25.02.2013 Views

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

913 CONFESSION 914<br />

promis le pouvoir non seulement de delier, mais encore<br />

de Her. II ne se borne pas a dire : « <strong>les</strong> peches que vous<br />

ne remettrez pas ne seront pas remis; » il emploie une<br />

formule positive: « <strong>les</strong> peches que vous retiendrez seront<br />

retenus, » av T.VWV xpaT^Ts, y.exparov-rat. Or, et ceci est<br />

important pour nos conclusions relativement a la necessite<br />

de la confession, le pouvoir de remettre et de maintenir<br />

<strong>les</strong> peches etablit <strong>les</strong> Apotres juges de toutes <strong>les</strong><br />

fautes et entraine 1'obligation de <strong>les</strong> leur soumettre toutes.<br />

En declarant, en effet, que ces peches seraient remis que<br />

<strong>les</strong> Apotres remettraient, et que ceux-la seraient retenus<br />

que <strong>les</strong> Apotres retiendraient, le Christ a montre que<br />

Dieu ne remettrait lui-meme que ceux qui auraient ete<br />

remis par ses representants. Or nous devons obtenir de<br />

Dieu le pardon de nos peches. Nous sommes done <strong>dans</strong><br />

1'obligation d'en demander 1'absolution aux Apotres,<br />

puisque c'est la condition mise par Dieu a leur pardon.<br />

11 s'agit, bien entendu, des fautes graves, et non des<br />

fautes veniel<strong>les</strong>; car ce sont <strong>les</strong> fautes graves, c'est-a-dire<br />

cel<strong>les</strong> qui attirent sur nous I'immitie de Dieu et nous<br />

rendent dignes de la damnation, ce sont ces fautes graves,<br />

dis-je, que designe le terme ijxapTiac, peccatum, employe<br />

par Jesus-Christ. Les theologiens en ont conclu<br />

qu'on n'etait pas tenu de soumettre <strong>les</strong> fautes veniel<strong>les</strong><br />

aux pretres successeurs des Apotres. Cependant <strong>les</strong> pretres<br />

donnent validement 1'absolution de ces fautes veniel<strong>les</strong>,<br />

parce qu'un moyen qui efface <strong>les</strong> peches mortels doit<br />

avoir, a plus forte raison, 1'efiicacite de remettre <strong>les</strong><br />

fautes veniel<strong>les</strong>.<br />

La puissance de remettre <strong>les</strong> peches accordee par le<br />

Sauveur aux Apotres a ete regardee par <strong>les</strong> anciens protestants,<br />

Cambier, De divina institutions confessionis<br />

sacramentalis, Louvain, 1884, p. 14, comme un simple<br />

pouvoir de declarer la remission de ces peches; mais <strong>les</strong><br />

expressions dont Jesus-Christ s'est servi ne comportent<br />

pas ce sens; car il dit que <strong>les</strong> peches seront remis si <strong>les</strong><br />

Apotres <strong>les</strong> remettent, et non que <strong>les</strong> Apotres <strong>les</strong> declareront<br />

remis lorsqu'ils le seront par Dieu. Sans doute <strong>les</strong><br />

Apotres ne sauraient exercer un minislere aussi sacre<br />

que de la part de Dieu, en son nom et en tenant compte<br />

des regies posees par la loi divine; mais ils n'en sont<br />

pas moins investis du pouvoir d'absoudre, puisque Dieu<br />

pardonne au ciel <strong>les</strong> peches qu'ils absolvent sur la terre.<br />

Ce pouvoir de remettre <strong>les</strong> peches est d'ailleurs distinct<br />

des autres pouvoirs accordes aux Apotres et a leurs<br />

successeurs. II differe en particulier du pouvoir de baptiser.<br />

Le bapteme efface sans doute <strong>les</strong> peches; mais,<br />

lorsque 1'Ecriture en parle, elle le designe par 1'ablution<br />

ou par 1'eau qui en est la matiere. Elle attribue <strong>les</strong> effets<br />

de ce sacremcnt a 1'eau regeneratnce, plutot qu'au ministre<br />

du bapteme. Or, <strong>dans</strong> le texte qui nous occupe,<br />

Jesus-Christ attribue, au contraire, la remission ou le<br />

maintien des peches au pouvoir confere a ses ministres.<br />

Ajoutons que remettre ou retenir <strong>les</strong> peches suppose un<br />

jugement rendu et non une ablution faite, et que <strong>les</strong> formu<strong>les</strong><br />

« tout ce que vous lierez sera lie », « <strong>les</strong> peches<br />

seront remis a ceux a qui vous <strong>les</strong> remettrez, » expriment<br />

une puissance qui s'exercera indefinirnent, tandis que le<br />

bapteme ne saurait se reiterer.<br />

C'est done avec raison que le concile de Trente a consacre,<br />

sess. xiv, can. 3, par la definition suivante 1'interpretation<br />

que nous venons de donner des enseignements<br />

des Evangi<strong>les</strong> : « Anatheme a qui dirait que ces paro<strong>les</strong><br />

de notre Seigneur et Sauveur : Recevez le Saint-Esprit,<br />

<strong>les</strong> peches seront remis a ceux a qui vous <strong>les</strong> remettrez,<br />

et ils seront retenus a ceux a qui vous <strong>les</strong> retiendrez,<br />

ne doivent pas etre entendues du pouvoir de remettre <strong>les</strong><br />

peches <strong>dans</strong> le sacrement de penitence, comme 1'Eglise<br />

•catholique 1'a toujours entendu depuis le commencement;<br />

mais combattrait 1'institution de ce sacrement, en <strong>les</strong><br />

appliquant faussement au pouvoir de precher 1'Evantgile.<br />

»<br />

Apres avoir reconnu que Jesus-Christ a investi ses<br />

Apotres du pouvoir de remeitre ou de retenir <strong>les</strong> peches,<br />

montrons comment la necessite de la confession sacramentelle<br />

decoule de cette institution. Nous disions plus<br />

haul que 1'obligation ou nous sommes d'obtenir de Dieu<br />

notre pardon entraine 1'obligation de soumettre tous nos<br />

peches graves a ceux qui sont revetus de ce pouvoir.<br />

Nous ajoutons maintenant qu'elle entraine par le fait<br />

meme 1'obligation de faire 1'aveu detaille de toutes ces<br />

fautes, aveu qui constitue la confession sacramentelle.<br />

La necessite de cet aveu detaille vient de ce que Dieu<br />

a confie le ministere d'absoudre ou de maintenir nos<br />

peches a des hommes qui ne <strong>les</strong> peuvent connaitre que<br />

par notre propre confession. Si Dieu s'etait reserve,<br />

comme <strong>dans</strong> 1'ancienne loi, le pouvoir de pardonner, la<br />

confession que nous lui ferions a lui-meme pourrait<br />

rester generate, puisqu'il connait bien nos peches. Aussi,<br />

chez <strong>les</strong> Juifs, la confession detaillee faite a Dieu n'etaitelle<br />

utile que pour exciter et exprimer le repentir du<br />

pecheur. Elle n'etait pas necessaire en elle-meme. Aujourd'hui<br />

encore la contrition, qui nous fait pleurer nos<br />

fautes devant Dieu, n'a pas besoin d'etre detaillee; il suffit<br />

qu'elle soit universelle et qu'elle n'excepte aucune faute<br />

grave. Mais la confession aux pretres, qui s'ajoute parmi<br />

<strong>les</strong> Chretiens a cette contrition, comme une condition<br />

mise par Jesus-Christ au pardon de nos peches; cette<br />

confession, dis-je, doit etre detaillee. Pour que <strong>les</strong> Apotres<br />

et leurs successeurs puissent exercer leur pouvoir d'absoudre<br />

ou de condamner, il faut, en effet, que chaque<br />

peche soit soumis a leur jugement; il faut par consequent<br />

qu'il leur soit accuse. Sans doute leur jugement<br />

sera universel; ils remettront ou ils retiendront tous <strong>les</strong><br />

peches qui leur seront soumis par une meme personne,<br />

ainsi que <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> de Jesus-Christ le font entendre:<br />

quorum remiserilis peccata remitluntur. Cette universalite<br />

de 1'absolution tient a ce que <strong>les</strong> peches ne sont<br />

pardonnes que par la reception de la grace sanctifiante<br />

et de 1'amitie de Dieu, qui suppose un pardon universel,<br />

Elle tient encore a ce que <strong>les</strong> pretres doivent remettre ou<br />

retenir <strong>les</strong> peches, suivant qu'ils trouvent le penitent bien<br />

ou mal dispose. Mais pour connaitre ses dispositions, pour<br />

imposer ou conseiller a chacun <strong>les</strong> reparations convenab<strong>les</strong>,<br />

pour juger en connaissance de cause s'il convient<br />

de remettre ou de retenir <strong>les</strong> peches, il est necessaire<br />

qu'ils aient recu du penitent lui-meme 1'aveu detaille de<br />

tous ses peches.<br />

Cette confession detaillee faite aux pretres pour obtenir<br />

1'absolution, et qui constitue la confession sacramentelle,<br />

est done indispensable pour 1'exercice du pouvoir<br />

de remettre ou de retenir <strong>les</strong> peches. Elle a done ete<br />

institute par Jesus-Christ, puisqu'il a etabli ce pouvoir<br />

qui ne saurait s'exercer sans elle. Cette confession sacramentelle<br />

peut revetir des formes diverses. Elle pourra<br />

etre publique ou privee, simplement privee pour certaines<br />

fautes et publique pour d'autres, suivant <strong>les</strong> moeurs,<br />

<strong>les</strong> circonstances et <strong>les</strong> regies tracees par ceux qui ont le<br />

pouvoir de remettre ou de retenir <strong>les</strong> peches; car, en leur<br />

conferant ce pouvoir, Jesus-Christ leur a donne, par le<br />

fait meme, le droit de determiner <strong>dans</strong> une certaine mesure<br />

<strong>les</strong> conditions ou ils 1'appliqueront. Cependant, d'une<br />

part, ils doivent exercer ce droit <strong>dans</strong> 1'esprit de misericorde<br />

qui en a inspire 1'institution; et, d'autre part, ils<br />

ne sauraient dispenser le pecheur de 1'aveu detaille. qui<br />

est indispensable pour que <strong>les</strong> ministres de Dieu portent<br />

un jugement eclaire sur ses fautes.<br />

V. LA CONFESSION CHEZ LES CHRETIENS D'APRES LES<br />

ACTES ET LES EpixRES. — Quelques textes des Actes des<br />

Apotres et des Epitres parlent de confession des peches.<br />

II y a lieu d'examiner de quelle nature etait la confession<br />

dont ils s'occupent, et si c'est la • confession sacramentelle.<br />

Les principaux de ces textes sont Act., xix, 18; I Joa.,<br />

i, 9; Jac., v, 16. Arretons-nous a chacun de ces trois passages.<br />

1° Act., xix, 18. Des Juifs, fils de Sceva, prince des

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!