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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1271 DANIEL (LE LIVRE DE) 1272<br />

t. XXIH, 1024; xxix, 120; xxvin, 35); au fond, elle s'accorde<br />

avec 1'hebreu et la Vulgate. Le Daniel des Septante,<br />

tjui parut en Egypte en 140 a peu pres, passa « aux<br />

eglises ou il fut lu » (S. Jerome, t. xxv, 493) jusqu'au<br />

milieu du n e siecle, comme on le prouve par <strong>les</strong> citations<br />

des Peres. A. Bludau, op. cit., p. 12-20. Celte version<br />

« fut alors repudi^e par un jugement des maitres de<br />

1'Eglise » (S. Jerome, t. xxv, col. 514) et remplacee par<br />

celle de Theodotion, qui est editee parfois <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Septante<br />

meme. — On peut croire qu'elle fut abandonnee parce<br />

qu' « elle s'eloignait beaucoup trop de la verite hebraique »<br />

et qu'elle etait particulierement infidele <strong>dans</strong> ix, 25-27.<br />

Cf. A. Bludau, op. cit., p. 33 et suiv. Le fait est que, si on<br />

la compare au texte, elle en differe beaucoup, surtout<br />

pour <strong>les</strong> recits. On y constate, en effet, frequemment des<br />

additions, des omissions, parfois meme un autre sens.<br />

Additions: I, 20; n, 8; in, 18, 24, 46; iv (tres bouleverse).<br />

Omissions et abreviations : vi, 8 (omis); vi, 3,<br />

6, 7, 10, 15; vii, 6 (abreges). Autre sens : VH, 13, 18,<br />

22, 23, 27, 28; vm, 11, 12, 25. Voir J. Knabenbauer,<br />

In Daniel., p. 47-50. A. Bludau, op. cit., p. 44 et suiv.<br />

E. B. Pusey, Daniel, p. 624-637, note E. Wiesler (Die<br />

70 Wochen und die 63 Jahrwochen des Proph. Daniels,<br />

Gcettingue, 1839, p. 197 et suiv.), et F. Fraidl (Die<br />

Exegese der Siebzig Wochen Daniels, Gratz, 1883,<br />

p. 4-11) nommement, ont note avec soin <strong>les</strong> divergences des<br />

Septante et de 1'hebreu <strong>dans</strong> ix, 24-27. Cf. A. Bevan, The<br />

Book of Daniel, Cambridge, 1892, p. 43-54. Les Septante<br />

de Daniel ainsi repudies, on n'en lut plus <strong>les</strong> manuscrits.<br />

On <strong>les</strong> croyait disparus, lorsqu'on decouvrit le Codex<br />

Chisianus (Bibliolheque Chigi), lequel fut publie a Rome<br />

en 1772, par Simeone de Magistris : Daniel secundum<br />

LX.X ex Tetraplis Origenis nunc primum edilus e singulari<br />

chisiano codice annorum supra DCCC. II fut ensuite<br />

reedite par J. D. Michaelis, in-8°, Goettingue, 1773,<br />

et in-4°, 1774; par C. Segaar, in-8°, Utrecht, 1775, et par<br />

Pearsons, 1818 et!848. Autres editions : AavtYiX-xata TO-J;<br />

e68o(jiy)xovTa, e codice chisiano post C. Segaarum edidit<br />

secund. syro hex. recognovit A. Hahn, Leipzig, 1845;<br />

J. Cozza, Sacr. Bibl. vetustis. Fragmenta, P. in, Rome,<br />

1877. Le Codex chisianus, qui est du xi e siecle, cf. A. Bludau,<br />

op. cit., p. 38, est cependant moins precieux qu'un<br />

manuscrit de la Bibliotheque ambrosienne, attribue au<br />

vm e siecle et publie sous ce titre : Daniel secundum<br />

editionem LXX Interpretum ex Tetraplis desumptus ex<br />

codice syro estrangelo Bibliothecse Ambrosianse syriace<br />

edidit latine vertit et notis illustravit Caius Bugati, in-4°,<br />

Milan, 1788. M. J. Ceriani le reedita depuis avec ce titre:<br />

Codex syro-hexaplaris Ambros. photolithographice editus,<br />

Milan, 1874 (t. vm, Monumenta sacra et prof.). II<br />

represente la version de Paul de Tela faite sur une copie<br />

des hexap<strong>les</strong> possedee par Eusebe et Pamphile. II offre<br />

en general un texte plus pur et plus complet. II pourrait<br />

servir a reconstituer fidelement le Daniel des Septante.<br />

Cf. S. Davidson, Introduction, etc., t. in, p. 223, 227.<br />

3° Langue. — Le livre est ecrit en hebreu et en arameen.<br />

II contient en outre, mais en petit nombre, des<br />

mots d'origine aryenne, mots grecs et mots persans.<br />

Hebr. i, 1-11, 4 a et vn, 1; xn, 13. Aram, n, 4 b ; vii, 28.<br />

Mots grecs : nous <strong>les</strong> avons cites plus haul. Mots persans :<br />

ce sont des noms d'offlce ou d'emploi, de vetements,<br />

d'instruments de musique, de nourriture, et ils se trouvent<br />

presque exclusivement <strong>dans</strong> la partie chaldeenne. E. B. Pusey,<br />

d'apres Max Muller, op. cit., 378 et 569. Notes A et C.<br />

Cf. J. N. Fuller, op. cit., p. 246 et suiv. Ajoutons-y <strong>les</strong> mots<br />

syriens 'dsaf, n, 10, 27; resam, vi, 10, 11, 13,14; v, 24;<br />

aphadno, xi, 47; palmoni, vm, 13. Reprenons. L'hebreu<br />

de Daniel est 1'hebreu de 1'exil, que distinguent <strong>les</strong> aramalsmes.<br />

Gesenius, Geschichte der hebraischen Sprache<br />

und Schrift, p. 25, 26. II se rapproche en effet beaucoup<br />

des ecrits de 1'exil. Ezechiel nommement a avec Daniel,<br />

a cet egard, 1'affinite la plus etroite : — I, 10 hiieb (reum<br />

fecit) Ezech., xvili, 7; vm, 9; xi, 16, 41 tsebi (terra<br />

decora = Israel) Ezech.,-xx, 6-15; x, 6 nehoset gdlal<br />

(ses laeve) Ezech., i, 7. x, 21 ketab (scriptum) pour<br />

sefer (liber) Ezech., xm, 9; xil, 3 zohar (splendor)',<br />

Ezech., vm, 2. xn, 6; lebus habbadim (indutus lineis)<br />

Ezech., ix, 3. D'autre part, 1'arameen de Daniel<br />

est 1'arameen d'Esdras, c'est-a-dire qu'il reproduit, a<br />

quelques differences pres, — differences justifiees du reste<br />

par le court espace qui separe <strong>les</strong> deux ecrivains, — 1'arameen<br />

meme d'Esdras, lexique et grammaire, et de plus<br />

qu'il s'ecarte beaucoup de 1'arameen des Targums posterieurs,<br />

ce qui est une preuve, repetdns-le, que le livre<br />

est de 1'exil. L'arameen ou chaldeen biblique a ete 1'objet<br />

de travaux recents. Nommons en particulier <strong>les</strong> grammaires<br />

de Fr. Delitzsch, <strong>dans</strong> S. Baer, Daniel, p. xm et<br />

suiv., de E. Kautzsch, Grammatik des Biblisch Aramalschen,<br />

1884, et de Hermann L. Strack, Abriss, etc.<br />

L'arameen de Daniel notamment a ete scrupuleuserrient<br />

etudie par E. B. Pusey, Daniel, p. 45 et suiv., note D,<br />

p. 602 et suiv. sur la base d'un article de J. Mac-Gill<br />

(The Chaldee of Daniel and Ezra <strong>dans</strong> Journal for<br />

sacred Litterature, Janvier 1861, p. 373-391). MalgrS<br />

ces imperfections de langue, le livre est loin d'etre, litterairement<br />

parlant, « un livre de complete decadence<br />

litteraire,... dont la langue soit detestable, plate, prolixe,<br />

incorrecte. » II ne rappelle sans doute ni Isaiie, ni meme<br />

Habacuc; mais il a des chapitres (n, vi) qui par le grandiose<br />

des images et le relief extraordinaire de la pensee<br />

prophetique ne le cedent en rien aux plus beaux. Le<br />

style en est tres varie. « On y distingue, dit Pusey,<br />

Daniel, p. 37, quatre sty<strong>les</strong> : 1. celui du simple recit,<br />

chap, i; 2. celui de la priere ardente, chap, ix, joignez-y<br />

<strong>les</strong> versets d'actions de graces en chaldeen, chap, n,<br />

20-24; 3. celui de la prophetie pure, <strong>dans</strong> la vision des<br />

soixante-dix semaines, chap, ix, et 4. celui dela description<br />

prophetique, chap, xi, ou chaque phrase, presque<br />

chaque mot exprime tout un evenement ou meme une<br />

serie d'evenements. La simplicite du recit, 1'ardeur emue<br />

de la priere, la nob<strong>les</strong>se et la grandeur de la prophetie,<br />

la vie intense de la vision historique, tout cela temoigne<br />

clairement de la maitrise incontestable de 1'ecrivain. »<br />

Ses merites litteraires peu vent etre inegaux <strong>dans</strong> ce livre,<br />

mais nul ne lui refusera une rare vigueur d'imagination<br />

et un grand talent d'exposition. — Pour achever de faire<br />

connaitre le livre, disons comment il differe des autres<br />

Livres Saints par le fond et par la forme. II en differe par<br />

le fond de trois manieres : — 1. Le prophete recoit ses<br />

revelations, ou en songe, ou d'un ange qui lui en explique<br />

le songe ou la vision, ou encore simplement d'un ange<br />

qui lui raconte 1'avenir: ce qui n'existe pas pour <strong>les</strong> autres<br />

prophetes. — 2. II annonce le sort et la succession des<br />

quatre grands empires antimessianiques, ne parlant d'lsrael<br />

qu'indirectement en general, si Ton peut dire. Vivant<br />

a Babylone, attache au palais des rois, leur conseiller<br />

tres influent et leur ami, il est moins le prophete des<br />

Juifs que le prophete des gentils. Tels ne sont pas <strong>les</strong><br />

autres : <strong>dans</strong> ceux-ci 1'horizon est circonscrit a la Judee,<br />

a Sion, au temple, aux pretres, au peuple. Ont-ils des<br />

echappees sur le monde des nations, c'est qu'ainsi le<br />

veulent <strong>les</strong> rapports qu'ils ont avec Israel. — 3. II recule<br />

1'arrivee du Messie bien au dela de .ce que Ton se figurait<br />

suivant <strong>les</strong> autres propheties, d'ou 1'on concluait,<br />

a tort, que la fin de 1'exil amenerait necessairement la<br />

fin des maux et coinciderait avec 1'avenement de la paix<br />

messianique. Desormais, par Daniel, on sait que de longs<br />

jours et de longues calamites separeront le retour de<br />

1'exil, la venue du Messie et 1'etablissement de son royaume.<br />

Et c'est ainsi que ce livre se distingue des autres par son,<br />

objet: il universalise, complete, precise ce qu'ils renferment.<br />

— II s'en distingue aussi par sa forme. La forme<br />

est la forme dite apocalyptique. Deux elements la constituent<br />

: 1. des revelations genera<strong>les</strong>, airoxaXvuj/i?, ayant<br />

pour objet principal la fin de toutes choses, T« kV/ata,<br />

et 2. de grandioses images, des symbo<strong>les</strong> extraordinaires

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