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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1353 DELUGE 1354<br />

scripto de estate mundi opposuere, La Haye, 1659. Une j<br />

dissertation anonyme, De diluvii universalitate disser- \<br />

tatio prolusoria, 1667, attribute a George-Gaspard Kirch- !<br />

maier, restreint le deluge a 1'Asie entiere, ou mdme au j<br />

centre de 1'Asie, la seule partie du monde que <strong>les</strong> hommes \<br />

occupaient alors. En 1685, <strong>les</strong> ouvrages de Vossius et de ;<br />

Horn sur la chronologic biblique et le deluge furent examines<br />

par la congregation de 1'Index. Mabillon, qui vint<br />

alors a Rome, fut consulte a ce sujet, et, a la seance du<br />

29 Janvier 1686, il lut son Votum de quibusdam Isaaci<br />

Vossii opusculis, public <strong>dans</strong> ses CEuvres posthumes,<br />

1724, t. n, p. 59-74. Des trois points incrimines, il n'etudia<br />

que le dernier, le seul contestable, celui qui concerne<br />

1'etendue du deluge. II exposa <strong>les</strong> raisons favorab<strong>les</strong><br />

et defavorab<strong>les</strong>, et conclut qu'a son avis il n'y avait<br />

aucun peril a tolerer le sentiment de Vossius, et qu'il valait<br />

mieux ne pas le censurer. Si cependant la congregation<br />

jugeait plus sage de le condamner, il fallait en meme<br />

temps frapper <strong>les</strong> ouvrages de Horn. La congregation tint<br />

compte des conclusions de Mabillon, et par decret du<br />

2 juillet 1686 condamna a la fois dix opuscu<strong>les</strong> de Vossius<br />

et deux de Horn. Les motifs de la censure sont<br />

inconnus. On peut presumer que 1'opinion du deluge restreint<br />

a la terre habitee n'a pas ete directement atteinte,<br />

et que le decret prohibe seulement la lecture d'ouvrages<br />

d'ecrivains protestants. Eut-elle etc visee, cette opinion<br />

fut reprise par des catholiques, et, apres avoir ete expurgee<br />

des erreurs accessoires et appuyee sur de meilleures<br />

preuves, elle est soutenable et ne parait pas contraire a<br />

I'orthodoxie. Cf. E. Mangenot, L'universalite restreinte<br />

du deluge d la fin du xvii* siecle, <strong>dans</strong> la Science catholique,<br />

fevrier et mars 1890, p. 148-158, 2'27-239. Elle<br />

compte de nombreux partisans : Samuel d'Engel, De la<br />

pretendue universalite du deluge et des divers systemes<br />

qui ont servi d I'etablir, Amsterdam, 1767; Alphonse<br />

Nicolai, Dissertazioni e lezioni di Sacra Scrittura, Genesi,<br />

Florence, 1766, t. iv, p. 149 et 152; Marcel de Serres,<br />

De la cosmogonie de Mo'ise comparee aux fails geologiques,<br />

Paris, 1838, p. 205; Maupied, Dieu, I'homme<br />

et le monde, 1851, t. in, p. 803-805; de Bonald, Mo'ise<br />

et <strong>les</strong> geologues modernes, Avignon, 1835, p. 99; A. Sorignet,<br />

La cosmogonie devant <strong>les</strong> sciences perfectionnees,<br />

Paris, 1854, p. 59; Godefroy, Cosmogonie de la<br />

revelation, Paris, 1847, p. 293; Pianciani, Cosmologia<br />

naturale comparata col Genesi, appendice sopra il diluvio,<br />

<strong>dans</strong> la Civiltd cattolica, 19 septembre 1862, p. 28<br />

et 290; H. Reusch, La Bible et la nature, trad, franc.,<br />

Paris, 1867, p. 368-382; F. Hettinger, Apologie du christianisme,<br />

trad, franf., 1875, t. m, p. 337; Lambert, Le<br />

deluge mosaique, Paris, 1870, p. 359-394; C. Guttler,<br />

Naturforschung und Bibel in ihrer Stellung zur Schopfung,<br />

Fribourg-en-Brisgau, 1877, p. 266-278; F. Vigouroux,<br />

Manuel biblique, 9 e edit., t. i, p. 600-604; Crelier,<br />

La Genese, Paris, 1889, p. 97-99; Brucker, L'universalite<br />

du deluge, Bruxel<strong>les</strong>, 1886, et Questions actuel<strong>les</strong><br />

d'Ecriture Sainte, Paris, 1895, p. 254-325; Thomas,<br />

Les temps primitifs et <strong>les</strong> origines religieuses d'apres<br />

la Bible et la science, Paris, t. II, p. 214-267; J. Gonzalez-Arintero,<br />

El diluvio universal, Vergara, 1891.<br />

3° Universalite restreinte dune partie de I'humanite.<br />

— D'autres savants, parmi <strong>les</strong>quels on compte des ecri-<br />

' vains catholiques, restreignent davantage encore le deluge<br />

et admettent que tous <strong>les</strong> hommes n'ont pas peri<br />

sous <strong>les</strong> Hots, et que des races entieres, eloignees depuis<br />

longtemps du theatre de 1'inondation, ont ete pre"servees.<br />

Ces races seraient, d'apres plusieurs, cel<strong>les</strong> qui etaient<br />

issues de Cain, et seule la lignee de Seth aurait ete frappee.<br />

Quelques-uns meme pensent que <strong>les</strong> populations qui se<br />

trouvaient en dehors de la vallee de I'Euphrate n'ont pas<br />

ete atteintes. — Cette opinion repose sur <strong>les</strong> memes<br />

raisons que la seconde, dont elle n'est qu'une application<br />

plus rigoureuse. Elle part des difficultes scientifiques que<br />

la paleontologie, Tethnologie et la linguistique opposent<br />

a 1'existence d'un deluge qui aurait englouti tous <strong>les</strong><br />

hommes. Une multitude de fails de plus en plus nombreux<br />

permettent d'affirmer que des <strong>les</strong> temps quaternaires<br />

I'homme occupait <strong>les</strong> quatre parties du monde,<br />

qu'il avait atteint <strong>les</strong> extremites de 1'ancien continent et<br />

qu'il touchait a cel<strong>les</strong> du nouveau. A. de Quatrefages,<br />

Histoire generale des races humaines, Introduction a<br />

Vetude des races humaines, Paris, 1887, p. 64. Or <strong>les</strong><br />

paleontologistes ne remarquent pas, par <strong>les</strong> ossements<br />

fossi<strong>les</strong> des humains, <strong>dans</strong> 1'histoire des races <strong>les</strong> lacunes<br />

que le deluge aurait du y introduire. Aussi loin que remontent<br />

<strong>les</strong> documents historiques, on constate 1'existence<br />

des races blanche, jaune et noire. Le negre apparait<br />

avec ses caracteres distinctifs sur <strong>les</strong> plus anciens monuments<br />

de 1'Egypte. Comme <strong>les</strong> variations se sont produites<br />

lentement sous 1'inlluence des milieux, « <strong>les</strong> plus<br />

anciennes races humaines se sont formees, selon toute<br />

apparence, a la suite des changements qu'a subis notre<br />

globe et des premieres migrations ». A. de Quatrefages,<br />

Histoire generale des races, p. 169. La linguistique<br />

conflrme <strong>les</strong> conclusions de 1'ethnologie. Les langues, si<br />

on admet leur formation naturelle, n'auraient pas eu le<br />

temps de se diversifier depuis le deluge jusqu'a 1'epoque<br />

oii on <strong>les</strong> voit toutes formees. L'allongement de la chronologic<br />

biblique du deluge a Abraham, voir CHRONOLOGIE<br />

DE LA BIBLE, col. 723-727, ne suffit pas a expliquer entierement<br />

<strong>les</strong> faits constates. Ces fails justifient done la restriction<br />

du deluge a une fraction de I'humanite.<br />

D'ailleurs cette restriction se concilie parfaitement avec<br />

le recit de la Genese. Si, de 1'aveu des partisans de 1'universalite<br />

anthropologique, <strong>les</strong> expressions si absolues en<br />

apparence : « toute la terre, tous <strong>les</strong> animaux, » s'interpretent<br />

legitimement <strong>dans</strong> un sens restrictif, 1'expression<br />

semblable: « Tous <strong>les</strong> hommes, » <strong>dans</strong> le meme contexte,<br />

pourra s'entendre aussi d'une partie des hommes, des<br />

individus qui habitaient le theatre de la catastrophe.<br />

Refuser d'admettre la restriction du mot tout quand il<br />

s'agit des humains, alors qu'on 1'admet pour la terre et<br />

<strong>les</strong> animaux, serait une inconsequence que rien ne justine.<br />

II y a aulant de motifs de restreindre 1'universalite<br />

pour I'humanite que pour la terre et <strong>les</strong> animaux. La<br />

corruption morale, qui fut la cause du deluge, n'etait pas<br />

absolument universelle, sinon <strong>dans</strong> la contree ou vivait<br />

Noe. La narration de la Genese raconte <strong>les</strong> faits suivant<br />

la maniere ordinaire de parler, selon laquelle « toute la<br />

terre » designe la contree submergee par <strong>les</strong> eaux; « tous<br />

<strong>les</strong> hommes, » <strong>les</strong> habitants de cette contree. En outre,<br />

la Genese n'est pas 1'histoire de I'humanite, mais seulement<br />

celle des ancetres du peuple de Dieu. Or, au moment<br />

ou elle raconte le deluge, elle a elimine de son<br />

cadre des races entieres, issues des fils et des fil<strong>les</strong> d'Adam<br />

et des autres patriarches. Son recit du deluge, qui a<br />

d'ailleurs une couleur locale bien marquee, ne parle plus<br />

de ces races et n'a en vue que <strong>les</strong> habitants de la contree<br />

ou s'etaient passes <strong>les</strong> faits. Enfin, de 1'aveu de tous, la<br />

table ethnographique du chapitre x dc la Genese n'est pas<br />

complete et ne mentionne pas <strong>les</strong> races jaune, rouge et<br />

noire. Ces races proviennent sans doute d'individus qui<br />

n'etaient pas de la lignee de Noe. L'abbe Motais, Le<br />

deluge biblique, in-8°, Paris, 1885, p. 301-333, avait cru<br />

trouver <strong>dans</strong> le Pentateuque des Iraces des survivants du<br />

deluge, et il nommait <strong>les</strong> Cai'nites, <strong>les</strong> Amalecites, <strong>les</strong><br />

Sodomites et <strong>les</strong> populations geantes de la Pa<strong>les</strong>tine, <strong>les</strong><br />

Emim, <strong>les</strong> Zomzommim, <strong>les</strong> Avorim et <strong>les</strong> Horim. Mais<br />

ces traces sont peu probab<strong>les</strong>. Voir AMALEC, t. i, col. 426-<br />

427; CINEENS, t. n, col. 768-770, et Rambouillet, Cain,<br />

redivivus, in-8°, Amiens, 1887.<br />

A cette interpretation, <strong>les</strong> partisans de 1'universalite du<br />

deluge quant aux hommes objectent, non sans fondement,<br />

que le recit biblique renferme divers traits qui sont directement<br />

et positivement opposes a toute restriction du cataclysme<br />

a une fraction de I'humanite. L'homme que Dieu<br />

veut detruire par le deluge, c'est I'homme qu'il a cree, qu'il

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