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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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2063 EVANGILES 2064<br />

dateurs d'Eglises et de leurs principaux collaborateurs<br />

avait contribue a etablir le credit des trois premiers Evangi<strong>les</strong><br />

canoniques et avait favorise leur diffusion, qui s'est<br />

faite rapidement, etant donne <strong>les</strong> conditions relativement<br />

assez faci<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> elle s'effectuait. Cf. Loisy,<br />

Histoire du canon du Nouveau Testament, Paris, 1891,<br />

p. 10-11, 13-14.<br />

2° De 90 a 130. — Cette periode de la transmission<br />

des Evangi<strong>les</strong> <strong>dans</strong> 1'Eglise est la plus 'importante et la<br />

plus obscure. On ne trouve pas <strong>dans</strong> <strong>les</strong> ecrits de ce temps<br />

des citations formel<strong>les</strong> et textuel<strong>les</strong> des Evangi<strong>les</strong>. L'habitude<br />

de mentionner le nom de 1'ouvrage et de 1'auteur<br />

n'etait pas universelle, et <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> du Seigneur, rapportees<br />

par <strong>les</strong> ecrivains ecc<strong>les</strong>iastiques, ne correspondent<br />

oxactement au texte d'aucun de nos Evangi<strong>les</strong> actuels.<br />

Fi<strong>les</strong> semblent etre la fusion de differents passages de<br />

saint Matthieu et de saint Luc. II faut done recueillir <strong>les</strong><br />

moindres indices et de simp<strong>les</strong> allusions. Toutefois de<br />

1'ensemble des details il resulte une conclusion nette et<br />

forme, c'est qu'aussi loin que nous puissions remonter<br />

duns la litterature chretienne, nous trouvons des traces<br />

des Evangi<strong>les</strong>. Les plus anciens documents patristiques<br />

rendent temoignage aux ecrits evangeliques et attestent,<br />

nous allons le conslater, leur existence et leur caractere<br />

d'ouvrages inspires. — L'epitre que 1'Eglise romaine<br />

adressa a 1'Eglise de Corinthe, et qui est connue sous le<br />

nom de premiere epitre de saint Clement aux Corinthiens<br />

(1)3-95), ne contient aucune citation expresse des Evangi<strong>les</strong>.<br />

Elle rapporte des paro<strong>les</strong> du Seigneur qu'on retrouve<br />

en propres termes ou avec des variantes plus ou moins<br />

considerab<strong>les</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> trois premiers Evangi<strong>les</strong>. I Cor.,<br />

xin, 2, Funk, Opera Patrum apostolicorum, 2 e edit.,<br />

Tubingue, 1887, p. 78, reproduit <strong>dans</strong> 1'ensemble Matth.,<br />

v, 7; vi, 14; vn, 1-2, 12, avec des details qui se rapprochent<br />

de Luc., vi, 31, 37-38, et de Marc., iv, 24-25.1 Cor., XLVI, 8,<br />

p. 120, combine Matth., xxvi, 24 avec Luc., xvn, 2. I Cor.,<br />

xv, 2, p. 78, cite Is., xxix, 13, en s'ecartant du texte des<br />

Septante et en se conformant a la lecon de Matth., xv, 8, et<br />

de Marc., vn, 6. I Cor., xvi, 17, p. 82, fait allusion au joug<br />

du Seigneur, Matth., xi, 29-30. Pour d'autres allusions du<br />

meme genre, voir YIndex locorum S. Scriptures de Funk,<br />

p. 568. L'ecrivain a done, semble-t-il, combine differents<br />

passages des trois premiers Evangi<strong>les</strong>, qu'il citait de memoire<br />

et en <strong>les</strong> modifiant. Zahn, Geschichte des neu<strong>les</strong>tamentlichen<br />

Kanons, 1.1, 2, Erlangen et Leipzig, 1889,<br />

p. 916-920, en conclut que saint Clement a reproduit textuellement<br />

un Evangile qui ne nous est pas parvenu, et<br />

qui combinait <strong>les</strong> paro<strong>les</strong> du Seigneur citees en divers<br />

endroits des trois premiers Evangi<strong>les</strong> canoniques. La<br />

conclusion n'est pas fondee, car saint Irenee et Theophile<br />

d'Antioche ne sont guere plus precis que Clement de Rome<br />

el <strong>les</strong> Peres apostoliques<strong>dans</strong> leurs citations evangeliques.<br />

Or Zahn reconnail sans difficulte que <strong>les</strong> premiers connaissaient<br />

nos Evangi<strong>les</strong> actuels. II n'y a pas de raison de<br />

pretendre que <strong>les</strong> autres ne <strong>les</strong> connaissaient pas, du<br />

moment que <strong>les</strong> textes qu'ils alleguent comme paro<strong>les</strong><br />

du Seigneur se retrouvent, avec quelques differences<br />

d'expression, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Evangi<strong>les</strong> canoniques. On peut done<br />

penser qu'ils en out extrait ces textes, mais en <strong>les</strong> citant<br />

de memoire et avec une grande liberte d'allure. Les rapprochements<br />

cpnstati-s entre 1'epitre de saint Clement et<br />

le quatrieme Evangile (voir Funk, Index, p. 568-569)<br />

ne permettent pas de conclure a un emprunt direct.<br />

Zahn, I, 2, p. 907-908. II n'y a en cela rien d'etonnant.<br />

L'Evangile de saint Jean, compose en Asie, vers 96 ou 97,<br />

pouvait bien n'etre pas encore connu a Rome a la meme<br />

epoque. Toutefois <strong>les</strong> rapprochements d'idees etd'expressions<br />

entre <strong>les</strong> deux ecrits suffisent a etablir que le fond<br />

doctrinal du quatrieme Evangile appartenait a 1'enseignement<br />

commun des Apotres. — La AiSar/T5 -raiv ow6c-/.a<br />

'AuoaToXwv, decouverte en 1883, et rapportee, sinon a la<br />

fin du i er siecle (80-100), du moins au commencement<br />

du IF siecle (vers Tan 110), cite, xv, 3, Funk, Doctrina<br />

duodecim Apostolorum, Tubingue, 1887, p. 44,1'Evangile,<br />

w; i"/£7= Iv TW e-jayYsXtw, comme un livre ou une collection<br />

determinee. Or la plupart des citations ou des emprunts<br />

evangeliques se rapportent a saint Matlhieu. Funk,<br />

ibid., Prolegomena, p. XLII-XLIII, et Index locorum<br />

S. Scriptures, p. 106. On y rencontre aussi des allusions<br />

au texte de saint Luc, p. 107; en deux passages memes,<br />

I, 3, et xvi, 1, p. 6 et 46, <strong>les</strong> lecons de saint Luc sont<br />

melees a cel<strong>les</strong> de saint Matthieu. Zahn, Geschichte des<br />

neutestamentlichen Kanons, t. i, 2, p. 925-932, et Harnack,<br />

Lehre der zwolf Apostel, <strong>dans</strong> Texte und Untersuchungen,<br />

t. n, 1, Leipzig, 1884, p. 69-79. en out conclu<br />

que 1'auleur employait un Evangile de Matthieu completepar<br />

Luc, une sorte d'harmonie evangelique de ces deux<br />

recits. Cf. G. Wohlenberg, Die Lehre der 12 Apostel in<br />

ihrem Verhdltnis zum neutestamentliches Schriftlum,<br />

1888, p. 2-56. Cette conclusion n'est pas necessaire, car<br />

<strong>les</strong> combinaisons de textes et <strong>les</strong> variantes des citations<br />

s'expliquent suffisamment par le role de la memoire, qui<br />

confond el melange des lecons diverses. Certaines parties<br />

des prieres eucharistiques, ix-x, Funk, p. 25-31, sont apparentees<br />

a saint Jean, xv-xvii. II n'y a pas emprunt direct<br />

au quatrieme Evangile, mais seulernent rapport des deux<br />

cotes avec la tradition orale et eucharistique. Cf. Harnack,<br />

p. 79-81; Wohlenberg, p. 56-86; Zahn, i, 2, p. 909-912.<br />

L'absence de citations formel<strong>les</strong> du quatrieme Evangile<br />

tie prouve pas qu'il n'etait pas connu alors <strong>dans</strong> le milieu<br />

(Alexandrie, Pa<strong>les</strong>tine pu Syrie) ou se produisit la AtSa-/*]»<br />

car le conlenu de cet Evangile a peu de rapports avec <strong>les</strong><br />

conseils pratiques qui font 1'objet principal de 1'ouvrage.<br />

« Quant a saint Marc, la mediocre etendue des parties<br />

qui lui sont propres fait qu'il est rarement cite, ou plutot<br />

qu'on est rarement siir qu'il ait ete employe. » A. Loisy,<br />

Histoire du canon du Nouveau Testament, p. 23. —<br />

L'Epitre attribute a sainl Barnabe est de peu posterieure<br />

a la Ai6cr/r); on la rapporte aux annees 96-98 ou au plus<br />

tard a 130. Elle a ete connue seulement <strong>dans</strong> le milieu<br />

alexandrin. Son auteur a fait des emprunts ou des allusions<br />

au texte de saint Matlhieu : v, 9, Funk, Opera<br />

Patrum apostolicorum, t. i, p. 14, Matth., ix, 13; vn, 9,<br />

p. 24, Matth., XXVH, 28-30; xn, 10, p. 40, Matth., xxn, 44.<br />

Un passage de cet Evangile, xxn, 14, est cite, iv, i4,<br />

p. 12, comme Ecriture, On a prelendu, il est vrai, que<br />

la citation etait prise de IV Esdr., vm, 3. Mais la difference<br />

des textes contredit cette prevention, car le livre<br />

apocryphe n'a pas le mot important y.\r^oi. Credner a<br />

suppose ensuite que la formule Sicut scrip turn est etait<br />

une addition du traducteur lalin. Mais le texte grec, retrouve<br />

par Tischendorf <strong>dans</strong> le Sinaiticus, contient: d>;<br />

YEypaTrtat. Pour attenuer la valeur de cette formule, on<br />

a observe que 1'epitre de Barnabe, xvi, 5, p. 48, s'en<br />

servait pour introduire une citation du livre d'Henoch,<br />

LXXXIX, 56. 66 et 67. De ce fait il ne resulte pas que<br />

1'Evangile soit cite comme un ecrit purement humain,<br />

mais seulement que 1'auteur de 1'epitre tenait le livre<br />

d'Henoch pour inspire. Les rapprochements entre Barnabe,<br />

xn, 5, p. 38, et Joa., in, 14; Barnabe, xxi, 3,<br />

p. 56, et Joa., xn, 8, ne sont pas suffisants pour conclure<br />

que 1'auteur de 1'epitre connaissait le quatrieme Evangile.<br />

Cf. J. Delitzsch, De inspirations Scripturse Sacrse<br />

quid statuerint Patres apostolici et apologetse secundi<br />

sseculi, Leipzig, 1872, p. 60-62; Zahn, i, 2, p. 906-907 et<br />

924-9:25. — L'herelique Basilide, qui enseignail a Alexandrie<br />

vers 1'an 120, a ecrit en vingt-quatre livres une sorte<br />

de commentaire sur 1'Evangile, si; TO e-jayys/tov. Eusebe,<br />

H. E., iv, 7. t. xx, col. 317. D'apres <strong>les</strong> Ada Archelai, 55,<br />

t. x, col. 152i, le treizieme livre de ce commentaire debutait<br />

par 1'explication de la parabole du pauvre Lazare<br />

et du mauvais riche, qui est un recit propre a Luc, xvi,<br />

19-31. Dans un passage rapporte par Clement d'Alexandrie,<br />

Strom., in, 1, t. vm, col. 1097-1100, Basilide expliquait<br />

Matth., xix, 10-12. Clement, Strom., iv, 12, t. vm,<br />

col. 1289-1291, reproduit encore trois passages <strong>dans</strong> <strong>les</strong>-

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