25.02.2013 Views

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

443 CERETHEENS 444<br />

et la tribu des Cerethiens est deja mentionnee I Reg.,<br />

-Xxx, 14. Cf. Baur, <strong>dans</strong> Riehm, Handworterbuch des<br />

Bibllschen Altertums, Leipzig, 1884, t. I, p. 241.<br />

La plupart des modernes, a la suite d'Ewald, Kritische<br />

Grammatik der hebrdischen Sprache, Leipzig, 1827,<br />

p. 297; Geschichte des Volkes Israel, Gcettingue, 1864,<br />

t. i, p. 353, expliquent Keretl et Peletl par des noms de<br />

peup<strong>les</strong>. Les Cerethiens sont <strong>les</strong> Philistiris comme originaires<br />

de Crete; le moiPeleti serait une abreviation populaire<br />

pour Pelisti, « Philistin. » Les Cerethiens et <strong>les</strong>Phelelhiens<br />

etaient des soldats mercenaires comme le furent<br />

plus tard <strong>les</strong> Germains qui servirent de gardes du corps<br />

.aux empereurs remains, et <strong>les</strong> Suisses qui devinrent<br />

gardes du corps des rois de France. Apres David, la garde<br />

royale put conserver le meme nom, quoiqu'elle ne fiit<br />

plus composee de Philistins, de meme que certaines<br />

gardes suisses purent etre composees de soldats qui<br />

n'etaient pas originaires des cantons helvetiques. — En<br />

ce qui concerne Keretl, cette opinion, au point de vuc<br />

strictement exegetique, s'appuie principalement sur I Reg.,<br />

xxx, 14; Ezech., xxv, 16; Soph., 11, 5. Quant a 1'origine<br />

des deux noms, voici comment on 1'explique au point de<br />

vue historique. On distingue une double emigration des<br />

Philistins en Pa<strong>les</strong>tine. La premiere colonie vint de la<br />

cote egyptienne, ou elle s'etait d'abord arretee, en quittant<br />

Caphtor ou 1'ile de Crete. Elle fut faible jusqu'a<br />

1'epoque des patriarches, mais prit peu a peu de la force<br />

pendant le sejour des Hebreux en Egypte. La seconde<br />

•arriva immediatement de Crete, vers la seconde moitie<br />

de la periode des .luges, et donna a la puissance du<br />

peuple philistin cet essor subit qu'indique le livre des<br />

Juges a partir du chap. xin. Selon toute vraisemblance,<br />

le nom de Peletl ou Pelisti designa primitivement la<br />

plus ancienne, et celui de Keretl la plus recente; et cette<br />

double denomination, s'appliquant a tout 1'ensemble de<br />

la population, passa aux gardes du corps que David prit<br />

<strong>dans</strong> la nation vaincue. Comment se fait-il maintenant<br />

que le saint roi prit ces troupes a son service? Cela s'explique<br />

non seulement par ses anciens rapports d'amitie<br />

avec <strong>les</strong> Philistins, I Reg., xxvn; mais encore par la<br />

nature meme de ce dernier* Etat. Celui-ci, en effet, une<br />

espece de Pays-Bas de 1'ancien monde, ne pouvait, <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> limites etroites ou il etait resserre, arriver a un certain<br />

developpement de puissance qu'en appelant des<br />

mercenaires de 1'ancienne patrie, et ces soldats a gage,<br />

suivant leur coutume, se mirent au service de leur nouveau<br />

maitre, apres la defaite des Philistins, aussi volontiers<br />

qu'ils 1'avaient fait pour <strong>les</strong> anciens. Gf. Riehm,<br />

Handworterbuch, p. 241.<br />

On a souleve centre cette opinion <strong>les</strong> objections suivantes<br />

: 1° Keretl n'indique pas plus <strong>les</strong> Cretois que<br />

Peletl ne represente <strong>les</strong> Philistins. Donner, en effet, ce<br />

dernier mot comme une corruption de Pellstlni est une<br />

-assertion sans fondement, un fait inconnu des langues<br />

semitiques. — 2° Cette alliance de deux noms synonymes<br />

pour designer la garde royale est tout a fait singuliere;<br />

c'est comme qui dirait <strong>les</strong> Anglais et <strong>les</strong> Bretons en<br />

parlant des habitants de la Grande-Bretagne. — 3" Les<br />

gardes du roi furent appe<strong>les</strong> plus tard hak-kdri ve-hdrdslm,<br />

IV Reg., xi, 4,19, hak-kdri correspondant a hakkeretl,<br />

comme II Reg., xx, 23, et hd-rdsim a happeleti;<br />

ce dernier mot n'est done pas plus un nom de<br />

peuple que rdsim, v. coureurs; » et il en est de meme<br />

pour <strong>les</strong> deux autres. — 4° L'hypothese de Immigration<br />

des Philistins de 1'ile de Crete s'appuie simplement sur<br />

<strong>les</strong> vagues donnees de Tacite, Hist., v, 3, 2 : Judseos<br />

Greta insula profugos novissima Libyse insedisse memorant,<br />

et d'Etienne de Byzance, qui rapporte que la<br />

ville de Gaza s'appelait autrefois Mlnoa, de Minos, roi<br />

de Crete : assertions qu'on a justement traitees de fab<strong>les</strong>,<br />

surtout en regard des temoignages historiques de 1'Ancien<br />

Testament, Deut., n, 23; Am., ix, 7, qui font venir<br />

<strong>les</strong> Philistins de Caphtor. — 5° Enfin il est tout a<br />

fait invraisemblable qu'un patriote comme David, qu'un<br />

pieux roi attache comme lui au culte du vrai Dieu, ait<br />

| entoure sa personne dietrangers et de pa'iens. Cf. Ge-<br />

; senius, Thesaurus, p. 719; Keil, Samuel, p, 287-288,<br />

i notes.<br />

! On peut repondre a ces difficultes : 1° Quelle que soit<br />

i Torigine des Keretlm, ils sont certainement donnes,<br />

j I Reg., xxx, 14, comme une tribu du sud-ouest de la<br />

| Pa<strong>les</strong>tine, et probablernent, Ezech., xxv, 16; Soph., n, 5,<br />

comme synonymes de Philistins. Quant au mot Peletl,<br />

plusieurs auteurs admettent qu'il peut etre une corruption<br />

populaire de Pelistlm, destines a mettre sa prononciation<br />

d'accord avec celle de Keretl. Voir PHELETHIENS.<br />

— 2° L'alliance des deux noms synonymes s'explique par<br />

leur origine historique, que nous avons mentionnee plus<br />

haut, de meme que <strong>les</strong> denominations d'Anglais et de-<br />

Bretons supposent <strong>dans</strong> un meme pays differentes couches<br />

de peup<strong>les</strong>. — 3° Les gardes du corps pouvaient s'appeler<br />

rdsim en raison de leur fonction de « messagers »,<br />

et Peletl en raison de leur origine, comme en France<br />

nous disons n~3, comme au ketlb de II Reg., xx, 23.<br />

Dans ce dernier passage, <strong>les</strong> massoretes ont ponctue ns,<br />

Kerel; mais <strong>les</strong> Septante et la Vulgate ont bien lu XepeOi,<br />

Cerethiens; et la version latine a lu de meme. IV Reg.,<br />

xi, 19. — 4° Malgre 1'obscurite qui entoure 1'origine des<br />

Philistins, bon nombre d'auteurs <strong>les</strong> font venir de Crete.<br />

Cf. Maspero, Histoire ancienne des peup<strong>les</strong> de {'Orient,<br />

4 e edit., Paris, 1886, p. 312; Vigouroux, La Bible et <strong>les</strong><br />

decouvertes modernes, 5 e edit., Paris, 1889, t. in, p. 338.<br />

Voir PHILISTINS. — 5° Qui nous dit que <strong>les</strong> Cerethiens<br />

ne devinrent point proselytes, en s'attachant a la personne<br />

de David? Les janissaires turcs etaient de jeunes<br />

captifs, nes de parents Chretiens, qu'on elevait <strong>dans</strong> 1'islamisme.<br />

D'un autre cote, le saint roi ne crut jamais manquer<br />

au patriotisme en choisissant des heros etrangers,<br />

comme Ethai le Getheen, II Reg., xv, 19, 22; xvm, 2;<br />

Selec 1'Ammonite, xxm, 37; Urie 1'Hetheen, xxm, 39;<br />

Igaal de Soba, xxm, 36, et <strong>les</strong> six cents Getheens, xv, 18.<br />

II suivit en cela 1'exemple de Saul, qui, « des qu'il voyait<br />

un homme vaillant et apte a la guerre, se 1'attachait, »<br />

I Reg., xiv, 52, ce qui n'exclut pas le choix des etrangers,<br />

mais le suppose plutot. Cf. F. de Hummelauer,<br />

Comment. In lib. Sam., p. 333. C'est, du reste, un usage<br />

qui a ete assez frequent chez <strong>les</strong> rois orientaux. Le klialife<br />

de Bagdad, par exemple, fut oblige, depuis le ix e siecle,<br />

de prendre a son service des soldats turcs, parce qu'aucun<br />

Arabe ne voulait se preter a emprisonner un Arabe,<br />

encore moins a le mettre a mort. Cf. F. Hitzig, Urgeschichte<br />

und Mythologie der Philistaer, in-8°, Leipzig,<br />

1845, p. 17-28.<br />

Les Cerethiens et <strong>les</strong> Phelethiens avaient pour chef,<br />

non point un des leurs, mais un Israelite de la plus<br />

grande distinction et de la meilleure naissance, Banaias,<br />

fils du grand pretre Joiada. II Reg., vm, 18; xx, 23;<br />

I Par., xvm, 17. Ils marchaient devant David quand il<br />

s'enfuit de Jerusalem, au moment de la revolte d'Absalom.<br />

II Reg., xv, 18. Ils poursuivirent, avec <strong>les</strong> vaillants<br />

d'Israe'l, un autre revolte, Seba. II Reg., xx, 7. Opposes<br />

egalement aux tentatives d'Adonias, ils prirent part au<br />

sacre de Salomon. Ill Reg., i, 38, 44. La Vulgate <strong>les</strong> mentionne<br />

encore <strong>dans</strong> 1'histoire d'Athalie et de Joas. IV Reg.,<br />

xi, 19; mais nous avons vu que le texte original donne<br />

une lecon qui preUs matiere a difficultes. Telle est en<br />

resume toute 1'histoire de cette troupe d'elite. — Voir<br />

J.-B. Carpzov, Dlssertatio de Cretin et Phlethi, <strong>dans</strong><br />

Ugolini, Thesaurus, t. xxvn, col. ccccxiv-CCCCLI ;

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!