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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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847 COLOMBE 848<br />

<strong>les</strong> creux des rochers <strong>les</strong> plus eleves, loin du voisinage I<br />

des hommes. Plusieurs vallees en ont pris le nom de<br />

oued el-Hamdm, « vallee des Pigeons, » particulierement<br />

celle qui debouche <strong>dans</strong> le lac de Tiberiade, pres de 1'ancienne<br />

Magdala. II se trouve aussi des colombes en quantites<br />

enormes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> gorges du Kelt, du Cedron, <strong>dans</strong><br />

la region de la Quarantaine et <strong>dans</strong> le pays de Moab.<br />

El<strong>les</strong> appartiennent a 1'espece columba livia, ou a la variete<br />

d'Egpyte, la columba schimperi, qui differe a peine<br />

de la precedente. Ni 1'une ni 1'autre de ces deux varietes<br />

n'emigrent de Pa<strong>les</strong>tine, et Ton y trouve leurs oeufs et<br />

leurs petits en toute saison de 1'annee. — Le ramier,<br />

columba palumbus, se rencontre en grande quantite<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> forets de Galaad et sur le Carmel. Le colombin<br />

n'apparait que 1'ete en Pa<strong>les</strong>tine, et encore en assez petit<br />

nombre. On 1'apercoit surtout <strong>dans</strong> <strong>les</strong> regions de Galaad<br />

et de Basan et <strong>dans</strong> le voisinage de Jericho. Tristram,<br />

Fauna and Flora of Pa<strong>les</strong>tine, Londres, 1884, p. 119.<br />

Rien ne peut dormer 1'idee du mouvement des myriades<br />

de pigeons <strong>dans</strong> <strong>les</strong> ravins qu'ils occupent, du bruit qu'ils<br />

y font avec leurs ai<strong>les</strong>, de la precipitation avec laquelle<br />

ils decrivent leurs cerc<strong>les</strong> en volant et de 1'agitation qu'ils<br />

communiquent a 1'air en le traversant <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> sens.<br />

C'est au point que, si de grands oiseaux viennent a passer<br />

tranquillement au-dessus de ces ravins, ils sont tout d'un<br />

coup retournes sur eux-memes comme par une rafale<br />

inopinee de vent violent. Wood, Bible Animals, Londres,<br />

1884, p. 419. Pendant que <strong>les</strong> colombes prennent ainsi<br />

leurs ebats, la lumiere est obscurcie <strong>dans</strong> le fond du<br />

ravin comme par un nuage epais, et la fiente y tombe<br />

semblable a des flocons de neige fondante. — Les pigeons<br />

domestiques sont eleves en tres grand nombre <strong>dans</strong> tout<br />

1'Orient. « Aujourd'hui, en Syrie, le pigeon est le compagnon<br />

assidu de 1'homme, en quelque lieu qu'il etablisse<br />

sa demeure. Le scheikh du village fait preuve de richesse<br />

s'il possede un grand colombier separe, construit en<br />

torchis ou en briques et recouvert d'un toil. Le colombier<br />

est rempli par des pots de terre, pourvus d'une large<br />

ouverture, et servant de nid chacun a une paire de pigeons.<br />

Les gens du peuple en elevent <strong>dans</strong> leur maison meme.<br />

Dans <strong>les</strong> villages qui entourent le Carmel, il y a <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

maisons, juste sous la partie du toit qui fait face a la<br />

porte, une rangee de petits reduits carres pratiques <strong>dans</strong><br />

le mur pour <strong>les</strong> pigeons. Chaque trou a sa paire d'habitants<br />

qui, pour entrer ou sortir par la porte commune,<br />

volent par-dessus <strong>les</strong> letes de toute la famille.s Tristram,<br />

The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 212.<br />

Les pigeons sont ainsi comme <strong>les</strong> familiers intimes de la<br />

famille. On <strong>les</strong> a toujours sous la main, pour en faire ce<br />

que Ton veut. II en devait etre a peu pres de meme chez<br />

<strong>les</strong> anciens Hebreux.<br />

II. LES COLOMBES DANS LA BIBLE. — Les colombes sont,<br />

de tous <strong>les</strong> oiseaux, ceux qui sont mentionnes le plus<br />

frequemment <strong>dans</strong> la Sainte Ecriture.<br />

1 1° La colombe de Varche. — "Vers la fin du deluge,<br />

Noe fait sortir une colombe de 1'arche pour se rendre<br />

compte de 1'etat du sol. L'oiseau etait choisi a dessein,<br />

parce qu'il ne se pose que sur <strong>les</strong> endroits sees et qu'il<br />

se nourrit de graines. La colombe revint, ce qui prouva<br />

que la terre n'etait pas encore assez seche, et qu'a sa surface<br />

il ne se trouvait encore rien qui put nourrir 1'oiseau.<br />

Sept jours apres, la colombe fut lachee de nouveau et<br />

revint en portant une feuille nouvelle d'olivier. A la suite<br />

d'une troisieme sortie, sept autres jours plus tard, la<br />

colombe ne revint plus et Noe jugea qu'il pouvait sortir<br />

de 1'arche. Gen., vin, 8-12. La colombe se retrouve <strong>dans</strong><br />

le recit chaldeen du deluge. Samasnapistim (Hasisadra)<br />

dit <strong>dans</strong> son recit a Gilgames (Izdubar) : « Le septieme<br />

jour, je fis sortir une colombe et la lachai. La colombe<br />

alia et tourna : elle ne trouva pas de place de repos et<br />

revint. » Col. in, 38, 39. Ce sont ensuite une hirondelle<br />

et un corbeau qui succedent a la colombe. Get episode<br />

du deluge a quelque analogic avec ce que praliquaient<br />

<strong>les</strong> anciens navigateurs. Ils emportaient avec eux des<br />

oiseaux en mer, et <strong>les</strong> lachaient quand ils voulaient connaitre<br />

par leur vol la proximite et la direction de la terre.<br />

Pline, H. N., vi, 24. Les Argonautes en particulier lacherent<br />

des colombes pour savoir s'ils pouvaient traverser<br />

<strong>les</strong> Symplegades, ecueils qui fermaient 1'entree du Bosphore.<br />

Apollonius de Rhodes, Argonautica, n, 328.<br />

2° Les colombes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sacrifices. — La colombe, soit<br />

de 1'espece livia, soit de 1'espece tourterelle, est le seul<br />

oiseau qui puisse etre offert <strong>dans</strong> <strong>les</strong> sacrifices. La colombe<br />

apparait d'abord <strong>dans</strong> un rite particulier prescrit par le<br />

Seigneur a Abraham, quand il voulut contracler alliance<br />

avec lui. Le patriarche dut immoler trois quadrupedes<br />

d'especes differentes, <strong>les</strong> diviser en deux et placer trois<br />

moities a gauche et trois a droite; il immola egalement<br />

une tourterelle et une colombe, puis il placa 1'une a<br />

droite et 1'autre a gauche, sans <strong>les</strong> diviser. Gen., xv, 9,10.<br />

Les oiseaux ne furent pas divises, d'abord a cause de leur<br />

petitesse, et aussi parce qu'etant a peu pres semblab<strong>les</strong><br />

1'un a 1'autre, ils se correspondaient aussi exactement<br />

que <strong>les</strong> deux moities des autres animaux. Abraham eut<br />

a passer entre <strong>les</strong> victimes ainsi disposees. Ce rite constituait<br />

un acte d'alliance et de contrat. Jer., xxxiv, 18,19.<br />

— Dans <strong>les</strong> sacrifices proprement dits, 1'offrande dedeux<br />

tourterel<strong>les</strong> ou de deux pctils de colombes n'etait indispensable<br />

qu'en deux circonstances : pour 1'expiation de<br />

certaines impuretes corporel<strong>les</strong>, Lev., xv, 14, 29, et a la<br />

suite de la violation d'un voeu de nazirat. Num., vi, 10.<br />

Hors de ces deux cas, 1'offrande de colombes remplacait<br />

celle de victimes trop coiiteuses pour ceux auxquels la<br />

loi imposait un sacrifice. Ainsi, quand un lepreux etait<br />

pauvre, il pouvait se contenter de presenter apres sa<br />

guerison un agneau destine a etre offert, et deux tourterel<strong>les</strong><br />

ou deux petits de colombes, dont 1'un devait etre<br />

consume en holocauste. Lev., xiv, 22, 30. Apres un refus<br />

de temoignage, un contact impur ou un serment coupable,<br />

il fallait offrir un sacrifice expiatoire compose d'une<br />

brebis ou d'une chevre, ou a leur defaut de deux tourterel<strong>les</strong><br />

ou de deux petits de colombes. Lev., v, 7. II en<br />

etait de meme pour la purification de la femme, quarante<br />

jours apres la naissance d'un enfant male; celle-ci devait<br />

offrir un agneau d'un an pour 1'holocauste, et le petit<br />

d'une colombe ou une tourterelle pour le peche; si elle<br />

etait pauvre, elle rernplagait 1'agneau par une tourterelle<br />

ou le petit d'une colombe, destines 1'un ou 1'autre a 1'holocauste.<br />

Lev., xn, 6, 8. Ces petits de colombes sont des<br />

bene-yonah, des « fils de colombes », c'est-a-dire des<br />

oiseaux qui ne sont encore ni peres ni meres, et n'ont<br />

point d'ffiufs a couver ni de petits a nourrir. Le Seigneur<br />

se contentait de ces modestes victimes que <strong>les</strong> Israelites<br />

avaient sans cesse sous la main, ou qu'ils pouvaient se<br />

procurer aisement avec une depense insignifiante. II faut<br />

remarquer que <strong>dans</strong> ces sacrifices ou deux oiseaux sont<br />

requis, 1'un est simplement offert et mis a mort, tandis<br />

que 1'autre est consume en holocauste. Ces colombes<br />

tenaient, en effet, la place d'un agneau ou d'un autre<br />

quadrupede dont il etait fait deux portions <strong>dans</strong> le sacrifice<br />

: 1'une que le feu consumait entitlement et qui representait<br />

comme la part de Dieu <strong>dans</strong> le sacrifice, 1'autre<br />

qui etait reservee pour la nourriture des sacrificateurs.<br />

Une colombe eiit ete trop petite pour qu'on en fit deux<br />

parts. On offrait done deux colombes, 1'une destinee a<br />

1'holocauste, 1'autre reservee aux sacrificateurs. — Quand<br />

la sainte Vierge presenta Notre-Seigneur au Temple, elle<br />

apporta 1'offrande des pauvres, « une paire de tourterel<strong>les</strong><br />

ou deux petits de colombes, » Luc., n, 24, beaucoup moins<br />

sans doute par pauvrete veritable que par humilite et<br />

obeissance aux intentions secretes du divin Enfant. —<br />

Pour la plus grande commodite de ceux qui avaient a<br />

offrir des sacrifices, et probablement aussi pour d'autres<br />

raisons moins avouab<strong>les</strong>, <strong>les</strong> pretres tolererent sous <strong>les</strong><br />

portiques du Temple la presence de marchands qui vendaient<br />

des victimes. Une premiere fois, Notre-Seigneur

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