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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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2365 FRANQAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE 2366<br />

revisee a son tour, mais subrepticement. Pour concilier<br />

<strong>les</strong> suffrages du plus grand nombre, on imprima le texte<br />

d'Ostervald, qui etait plus clair que celui de Martin, avec<br />

<strong>les</strong> sommaires de ce dernier qu'on tenait comme plus<br />

conformes a la stricte orthodoxie protestante.<br />

Cependant <strong>les</strong> pasteurs et professeurs de Geneve variaient<br />

d'opinion au sujet de la nature des traductions de<br />

la Bible. Continuant d'appliquer <strong>les</strong> principes suivis <strong>dans</strong><br />

la revision du Nouveau Testament de 1726, ils voulurent<br />

avoir une Bible digne des esprits cultives, et ils s'efforcerent<br />

de changer « le patois -de Chanaan », comme ils<br />

disaient, en un langage plus conforme au dictionnaire de<br />

1'Academic. La purete du style et Felegance de la forme<br />

devinrent pour eux 1'essentiel, et ils corrigerent sous ce<br />

rapport la Bible de Geneve. Le Nouveau Testament parut<br />

en 1802 et 1'Ancien en 1805. Mais la clarte du texte et<br />

1'elegance furent obtenues au detriment de Fexactitude et<br />

de la fidelite. Ces defauts nuisirent a la diffusion de cette<br />

nouvelle edition, et <strong>les</strong> protestants orthodoxes lui preiererent<br />

constamment la Bible d'Ostervald. Le succes de<br />

celle-ci alia croissant au debut du xix e siecle. Tandis qu'a<br />

Montauban on revisait Martin et Roques sans le dire, en<br />

1819, <strong>les</strong> Societes bibliques de Lausanne et de Neufchatel<br />

publiaient, en 1822, une edition d'Ostervald « revue avec<br />

soin ». El<strong>les</strong> la repandirent des lors aussi bien que la<br />

rendition faite en 1836. Bonnet et Baup revisaient encore,<br />

en 1846, le Nouveau Testament d'Ostervald. En 1834, il se<br />

forma a Paris, sous le patronage de 1'eveque anglican Luscombe,<br />

un comitedirige par Matter et charge de faireune<br />

bonne traduction francaise de la Bible. Les membres, qui<br />

etaient Rodolphe Cuvier, Sardinoux, Munk, Kreiss, Bartholmess,<br />

Pichard, Gerock, etc., se proposerent de combiner<br />

Martin avec Ostervald, gardant 1'exactitude de 1'un<br />

et la clarte de 1'autre. Apres avoir corrige et recorrige<br />

leur texte, ils firent paraitre, en 1842, un Nouveau Testament<br />

gigantesque, en meme temps qu'une edition plus<br />

portative. Les frais de la publication etaient supportes<br />

par la Society for promoting Christian Knowledge de<br />

Londres. L'Ancien Testament parut en 1849. Bien qu'elle<br />

presentat de notab<strong>les</strong> ameliorations sur <strong>les</strong> revisions precedentes,<br />

la Bible de Matter n'a pas eu de succes. Une<br />

nouvelle edition in-16 a cependant ete imprimee a Londres<br />

en 1864. Les Societes bibliques de France gardaient la<br />

Bible d'Ostervald, revue par 1'une d'el<strong>les</strong> en 1824, et<br />

tenaient pour suspect tout essai de correction. Quand,<br />

en 1803, la majorite des membres resolut de repandre<br />

d'autres Bib<strong>les</strong>, la minorite opposante forma une nouvelle<br />

societe qui conserverait exclusivement 1'edition de<br />

1824, reunissant le texte d'Ostervald aux sommaires de<br />

Martin. Or celle-ci a change d'avis et a publie, en 1881,<br />

une revision d'Ostervald, faite sous ses auspices. Le Nouveau<br />

Testament a ete revu a part. On a fait pour 1'Ancien<br />

de nombreux emprunts a la version de Segond. Les corrections<br />

sont fort inega<strong>les</strong> et varient d'un livre a 1'autre.<br />

Bien des fautes de francais, reprochees a Ostervald, ont<br />

ete conservees. Une autre Societe biblique francaise publiait<br />

en 1861 une edition revue par M. Mackensie. Char<strong>les</strong><br />

Frossard publiait en 1869 d'abord une revision du Nouveau<br />

Testement, reimprimee avec quelques nouvel<strong>les</strong> corrections,<br />

in-4°, Paris, 1880. Enfin, un synode retorrne,<br />

sous la direction de Bersier, a commence une revision<br />

scientifique du texte traditionnel. Les Psaumes ont paru<br />

en 1893, et le Nouveau Testament en 1894. E. Petavel,<br />

La Bible en France, 1864, passim; 0. Douen, Coup d'ceil<br />

sur I'histoire du texte de la Bible d'Olivetain, 1535-1560,<br />

<strong>dans</strong> la Bevue de theologie et de philosophic de Lausanne,<br />

1889.<br />

3° Traduction de CastaHon. — Sebastien Castalion ou<br />

Chateillon, etant a Geneve, travaillait des 1544 a un Nouveau<br />

Testament francais. En 1550, lorsqu'il eut termine<br />

sa traduetion latine de la Bible, il reprit sa version francaise<br />

intitulee: La Bible nouvellement translates avec la<br />

suite de I'histoire depuis le terns d'Esdras jusqu'aux<br />

Maccabees, et depuis <strong>les</strong> Maccabees jusqu'd Christ:<br />

item avec des Annotations sur <strong>les</strong> passages difftci<strong>les</strong>,<br />

in-f°, Bale, 1555. Pour combler la lacune historique qui<br />

existe entre 1'Ancien et le Nouveau Testament, Castalion<br />

a insere <strong>dans</strong> sa version des extraits de Josephe. La veision<br />

francaise des livres bibliques n'est pas, comme il<br />

est dit, col. 341, une simple traduction de la version<br />

latine, publiee par Castalion en 1551; elle a ete faite directement<br />

sur 1'hebreu et sur le grec. Les deux versions<br />

different 1'une de 1'autre <strong>dans</strong> un certain nombre de passages.<br />

Castalion avait aussi sous <strong>les</strong> yeux la traduction<br />

d'Olivetan et sa revision de 1553; mais il en est a peu<br />

pres completement independant. Ayant principalement<br />

en vue <strong>les</strong> « idiots », c'est-a-dire <strong>les</strong> ignorants, il a use<br />

« d'un langage commun et simple, et le plus entendible »<br />

qui lui a ete possible. 11 s'est done attache plus au sens<br />

qu'aux mots de 1'original, et pour 1'expriiner, il a choisi<br />

le terme populaire, usuel, employe alors par <strong>les</strong> gens du<br />

commun. Toutes <strong>les</strong> fois qu'il n'a pas trouve de mot<br />

propre, il a recouru a des equivalents qu'il forgeait de<br />

toute piece. Ainsi il a remplace holocauste, qu'un « idiot»<br />

n'entend ni ne peut entendre, par brulage, cene par<br />

soupper, etc. Ces neologismes sont groupes a la fin de sa<br />

Bible <strong>dans</strong> une Declaration de certains mots, ranges<br />

alphabetiquement. Le souci de rendre exactement la pensee<br />

biblique <strong>dans</strong> un francais intelligible donne a la phrase<br />

une tournure degagee, claire et vive. Castalion construit<br />

des periodes entieres, en liant <strong>les</strong> membres de phrase<br />

qui sont iso<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le texte. Le style est bref, precis,<br />

nerveux et vibrant. Malheureusement 1'auteur est tombe<br />

souvent <strong>dans</strong> un realisme grotesque; il habille <strong>les</strong> vieux<br />

patriarches des costumes de son temps et altere ainsi la<br />

physionomie de 1'original, et la langue ne vaut pas le<br />

style. Castalion a employe le patois de la Bresse et a mele<br />

le trivial au populaire, <strong>les</strong> mots hors d'usage a ceux du<br />

dialecte courant. Henri Estienne lui a reproche de parler<br />

le « jargon des gueux », et <strong>les</strong> editeurs du Nouveau Testament<br />

de Geneve de 1560 1'ont condamne comme un<br />

« instrument choisi de Satan pour amuser tous <strong>les</strong> esprits<br />

volages et indiscrets » et 1'ont accuse d'ignorance et de<br />

temerite effrontee qui expose 1'Ecriture sainte en risee.<br />

La Bible de Castalion n'a pas exerce une grande influence,<br />

et <strong>les</strong> nombreux reviseurs de la Bible de Geneve se sont<br />

contentes de lui faire quelques emprunts. Les protestanls<br />

modernes 1'apprecient davantage. Malgre ses lacunes, ses<br />

inegalites et ses hardiesses malheureuses, ils la proclament<br />

la premiere traduction vraiment frangaise et<br />

vraiment moderne de 1'Ecriture Sainte. F. Buisson, Sebastien<br />

Castellion, Paris, 1892, t. i, p. 323-334 et 415-436.<br />

4° Version de Rene Benoist. — Un docteur de Sorbonne,<br />

Rene Benoist, qui ne savait ni 1'hebreu ni le<br />

gree, s'avisa de publier une version francaise de la Bible.<br />

11 se borna a changer quelques mots a la Bible de Geneve;<br />

mais ses imprimeurs ne tinrent pas compte de toutes ses<br />

corrections et laisserent des termes protestants, entre<br />

autres celui de Cene, qui trahirent 1'origine de 1'ouvrage.<br />

Imprimee en 1566, 3 in-f°, cette Bible fut censuree par la<br />

Sorbonne 1'anneesuivante. Elle fut cependant reimprimee<br />

a Paris en 1568, et a Anvers en 1571, avec une Apologie,<br />

a laquelle Benoist declara plus tard avoir ete etranger.<br />

II fut exclu de la Sorbonne, le l er octobre 1572, et la<br />

censure de sa Bible fut approuvee par un bref apostolique<br />

de Gregoire XIII, le 3 octobre 1575. Benoist dut se<br />

soumettre en 1598 et signer sa retractation, avant de commencer<br />

<strong>les</strong> fonctions de doyen, pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> il venait<br />

d'etre designe. Voir BENOIST 3, t. i, col. 1602. Cf. C. Dup<strong>les</strong>sis<br />

d'Argentre, Collectio judiciorum de novis erroribus,<br />

Paris, 1728, t. n, 1» pars, p. 392-398, 404-411,<br />

425-442 et 533-535.<br />

VI. VERSIONS DU xvn« SIECLE. — /. CATBOLIQVES. —<br />

1° Jacques Corbin, avocat au Parlement de Paris, publia<br />

une version francaise qu'il avait entreprise sur la Vulgate<br />

par ordre de Louis XIII, 8 in-16, Paris, 1643 et 1661.

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