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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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719 CHRONOLOGIE BIBLTQUE 720<br />

saient partie de la revelation divine, constitueraient une<br />

chronologie revelee, s'il etai t certain que <strong>les</strong> auteurs inspires<br />

voulaient faire connaitre 1'age du mortde et la suite<br />

reguliere des temps en Israel et qu'ils ont indique toutes<br />

<strong>les</strong> dates necessaires. Quelques-uns sans doute ont<br />

eu le dessein de fixer chronologiquement 1'epoque des<br />

evenements qu'ils racontaient; naais tous n'ont pas eu ce<br />

souci, et <strong>les</strong> chronographes constatent <strong>dans</strong> leurs ecrits<br />

bien des lacunes ou de simp<strong>les</strong> approximations chronologiques.<br />

La Bible renferme done des donnees chronologiques<br />

incompletes ou insiiffisantes pour former une<br />

chronologie revelee et certaine. On pourra <strong>les</strong> agencer<br />

systematiquement; le calcul qui en resultera restera problematique<br />

et sera peut-etre fautif; il ne s'irnposera a<br />

1'assentiment surnaturel d'aucun catholique, qui aura<br />

toujours le droit de le discuter et de le rejeter. D'ailleurs<br />

tous <strong>les</strong> chiffres de la Bible ne nous sont pas parvenus<br />

<strong>dans</strong> leur integrite primitive, et <strong>les</strong> dates se presentent<br />

a nous avec des variantes tel<strong>les</strong>, que la critique est<br />

impuissante a retablir avec certitude le texte original.<br />

Ceite alteration evidente des dates augniente encore 1'incertitude<br />

des calculs chronologiques. Aussi 1'Eglise catholique<br />

n'a jarnais eu de chronologie officielle. Elle a toujours<br />

permis de discuter <strong>les</strong> variantes numeriques du texte<br />

sacre et de supputer librement la durce des temps bibliques.<br />

Nous exposerons brievement <strong>les</strong> resultats obtenus<br />

par <strong>les</strong> chronologistes, en parcourant successivement <strong>les</strong><br />

principa<strong>les</strong> epoques de 1'histoire biblique.<br />

I. DATE DE LA CREATION DU MONDE. — La Bible ne la<br />

fixe pas; elle dit seulement que Dieu crea le ciel et la<br />

terre « au commencement », sans preciser 1'epoque de<br />

ce commencement. Elle decrit aussi 1'elat primordial du<br />

globe terrestre comme un etat de chaos, de confusion<br />

et de desordre, durant lequel d'epaisses tenebres couvraientla<br />

surface des elements confondus. Gen., i, 1 et2.<br />

Elle ne dit pas qu'elle en fut la duree. Jusqu'au xix e siecle,<br />

on ne distinguait generalement pas la dale de la creation<br />

du monde de celle de la creation de 1'homme, dontelle<br />

n'etait separee, pensait-on communernent, que par six<br />

jours de vingt-quatre heures. Auparavant cependant<br />

quelques esprils plus perspicaces, saint Justin, Apologia<br />

I pro christianis, x, t. iv, col. 340; saint Gregoire<br />

de Nazianze, Orat. n, 81, t. xxxv, col. 488; Gennade de<br />

Marseille, De ecc<strong>les</strong>iasticis dogmatibus, c. x, t. LVIII,<br />

col. 983; le P. .Petau, Detnundi opificio, I, i, c. x, edit.<br />

Vives,p. 270, avaient admis une periode indefinie entre<br />

la creation de la matiere premiere et son organisation<br />

definitive. Cf. Motais, Origins du monde d'apres la tradition,<br />

c. n,p. 17-42.Les interpretesactuelsreconnaissent<br />

a peu pres unanimement que Moi'se se tait sur 1'espace<br />

de temps qui s'est ecoule entre la creation primitive et<br />

la production dela lumiere au premier jour genesiaque.<br />

Plusieurs considerent meme <strong>les</strong> jours de la creation<br />

comme des periodes d'une duree indeterminee (voir Cos-<br />

MOOONIE), et tous concedent auxastronomesetauxgeologues<br />

le temps necessaire a la formation des astres et<br />

des couches geologiques. D'ailleurs, la science pas plus<br />

que 1'exegese ne possede aucun moyend'evaluerce temps<br />

avec precision et certitude. Les chronometres surs font<br />

defaut. Toutefois <strong>les</strong>. geologues, d'accord avec <strong>les</strong>astronomes,<br />

accordent des siec<strong>les</strong> a la phase stellaire de la<br />

terre, et c'estun fait irrefragablement demontreque sa<br />

phase planetaire remonte a une origine fort ancienne.<br />

Les stratifications terrestres, la configuration des continents,<br />

<strong>les</strong> changements de la flore et de la faune, ont<br />

exige des siec<strong>les</strong>. Voir C. Grand-Eury, Flore carbonifere<br />

du departement de la Loire et du centre de la France,<br />

p. 337-345; A.deLapparent, Traitedegeologie,i re eAit.,<br />

1883, p. 780-786,941-982,et <strong>dans</strong> le Correspondant, t. cvn,<br />

1886, p. 94-114. Cf. Lavaud de Lestrade, Accord de la<br />

science avec le premier chapitre de la Genese, 1885,<br />

p. 18-23; Molloy, Geologie et revelation, trad. Hamard,<br />

2 e edit., 1881, p. 317-326. Les geologues qui s'aventurent<br />

a fixer des chiffres aboutissent a des resultats tres divergents.<br />

Leurs calculs, qui partent d'hypotheses differentes,<br />

sont fondes sur le temps necessaire a 1'action des causes<br />

actuel<strong>les</strong>. Mais tout en ayant toujours ete identiques <strong>dans</strong><br />

leur essence, <strong>les</strong> forces de la nature ont certainement du<br />

varier <strong>dans</strong> leur mode d'action. Leur intensite a ete plus<br />

ou moins puissante, et leurs associations, plus ou moins<br />

complexes, se sont ecartees <strong>dans</strong> une large mesure des<br />

combinaisons actuellement realisees. 11 ne faut done admettre<br />

qu'avec une tres graude reserve <strong>les</strong> resultats<br />

numeriques auxquels divers savants ont pretendu arriver.<br />

M. de Lapparent, a qui nous ernpruutons ces observations,<br />

ouvr. cit., p. 1254-1256, ne croit pas exceder en<br />

evaluant en millions d'annees le temps necessaire aux<br />

formations geologiques. Dans cette mesure, <strong>les</strong> chiffres<br />

pourront varier de 1 a 20, parfois de 1 a 100, sans que<br />

<strong>les</strong> resultats extremes meritent moins de confiance <strong>les</strong><br />

uns que <strong>les</strong> autres. II ne serait done pas deraisonnable<br />

de renfermer entre 20 et 100 millions d'annees la duree<br />

des sedimentations terrestres. Cf. F. Vigouroux, Manuel<br />

biblique, 9 e edit., 1895, 1.1, p. 502-505; Les Livres Saints<br />

et la critique rationaliste, 4° edit., 1890, t. HI, p. 437-451;<br />

Constant, Science et revelation, Paris, 1892, p. 61-64.<br />

II. DATE DE LA CREATION D'ADAM. — Les ternps bibliques<br />

ne peuvent se rnesurer qu'apres 1'apparition de 1'homme<br />

sur la terre. Toutefois le texte sacre ne determine pas<br />

chronologiquement 1'origine de Thornine d'une maniere<br />

formelle et precise; nulle part il ne dit: Adarn a ete cree<br />

a telle date. Cette date est le resultat du calcul de toutes<br />

<strong>les</strong> indications chronologiques que contient 1'Ancien Testament.<br />

Or, en calculant <strong>les</strong> memes donnees et en employant<br />

<strong>les</strong> memes precedes, <strong>les</strong> chronologistes sont arrives<br />

a des chiffres tres divergents. Alphonse desVignol<strong>les</strong>,<br />

Chronologie de 1'histoire sainte, Berlin, 1738, t. i, p. &4,<br />

a recueilli plus de deux cents calculs differents, « dont<br />

le plus court ne compte que 3483 ans depuis la creation<br />

du monde jusqu'a Jesus-Christ, et le plus long en compte<br />

6984. C'est une difference de trente-cinq siec<strong>les</strong>. » Riccioli,<br />

Chronologia reformata, Bologne, 1669, t. I, p. 292,<br />

avait dresse un tableau de soixante-dix de ces systemes.<br />

Le P. Tournemine, Dissertationes chronologies^, a la fin<br />

de son edition de Menochius, Avignon, 1768, t. IV,<br />

p. 120-121, donne <strong>les</strong> quatre-vingt-douze plus celebres.<br />

L'art de verifier <strong>les</strong> dates, Paris, 1820, p. vil-10, en<br />

indique cent huit. « Les Juifs modernes placent la<br />

creation en 3761 avant notre ere; Scaliger, en 3950; le<br />

P. Petau, en 3983; Usher (Usserius), en 4004; Clinton,<br />

en 4138; la nouvelle edition (1820) de L'art de verifier<br />

<strong>les</strong> dates, en 4963; Ha<strong>les</strong>, en 5411; Jackson, en 5426;<br />

1'Eglise d'Alexandrie, en 5504; 1'Eglise de Constantinople,<br />

en 5510; Vossius, en 6004; Panvinio, en 6311; <strong>les</strong> Tab<strong>les</strong><br />

alphonsmes, en 6984. » F. Vigouroux, Les Livres Saints<br />

et la critique, 4 e edit., t. in, p. 457. Ces chiffres si disparates<br />

proviennent de ce que <strong>les</strong> chronologistes suivent<br />

des recensions diverses du texte sacre et combinent a<br />

leur facon <strong>les</strong> donnees chronologiques de la Bible. Nous<br />

discuterons plus loin <strong>les</strong> bases de ces systemes, et nous<br />

aurons a determiner s'il y a lieu d'augmenter, comme<br />

beaucoup de nos contemporains le pensent, l'age de<br />

1'homme sur la terre. Notre discussion ne sera genee par<br />

aucune decision dogmatique. L'Eglise romaine, qui a<br />

choisi la Vulgate comme edition officielle de la Bible,<br />

a maintenu au Martyrologe, qui fait partie de sa liturgie,<br />

la date de 5199, tiree des Septante, pour la creation de<br />

1'homme. Les Peres et <strong>les</strong> exegetes catholiques ont varie<br />

a ce sujet, et personne ne conteste aux geologues, aux<br />

paleontologistes et aux chronologistes le droit de chercher<br />

scienlifiquement la mesure des temps ecou<strong>les</strong> depuis la<br />

creation de 1'homme jusqu'a Jesus-Christ. Cf. H. de Valroger,<br />

L'age du monde et de 1'homme d'apres la Bible<br />

et 1'Eglise, 1869, 2 e part., p. 75-146.<br />

Certains tenants de 1'archeologie prehistorique ont abuse<br />

de cette liberte et assigne une antiquitc tres reculee

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