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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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2349 FRANQAISES (VERSIONS) DE LA BIBLE 2350<br />

du xin e siecle; le texte est en raauvais etat et reproduit<br />

<strong>dans</strong> un langage inferieur a celui de 1'original. « On en<br />

connait maintenant trois autres copies, a savoir : Arsenal,<br />

5211; Bibl. Nat., fr. 6447, et Nouv. acq., fr. 1404.<br />

Mais le manuscrit de la Mazarine 1'emporte sur <strong>les</strong> trois<br />

autres en anciennete et en correction, et <strong>les</strong> trois nouvel<strong>les</strong><br />

copies ne fournissent qu'un nombre infiniment<br />

restreint de variantes acceptab<strong>les</strong>. » P. Meyer, Notice du<br />

ms. Bibl. Nat. fr. 6447, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Notices et extraits des<br />

mcmuscrits, t. xxxv, 2 e partie, Paris, 1896, p. 457. Cf. Romania,<br />

t. xvn, p. 126-128. La version est peu litterale,<br />

et elle est melangee de gloses assez nombreuses et assez<br />

etendues. On a meme cru y distingaer des morceaux de<br />

prose rimee. Barbazan, Fabliaux et contes des poetes<br />

francais',1756, in-18, t. i, p. vn; 3« edit., Meon, 1808,<br />

t. in, p. iv. Les rimes ne se rencontrent que <strong>dans</strong> le recit,<br />

jamais <strong>dans</strong> la traduction des commentaires qui 1'accompagnent.<br />

Le style est en general des plus elegants et aussi<br />

remarquable par la finesse du sentiment qu'il exprime<br />

que par la purete du langage. Leroux de Lincy, op. cit.,<br />

p. LVII, pensait que cette traduction a ete composee <strong>dans</strong><br />

le dialecte de l'Ile-de-France, tel qu'il se parlait <strong>dans</strong> la<br />

premiere moitie du xn e siecle; mais Suchier, <strong>dans</strong> la<br />

Zeitschrift fur romanische Philologie, t. iv, 1880, p. 568,<br />

a affirme que le langage du traducteur, ou du moins du<br />

copiste, etait le dialecte anglo-normand. On n'en peut<br />

conclure toutefois que ce texte ait ele ecrit pour la premiere<br />

fois en Angleterre, car <strong>les</strong> dialectes frangais et<br />

normand avaient alors si peu de differences, qu'il est<br />

difficile de <strong>les</strong> distinguer. Le texte latin traduit semble<br />

n'etre pas tres eloigne, sauf pour la division des chapitres,<br />

de la revision d'Alcuin.<br />

4° Livres Saints traduits en roman par <strong>les</strong> Vaudois.<br />

— La legende de la Bible complete des Vaudois n'est<br />

plus a detruire. Dans la persuasion que Pierre Valdus, le<br />

chef de cette secte, avait compose ou fait composer une<br />

version francaise de 1'Ecriture, « la perle de grand prix, »<br />

que <strong>les</strong> colporteurs vaudois portaient en tous lieux, cachee<br />

sous leurs vetements grossiers, beaucoup de critiques<br />

1'ont cherchee longternps soit <strong>dans</strong> la grande version<br />

anonyme du moyen age, a laquelle le souvenir des<br />

« pauvres de Lyon » avait fait donner le nom de Bible<br />

des Pauvres, soit <strong>dans</strong> <strong>les</strong> traductions provenca<strong>les</strong>.<br />

E. Reuss, Fragments litteraires et critiques relatifs a<br />

I'histoire de la Bible francaise, <strong>dans</strong> la Revue de theologie<br />

et de philosophic chretienne, t. n, 1851, p. 1-23,<br />

a demontre que <strong>les</strong> preuves d'une version vaudoise, anterieure<br />

a 1'an 1170, etaient purement imaginaires, et que<br />

<strong>les</strong> premieres traces cerlaines d'une traduction partielle<br />

de la Bible faite par <strong>les</strong> Vaudois remontent au dernier<br />

quart du xn e siecle. Quelques textes peu clairs et en partie<br />

incomprehensib<strong>les</strong> en attestent 1'existence. Etienne de<br />

Bourbon ou de Belleville rapporte, peu apres 1'an 1250,<br />

<strong>dans</strong> son livre De septem donis Spiritus sancti, <strong>dans</strong><br />

d'Argentre, Collectio judiciorum, Paris, 1728, t. I, p. 87<br />

(cf. Lecoy de la Marche, Anecdotes d'Etienne de Bourbon,<br />

1877, p. 291-293), que Pierre Valdus avait demande<br />

au pretre Etienne d'Anse de lui traduire en langue vulgaire<br />

<strong>les</strong> Evangi<strong>les</strong>, plusieurs livres de la Bible et de nombreuses<br />

citations des Saints reunies par titres et qu'ils<br />

appelaient Sentences. D'autre part, le frere Walter Map,<br />

De nugis Curialium, dist. I, c. xxxi, edit. Th. Wright,<br />

1850, p. 64, raconte avoir vu au concile de Latran, en 1179,<br />

des Vaudois presenter a Alexandre III un livre ecrit en<br />

langue francaise, <strong>dans</strong> lequel etaient contenus le texte et<br />

la glose du Psautier et d'un grand nombre de livres des<br />

deux Testaments. Quelle que soit 1'obscurite de ces renseignements,<br />

il est clair qu'il n'y est pas question d'une<br />

traduction complete de la Bible, ni meme du Nouveau<br />

Testament, mais seulement de celle de livres iso<strong>les</strong>, le<br />

plus souvent accompagnee d'un commentaire ou d'une<br />

glose et faite vraisemblablement <strong>dans</strong> le dialecte de Lyon.<br />

On n'en a pas encore retrouve de manuscrits.<br />

Deux bul<strong>les</strong> d'Innocent III, adressees le 12 juillet 1199<br />

a 1'eveque et au chapitre de Metz, Epist., 1. n, ep. cxu<br />

et CXLII, Pair, lat., t. ccxiv, col.695-699, nous apprennent<br />

que <strong>dans</strong> cette ville « une multitude nombreuse de la'iques<br />

et de femmes, entrainee par une sorte de passion pour<br />

I'Eeriture Sainte, s'est fait traduire en langue francaise<br />

<strong>les</strong> Evangi<strong>les</strong>, <strong>les</strong> Epitres de saint Paul, le Psautier, <strong>les</strong><br />

Moralites sur Job et plusieurs autres livres ». Le 9 decembre<br />

suivant, le meme pape chargeait <strong>les</strong> abbes de Citeaux,<br />

de Morimond et de la Crete, Epist., 1. II, ep. ccxxxv,<br />

t. ccxiv, col. 793-795, de s'enquerir de ces traductions<br />

bibliques en langue vulgaire, qui etaient en usage a Metz,<br />

Dans sa Chronique, Monumenta Germanise, Scriptores,<br />

t. xxni,'p. 878, Alberic des Trois-Fontaines relate que<br />

ces trois abbes cisterciens livrerent aux flammes <strong>les</strong><br />

exemplaires de ces versions qu'ils trouverent entre <strong>les</strong><br />

mains des Vaudois messiris. Neanmoins une partie est<br />

parvenue jusqu'a nous. Les « Moralites sur Job », extraites<br />

du celebre commentaire de saint Gregoire le Grand, avaient<br />

ete publiees par Le Boux de Lincy, Les quatre livres des<br />

Rois, in-4°, Paris, 1841, p. 439-518, d'apres le manuscrit<br />

fr. 24764, qui provient de Notre-Dame de Paris et qui<br />

est des dernieres annees du xn e siecle. L'editeur, op.<br />

cit., introduction, p. cxxiii-cxxvin, avait cru y reconnaitre<br />

<strong>les</strong> caracteres du dialecte de la Bourgogne; mais P. Meyer,<br />

<strong>dans</strong> la Revue des societes savantes, 5 e serie, t. vi, 1874,<br />

p. 236, a rapproche la langue du dialecte liegeois. Les<br />

Evangi<strong>les</strong> et <strong>les</strong> Epitres de saint Paul n'etaient vraisemblablement<br />

pas une traduction des quatre Evangi<strong>les</strong> et<br />

des quatorze Epitres de 1'Apotre, mais seulement la<br />

version des Evangi<strong>les</strong> et des Epitres des dimanches et<br />

fetes, accompagnee d'un commentaire etendu. Or un manuscrit<br />

de la bibliotheque du cardinal de Rohan, maintenant<br />

a 1'Arsenal, n° 2083, du commencement du<br />

xin e siecle et ayant appartenu a la famille messine d'Esch,<br />

contient <strong>les</strong> Evangi<strong>les</strong> de la quinzaine d'avant Paques,<br />

avec quelques Epitres du meme temps et la paraphrase<br />

altribuee a Haimon, moine de Savigny en Normandie.<br />

Get evangeliaire en langue lorraine presente tous <strong>les</strong><br />

traits de 1'orthographe messine <strong>dans</strong> ses plus anciens<br />

monuments; son langage est plus archaique que celui<br />

des chartes duca<strong>les</strong>. Quant au Psautier, il est certain<br />

qu'il est different du Psautier messin du xiv e siecle; il<br />

n'a pas encore ete retrouve au milieu des nombreux<br />

Psautiers, gloses et non gloses, de la fin du xn e siecle.<br />

D'apres Gil<strong>les</strong> d'Orval, Chronic, episc. Leadens, 1. in,<br />

§ 43, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Monumenta Germanise, Scriptores, t. xxv,<br />

p. 112, et Alberic des Trois-Fontaines, Chronic., ibid.,<br />

t. xxin, p. 855, Lambert le Begue, fondateur de la secte<br />

des Beghards, a traduit du latin en roman beaucoup de<br />

livres et particulierement <strong>les</strong> Vies des Saints et <strong>les</strong> Actes<br />

des Apotres. Ce renseignement derive de la Vie, aujourd'hui<br />

inconnue, de sainte Odile, qui vivait a Liege <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> premieres annees du xm e siecle. Des versions des<br />

Actes des Apotres que nous possedons, aucune ne parait<br />

avoir ete ecrite primitivement en dialecte wallon. La traduction<br />

de Lambert de Liege serait done perdue. Sur <strong>les</strong><br />

versions vaudoises de la Bible composees plus tard <strong>dans</strong><br />

le dialecte des vallees des Alpes, voir PROVENCALES (VER-<br />

SIONS).<br />

5° Psautiers gloses. — Le Psautier, nous 1'avons dit<br />

plus haul, est le premier livre de la Bible qui ait ete<br />

traduit en francais. Bientot une simple traduction des<br />

Psaumes ne suffit plus au peuple Chretien, et on joignit<br />

des commentaires au Psautier. M. S. Berger, La Bible<br />

francaise au moyen age, p. 64-79 et 384, a collationne<br />

et classe ces Psautiers gloses. Us appartiennent tous de<br />

pres ou de loin a la meme famille, et ils reproduisent plus<br />

ou moins fidelement le vieux texte gallican du Psautier<br />

normand. On ne peut done <strong>les</strong> distinguer que par la glose<br />

qui accompagne la version francaise. — 1. Un commentaire<br />

francais des Psaumes, conserve <strong>dans</strong> trois manuscrits<br />

anglais du commencement du xni e siecle (biblio-

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