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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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659 CHfiRUBIN 660<br />

tacherent le mot hebreu au grec yp'J'V? pluriel<br />

qui designait une espece d'oiseau fantastique, le griffon.<br />

Herodote, in, 116; Elien, Hist, anim., iv, 27. Le cherubin<br />

aurait ete un genie a nez crochu. Renan, Histoire<br />

des langues semitiques, I" edit., p. 460, tient pour cette<br />

explication. Gesenius, Thesaurus, Leipzig, 1840, p. 711,<br />

essaye d'identifier quant au sens <strong>les</strong> deux racines kdrab<br />

et hdiam, « defendre » et « consacrer », d'ou le sens de<br />

« gardien sacre », prete par lui a kerub. — La decouverte<br />

des grands taureaux ai<strong>les</strong> de Ninive par Layard, Nineveh<br />

and its remains, Londres, 1849, t. i, p. 65-67, projeta<br />

tout d'un coup uhe vive lumiere sur le probleme des cherubins<br />

bibliques. Les etres mysterieux decrits par Ezechiel<br />

apparurent magnifiquement sculptes et <strong>dans</strong> des<br />

proportions gigantesques. La plupart de ces colosses, aujourd'hui<br />

transposes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> rnusees d'Europe, sont le<br />

commentaire le plus clair et le plus simple dont on puisse<br />

se servir pour comprendre le texte du prophete. En 1858,<br />

<strong>dans</strong> ses Addenda au Thesaurus de Gesenius, p. 95,<br />

Roediger remarquait, au mot kerub : « Aujourd'hui personne<br />

n'omettra de comparer avec <strong>les</strong> cherubins <strong>les</strong> colossa<strong>les</strong><br />

figures de taureaux et de lions ai<strong>les</strong> et a face humaine,<br />

qui out ete extraites des ruines des vil<strong>les</strong> assyriennes et<br />

que Botta, Layard et d'autres ont decrites. » La suite de<br />

cet article montrera par le detail jusqu'a quel point <strong>les</strong><br />

sculptures ninivites respondent aux descriptions bibliques.<br />

On a voulu rattacher le mot kerub aux langues indoeuropeennes;<br />

mais, quoique 1'etymologie n'en soit pas<br />

encore etablie avec certitude, Vigouroux, La Bible et <strong>les</strong><br />

decouvertes modernes, 6 e edit., t. i, p. 283-284, on peut<br />

dire que le mot kerub est purement semitique et a ete<br />

employe comme substantif pour dire un taureau, en tant<br />

que 1'animal fort, puissant par excellence. Nous en avons<br />

la preuve par la comparaison des deux passages paralle<strong>les</strong><br />

du prophete Ezechiel, I, 10; X, 14, ou kerub s'echange<br />

avec sor, « taureau, » et ou « face de kerub » et « face de<br />

taureau » sont deux expressions synonymes.<br />

II. LES CHEUUBINS DU PARADIS TERRESTRE. — AprCS<br />

avoir prononce la sentence contre nos premiers parents<br />

prevaricateurs, le Seigneur « chassa Adam, placa devant<br />

le jardin d'Eden <strong>les</strong> kerabim et la flamme glaive tournoyant,<br />

pour garder le chemin de 1'arbre de vie ». Gen.,<br />

in, 24. Le texte sacre n'indique ni la nature, ni le nombre,<br />

ni la forme de ces cherubins. Mais ce sont des etres<br />

determines, puisque leur nom est accompagne de 1'article;<br />

leur fonction est netternent indiquee : Ms sont la<br />

« pour garder le chemin de 1'arbre de vie ». Enfin aupres<br />

d'eux se voit le glaive de feu tournoyant, sans qu'il soit<br />

parle de 1'action qu'ils peuvent avoir sur ce glaive. Tout<br />

ce qui ressort du texte, c'est que ces cherubins sont des<br />

ministres de la puissance divine, assez forts pour intimider<br />

1'homme et lui oter la tentation de revenir aupres<br />

de 1'arbre de vie, soit seul, soit plus tard avec le secours<br />

de ses descendants. Pour atteindre 'ce but, ils ont dii etre<br />

revetus d'une forme visible, peut-etre meme terrifiante.<br />

II faut aussi remarquer que le Seigneur <strong>les</strong> placa a demeure,<br />

yasken, litteralement « <strong>les</strong> fit habiter » a la porte<br />

du paradis. Leur mission a done dure un certain laps de<br />

temps, et leur presence prouvait a l'homme que la fermeture<br />

de 1'Eden etait definitive. Dans le recit de la tentation,<br />

le texte sacre a deja donne lieu de conclure a<br />

1'e'xistence d'un esprit superieur a l'homme, mais malfaisant,<br />

oppose a Dieu et se cachant sous la forme d'un<br />

serpent. 11 est done naturel de penser que <strong>les</strong> cherubins<br />

sont aussi des esprits superieurs a l'homme, mais obeissant<br />

a Dieu et capab<strong>les</strong> de revetir, au moins en apparence,<br />

une forme sensible.<br />

Les assyriologues n'ont pas manque de signaler <strong>les</strong><br />

rapports assez frappants qui existent entre <strong>les</strong> cherubins<br />

du paradis et <strong>les</strong> taureaux ai<strong>les</strong> des palais assyriens. Ces<br />

derniers n'etaient pas de simp<strong>les</strong> sujets decoratifs. Un<br />

etre surnaturel etait cense resider <strong>dans</strong> leur corps et<br />

exercer <strong>les</strong> fonctions de gardien et de protecteur. C'est la j<br />

un point sur lequel <strong>les</strong> inscriptions ne permettent aucun<br />

doute. Les taureaux ai<strong>les</strong> sont, aux yeux de 1'Assyrien,<br />

des sedu, des genies surnaturels vivant sous une enveloppe<br />

materielle, mais exercant 1'office de gardiens puissants.<br />

Prisme d'Assaraddon, col. vi, 33-35; E. Budge,<br />

History of Esaraddon, in-£°, Londres, 1880, p. 83-85,<br />

97. Bien plus, une des representations qu'on rencontre le<br />

plus frequemment sur <strong>les</strong> monuments figures est celle<br />

des deux genies de forme humaine et munis de quatre<br />

ai<strong>les</strong>, qui montent la garde de chaque cote de 1'arbre de<br />

vie. Voir t. i, fig. 619 et 620, col. 1939 et 1941. La tradition<br />

biblique parait d'ailleurs, sur bien des points, anterieure<br />

et preferable aux traditions chaldeennes, <strong>dans</strong> 1'etat<br />

ou el<strong>les</strong> se presentent actuellement. Voir Vigouroux, La<br />

Bible ct <strong>les</strong> decouvertes modernes, 6 e edit., 1896, t. i,<br />

p. 274-275; Hummelauer, Comment, in Genesim, Paris,<br />

1895, p. 174, 4.<br />

Certains auteurs ont pretendu que <strong>les</strong> cherubins du<br />

paradis n'etaient que des spectres ou des fantomes, Theodore<br />

d'Heraclee, <strong>dans</strong> Theodoret, Qusest. XL in Gen.,<br />

t. LXXX, col. 141-144; Procope de Gaza, In Gen., in, 24,<br />

t. LXXXVII, col. 228; des especes d'etres mythologiques,<br />

Winer, Biblisches Realworterbuch, Leipzig, 1833, t. I,<br />

p. 263; des produits de 1'imagination populaire, Herder,<br />

Histoire de la poesie des Hebreux, trad. Carlowitz,<br />

Paris, 1851, p. 136-138; Jahn, Biblische Archdologie,<br />

Vienne, 1817, t. in, p. 266; Munk, Pa<strong>les</strong>tine, Paris, 1881,<br />

p. 145; Reuss, L'histoire sainte et la loi, Paris, 1879,<br />

t. i, p. 300. Mais la Bible parle des cherubins du paradis<br />

de la maniere la plus positive, et 1'absence meme de<br />

toute description montre que 1'imagination n'est pour rien<br />

<strong>dans</strong> ce recit. Cf. Vigouroux, Les Livres Saints et la critique<br />

rationaliste, 4 e edit., 1891, t. iv, p. 167-170. On ne<br />

peut done pas non plus <strong>les</strong> assimiler aux kirubi assyriens,<br />

comme 1'a fait Fr. Delitzsch, Wo lag das Paradiesf<br />

Leipzig, 1881, p. 150-155.<br />

III. LES CHERUBINS D'OR DE L'ARCHE D'ALLIANCE. — Le<br />

Seigneur lui-meTne en donne la description a Mo'ise et en<br />

indique la raison d'etre. Exod., xxv, 18-22; xxxvn, 7-9.<br />

Ce sont deux cherubins en or repousse, destines a etre<br />

places de chaque cote du propitiatoire qui recouvre 1'arche.<br />

Ils occupent <strong>les</strong> deux extremites du propitiatoire meme,<br />

ont le visage tourne vers lui et etendent leurs ai<strong>les</strong> de<br />

maniere a le recouvrir en 1'entourant. L'emplacernent<br />

circonscrit par ces ai<strong>les</strong> est 1'endroit d'ou le Seigneur<br />

fera entendre ses orac<strong>les</strong> a Moise et ou sa majeste residera.<br />

— Ces cherubins de metal ne sont pas presentes<br />

comme des etres vivants, ni meme comme des figures<br />

abritant des genies ou des anges, mais comme de simp<strong>les</strong><br />

images materiel<strong>les</strong>. Sans doute ils evoquent, <strong>dans</strong> 1'esprit<br />

du peuple hebreu, soit la pensee des anges invisib<strong>les</strong>,<br />

soit le souvenir des etres superieurs a forme materielle<br />

auxquels on donne habituellement le nom de kerubim.<br />

Mais, <strong>dans</strong> la Bible, ce ne sont en realite que de simp<strong>les</strong><br />

representations inanimees, et le seul etre invisible et reel<br />

qui soit mentionne <strong>dans</strong> la description de 1'arche est le<br />

Seigneur lui-meme. Un certain nombre d'auteurs ont<br />

assimile ces cherubins a ceux d'Ezechiel et ont conclu<br />

de 1'identite du nom a 1'identite de la chose. Rosenmuller,<br />

Scholia in Exodum, Leipzig, 1795, p. 584. De<br />

Saulcy lui-meme, Histoire de I'art judalque, Paris, 1858,<br />

p. 22-29, s'est efforce d'etablir que <strong>les</strong> cherubins de 1'arche<br />

et du Temple etaient des taureaux ai<strong>les</strong> semblab<strong>les</strong> a<br />

ceux de Ninive. On se figure difficilement des images<br />

de taureaux placees sur 1'arche et <strong>dans</strong> le tabernacle"<br />

peu apres 1'adoration du veau d'or. De plus, la description<br />

que fait 1'Exode « ne peut en aucune facon s'appliquer<br />

a des kiroubi a 1'assyrienne, en forme de taureaux dont<br />

<strong>les</strong> ai<strong>les</strong> etendues, d'apres la direction qu'on leur donne<br />

toujours et dont el<strong>les</strong> s'implantent <strong>dans</strong> leur corps, n'auraient<br />

ete en mesure de couvrir le propitiatoire, ou<br />

couvercle de 1'arche, qu'a condition qu'on <strong>les</strong> eut places<br />

se tournant le dos », ce qui est precisement contraire

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