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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1049 COSMOGONIE MOSAIQUE 1050<br />

pour la masse des homines le trait saillant et caracteristique;<br />

or ce qui constitue pour tout le monde, meme pour<br />

<strong>les</strong> savants, le trait caracteristique de 1'epoque primaire,<br />

c'est evidemment sa vegetation. A cote du spectacle grandiose<br />

qu'elle presente, <strong>les</strong> humb<strong>les</strong> poissons qui nageaient<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> mers de 1'epoque peuvent passer inapercus.<br />

4 e jour. — L'evenement rapporte a cette date par<br />

1'ecrivain sacre, 1'apparition du soleil, de la lune et des<br />

etoi<strong>les</strong>, ne releve point de la geologie et echappe a peu<br />

pres au controle scientifique. II est conforme cependant<br />

aux donnees de la science. II est tout naturel, en effet,<br />

que 1'air epure par 1'abondante vegetation de 1'epoque<br />

precedente ait permis aux rayons lumineux emanes des<br />

astres de penetrer pour la premiere fois jusqu'a notre<br />

planete. Ce n'est done plus seulement une lumiere diffuse<br />

que recoit la terre a partir de ce moment; desormais<br />

le soleil, la lune et <strong>les</strong> etoi<strong>les</strong> seront visib<strong>les</strong>, au<br />

moins par interval<strong>les</strong>. C'est sans doute <strong>dans</strong> ce sens, bien<br />

plutot, nous 1'avons dit, que <strong>dans</strong> le sens d'une creation<br />

veritable, qu'il faut prendre le texte sacre. II serait contraire<br />

aux vraisemblances scientifiques que tous <strong>les</strong> astres<br />

eussent ete crees en meme temps et a cette epoque tardive.<br />

Aussi, on 1'a vu ci-dessus, la Genese ne nous parlet-elle<br />

nullement d'une creation. Le mot bard',« creer, »<br />

qui n'a encore ete employe qu'une fois, a propos de 1'apparition<br />

premiere de la matiere, ne le sera plus qu'a<br />

propos des animaux et de 1'homme : ce qui est encore<br />

conforme aux exigences d'une saine philosophic.<br />

Le quatrieme jour genesiaque n'a pas du avoir une<br />

duree aussi considerable que <strong>les</strong> precedents. On ne peut<br />

le placer geologiquement qu'entre la periode carbonifere<br />

et 1'epoque secondaire, qui correspondent visiblement<br />

1'une au troisieme jour, 1'autre au cinquieme jour biblique.<br />

De fait, 1'unique evenement auquel il est consacre, 1'apparition<br />

des astres, a du etre presque instantane: une<br />

dechirure produite <strong>dans</strong> <strong>les</strong> nuees epaisses qui voilaient<br />

le ciel a suffi pour reveler aux etres terrestres, encore si<br />

infimes, <strong>les</strong> merveil<strong>les</strong> ce<strong>les</strong>tes. Toutefois un temps considerable<br />

a du s'ecouler avant que ce spectacle, d'abord<br />

exceptionnel et tres rare, fut offert presque constamment<br />

a la terre, et ce temps, qui constitue le quatrieme jour,<br />

peut e"tre identifie avec la periode permienne, la derniere<br />

de 1'epoque primaire. La vegetation carbonifere,<br />

qui se continuait alors, il est vrai, avec moins d'exuberance,<br />

dut avoir pour resultat d'achever d'epurer 1'atmosphere<br />

en meme temps que de preparer la venue des animaux<br />

a respiration pulmonaire.<br />

5 e jour. — L'ceuvre de ce jour est double; elle consiste<br />

<strong>dans</strong> la creation successive des repti<strong>les</strong> aquatiques<br />

et des oiseaux. Chose remarquable, ce sont ces me'mes<br />

animaux que nous presente <strong>dans</strong> le meme ordre 1'epoque<br />

secondaire de la geologie. Des la periode triasique, qui<br />

en constitue la premiere partie, nous voyons apparaitre<br />

divers repti<strong>les</strong> de 1'ordre des « sauriens nageurs ». De<br />

Lapparent, Traite de geologic, 2 e edit., in-8°, Paris,<br />

1885, p. 878. Toutefois <strong>les</strong> plus monstrueux de ces repti<strong>les</strong>,<br />

tels que 1'ichthyosaure (fig. 368), par exemple,<br />

n'apparaissent que plus tard, a 1'epoque jurassigue.<br />

Quant aux oiseaux, on n'a guere trouve leurs debris ou<br />

leurs empreintes que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> terrains cretaces, c'esta-dire<br />

a la partie superieure des couches secondaires.<br />

Us n'y sont pas tres nombreux, il est vrai; mais ils<br />

ne le sont pas davantage aux epoques suivantes. Cette<br />

rarete relative tient sans doute a la delicatesse de leurs<br />

ossements. qui n'ont guere pu resister a 1'action destructive<br />

du temps. Elle tient aussi, suivant Pictet, Traite<br />

de paleontologie, in-8°, Paris, 1853, t. i, p. i02, a leur<br />

pesanteur specifique, qui, inferieure a celle de 1'eau, <strong>les</strong><br />

a derobes a la fossilisation en <strong>les</strong> faisant surnager en cas<br />

d'inondation, et en <strong>les</strong> offrant ainsi a la voracite des poissons<br />

et des autres animaux carnassiers. II convient du<br />

reste d'observer que le mot hebreu *py, 'of, ici employe<br />

et generalement traduit par « oiseau », n'a point cepen-<br />

dant exclusivement ce sens; il signifie « etre volant », et<br />

peut s'appliquer par consequent aux repti<strong>les</strong> ai<strong>les</strong>, tels<br />

que le pterodactyls (fig. 370) et le ramphorhynchus<br />

(fig. 371), aussi bien qu'aux oiseaux proprement dits.<br />

La meme observation s'applique plus rigoureusement<br />

encore aux poissons, dont il est d'usage de rapporter la<br />

creation au cinquieme jour. En realite, il n'est pas question<br />

de poissons a cette date, mais seulement de monstres<br />

marins et d'animaux qui rampent <strong>dans</strong> 1'eau. Aussi n'estce<br />

point par ses poissons, mais bien par ses monstres<br />

marins et ses repti<strong>les</strong> aquatiques, que 1'epoque geologique<br />

dite secondaire se fait remarquer. C'est au point qu'on<br />

1'a appelee 1' « age des repti<strong>les</strong> ». Mais, chose a laquelle<br />

on n'a point jusqu'ici fait suffisamment attention, ces<br />

repti<strong>les</strong> sont tous ou presque tous plus ou moins aquatiques.<br />

Des divers ordres qui composent cette classe, un<br />

seul, celui des ophidiens (serpents), a des mceurs a peu<br />

pres exclusivement terrestres; aussi n'est-il point represente<br />

a 1'epoque secondaire, tandis que lea autres abondent<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> terrains de cet age.<br />

II semble done que tous <strong>les</strong> repti<strong>les</strong> secondaires hantaient<br />

<strong>les</strong> mers, <strong>les</strong> lacs ou Jes rivieres : ce qui est en<br />

conformite avec le recit biblique, qui fait da cinquieme<br />

jour 1'ere des animaux aquatiques. Observons toutefois<br />

que si Ton venait a constater parmi ces repti<strong>les</strong> quelques<br />

especes terrestres, la veracite de 1'ecrivain sacre n'aurait<br />

point a en souffrir. II resterait toujours vrai que <strong>les</strong><br />

monstres marins et <strong>les</strong> repti<strong>les</strong> aquatiques ont constitue,<br />

avant et avec <strong>les</strong> oiseaux, le trait saillant du cinquieme<br />

jour, et nous aurions mauvaise grace a demander a un<br />

ecrivain qui s'en tient aux grandes lignes de signaler de<br />

si minimes exceptions.<br />

6 e jour. — La sixieme et derniere partie de I'oauvre<br />

creatrice correspond sans nul doute a 1'epoque tertiaire<br />

des geologues. D'apres la Bible comme d'apres la science,<br />

cette epoque est par excellence 1'age des animaux terrestres.<br />

Sans doute parmi <strong>les</strong> mammiferes alors si nombreux,<br />

il existe quelques especes qui, comme nos cetaces<br />

actuels, vivaient <strong>dans</strong> la mer; mais, outre qu'el<strong>les</strong> ne font<br />

que continuer le groupe des animaux aquatiques apparus<br />

a 1'epoque precedente, el<strong>les</strong> sont relativement rares, surtout<br />

si 1'on tient compte de la facilite avec laquelle leurs<br />

debris out du se conserver au fond des eaux. Ce qui<br />

domine <strong>dans</strong> cette faune tertiaire, ce sont avant tout <strong>les</strong><br />

pachydermes et <strong>les</strong> ruminants. Ce sont eux qui ont donne<br />

a cette epoque sa physionomie propre, et il etait tout<br />

naturel qu'un ecrivain qui neglige <strong>les</strong> details et n'a aucune<br />

pretention scientifique concentrat sur elle son attention.<br />

Nous ne prendrons pas la peine de <strong>les</strong> enumerer.<br />

Pour avoir une idee de leur importance et de leur variete,<br />

il suffit de jeter <strong>les</strong> yeux sur un traite quelconque<br />

de geologic.<br />

Mais une oauvre plus importante encore est attribute<br />

au sixieme jour: 1'homme est cree. Cette fois il s'agit<br />

bien d'une creation veritable. L'expression employee est<br />

ce mot bard', qui signifie «tirer du neant», et que nous<br />

n'avons encore rencontre que deux fois, a propos de<br />

1'apparition de la matiere et de la venue du premier<br />

animal: double circonstance ou la saine raison, appuyee<br />

sur la science, reclame, en effet, 1'intervention creatrice<br />

de Dieu.<br />

Une petite difficulte se presente au sujet de 1'identification<br />

du sixieme jour genesiaque avec 1'epoque tertiaire.<br />

\ La. Bible rattache la creation de 1'homme au sixieme jour,<br />

tandis que la geologie ne nous montre 1'homme qu'a<br />

I 1'epoque quaternaire. — Nous pourrions repondre que<br />

I certains savants ont pretendu trouver <strong>dans</strong> <strong>les</strong> terrains.<br />

| tertiaires des preuves manifestes de 1'existence de notre<br />

; espece; mais leur opinion est aujourd'hui presque unani-<br />

; mement rejetee. Voir ADAM, t. i, col. 196. II nous suffira<br />

d'observer, en reponse a cette objection, que 1'epoque<br />

quaternaire a ete separee arbitrairement et sans raison suffisante<br />

de 1'epoque precedente. Elle en est si peu distincte

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