, Serm., xc, 4; t. xxxvm, col. 561. Pour justifier<br />

son affirmation, ce Pere va meme jusqu'a dire que<br />

1'homme qui n'a pas la robe nuptiale et qui est jete dehors<br />

figure toute une multitude. Serm., xcv, 6, t. xxxvm,<br />

col. 583; S. Gregoire le Grand, Horn, in Evang., I, xix,5;<br />

II, xxxvm, 14; t. XXIH, col. 1157, 1290; S. Thomas,<br />

Summ. theol., i, q. 23, a. 7, ad 3 am ; etc. Ils ont ete suivis<br />

<strong>dans</strong> leur interpretation par un bon nombre de theologiens,<br />

de commentateurs et d'orateurs sacres. Voir specialement<br />

Bossuet, Meditations sur I'Evangile, derniers<br />

semaine, xxxiv 6 jour; Bourdaloue, Pensees sur divers<br />

sujets de religion et de morale, x, petit nombre des<br />

elus; et surtout Massillon, Grand careme, XLiii 6 sermon,<br />

sur le petit nombre des elus. — 3. Parmi <strong>les</strong> modernes,<br />

il y a tendance marquee a interpreter d'une maniere plus<br />

large la sentence qui termine <strong>les</strong> deux parabo<strong>les</strong> evangeliques.<br />

Le mot « elus » designerait ici, non pas ceux<br />

qui se sauvent, mais <strong>les</strong> ames « de choix » qui servent le<br />

Seigneur avec plus d'ardeur que <strong>les</strong> ames ordinaires. On<br />

remarquera que c'est le sens qui convient au mot =xXex-roi,<br />

electi, <strong>dans</strong> la plupart des passages de la Sainte Ecriture<br />

cites plus haut, tandis qu'en francais le mot « elu » a une<br />

signification plus speciale. Dans la parabole des noces,<br />

<strong>les</strong> ames d'elite sont representees par <strong>les</strong> invites doci<strong>les</strong><br />

a 1'appel du maitre. Les premiers invites sont seulement<br />

des « appe<strong>les</strong> ». Peut-etre en est-il parmi eux qui finiront<br />

par venir a la derniere heure. Notre - Seigneur ne<br />

prejugj rien sur leur salut final. II s'est meme contente<br />

de dire aux Juifs que <strong>les</strong> publicains et <strong>les</strong> courtisanes <strong>les</strong><br />

precederont <strong>dans</strong> le royaume des cieux, Matth., xxi, 31,<br />

ce qui suppose qu'eux-memes viendront plus tard. De<br />

fait, beaucoup de Juifs, d'abord rebel<strong>les</strong> a la predication du<br />

divin Maitre, se sont ensuite convertis a la voix des Apotres.<br />

La seule condamnation qui soil portee tombe sur le malheureux<br />

qui a neglige de revetir la robe nuptiale, c'esta-dire<br />

de remplir <strong>les</strong> conditions requises pour passer de<br />

la societe spirituelle de la terre a la societe glorieuse du<br />

ciel. — Dans la parabole des ouvriers envoyes a la vigne,<br />

1'appel divin se fait entendre a tous, tous y repondent, tous<br />

recoivent la recompense. Mais, parmi eux, <strong>les</strong> ouvriers<br />

de la premiere heure sont seuls des « elus », des ames<br />

d'elite, representant ces ames chretiennes, relativement<br />

peu nombreuses, qui se donnent a Dieu sans retard et<br />

lui restent devouees et fidd<strong>les</strong> sans defaillance. II ne faut<br />

pas negliger non plus le rapprochement que Notre-Seigneur<br />

etablit entre <strong>les</strong> deux sentences : « Les derniers<br />

seront <strong>les</strong> premiers, et <strong>les</strong> premiers <strong>les</strong> derniers, » et :<br />

« Beaucoup sont appe<strong>les</strong>, mais peu sont elus. » Matth.,<br />

xx, 16. L'etude des derniers versets du chapitre precedent<br />

de saint Matthieu, xix, 27-30, montre que <strong>les</strong> premiers<br />

et <strong>les</strong> derniers representent deux categories de<br />

fide<strong>les</strong>, <strong>les</strong> uns fervents et genereux, <strong>les</strong> autres moins<br />

detaches des choses de ce monde. Notre-Seigneur averlit<br />

ses Apotres de prendre garde a ne pas dechoir de leur<br />

ferveur et a ne pas abandonner le premier rang pour le<br />

dernier. Si done <strong>les</strong> premiers et <strong>les</strong> derniers sont des<br />

membres de la societe spirituelle qui travaillent <strong>les</strong> uns<br />

et <strong>les</strong> autres a leur salut, il faut en dire autant des appe<strong>les</strong><br />

et des elus. La formule evangelique reviendrait done<br />

a ceci: Tons <strong>les</strong> hommes sont appe<strong>les</strong> au salut, puisque<br />

« Dieu veut que tous <strong>les</strong> hommes soient sauves », 1 Tim.,<br />

u, 4; parmi tous ces appe<strong>les</strong> au salut, beaucoup sont<br />

appe<strong>les</strong> a une vie fervente et parfaite; mais peu repondent<br />

a cet appel et deviennent des ames d'elite. — Sur ce<br />

sens donne aux deux parabo<strong>les</strong> et a la sentence finale,<br />

voir Bergier, Traite de la vraie religion, m e partie, IX,<br />

ii, 7, CEuvres completes, Paris, 1855, t. vii, col. 1285;

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