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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1223 DAMAS 1224<br />

pour renfermer la t£le du saint Precurseur. Trois hauts<br />

minarets dominent la mosquee: celui de « la Fiancee »<br />

au nord, celui de « Jesus » a Test, et celui qui est appele<br />

« de 1'ouest ». Ce monument occupe evidemment 1'emplacement<br />

d'un ancien temple paien, primitivement peutetre.dedie<br />

a Rimmon, la principale divinite de Damas<br />

(IV Reg., v, 18), et plus tard, a 1'epoque greco - romaine,<br />

a Jupiter. Ce temple etait, comme celui de Palmyre,<br />

entoure de magnifiques colonnades, dont une partie se<br />

voit <strong>dans</strong> la cour actuelle de la mosquee, et dont 1'autre,<br />

incrustee <strong>dans</strong> <strong>les</strong> constructions modernes, se retrouve<br />

<strong>dans</strong> le bazar des cordonniers et celui des orfevres.<br />

A Test et a 1'ouest s'elevaient deux entrees triompha<strong>les</strong>.<br />

Celle de 1'ouest forme une des plus bel<strong>les</strong> ruines de<br />

Damas (voir fig. 467). Quatre enormes colonnes, dont<br />

<strong>les</strong> futs seuls sont visib<strong>les</strong>, sont ornees de ravissants chapiteaux<br />

corinthiens. El<strong>les</strong> supportaient un arc magnifique,<br />

dont il reste encore une portion considerable. La<br />

frise et la corniche sont finement sculptees. Ce monument<br />

avait environ 25 metres de large sur 20 de hauteur<br />

: il se rattachait au temple par une double colonnade<br />

d'environ 60 metres de longueur. Le sanctuaire<br />

paien fut transforme en eglise chretienne, sous le vocable<br />

de saint Jean - Baptiste : une inscription grecque, decouverte<br />

pres de la porte orientale de la grande cour, nous<br />

apprend que « 1'eglise du bienheureux saint Jean-Baptiste<br />

fut restauree par Arcadius, tils de Theodose » (395-408).<br />

Lors de la prise de la ville par <strong>les</strong> Sarrasins, elle fut partagee<br />

entre <strong>les</strong> Chretiens et <strong>les</strong> musulmans; mais ceux-ci<br />

1'occuperent totalement en 705. Cependant, sur ces murail<strong>les</strong><br />

profanees par 1'islamisme, le nom du Christ vainqueur<br />

est toujours reste grave <strong>dans</strong> une belle inscription<br />

grecque, qui porte: « Ta royaute, 6 Christ, est une royaute<br />

qui embrasse tous <strong>les</strong> siec<strong>les</strong>, et ta domination s'etend de<br />

generation en generation. »<br />

6. Population et commerce. — Damas n'a point, comme<br />

le Caire ou Constantinople, de grandes places ni de larges<br />

promenades; mais elle a pour nous un attrait que ne<br />

presentent pas, du moins au meme degre, ces deux vil<strong>les</strong>,<br />

c'est qu'elle a garde presque sans melange le caractere<br />

completement oriental. II y a <strong>dans</strong> sa physionomie quelque<br />

chose de la grandeur sauvage et mysterieuse des deserts<br />

qui 1'entourent. Sa population, loin d'offrir, comme beaueoup<br />

d'autres cites de la Syrie, la variete des types et le<br />

melange des races, a conserve <strong>dans</strong> la beaute et la fierte<br />

de ses traits la purete du sang arabe. Elle passe cependant<br />

pour avoir assez mauvais caractere, s'il faut en<br />

croire le proverbe arabe : Schdmi schoumi,« Darnasquin,<br />

coquin. » Son fanatisme cruel ne s'est que trop revele<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> massacres de 1860. Si elle laisse maintenant plus<br />

de liberte aux etrangers, ceux-ci n'en doivent pas moins<br />

montrer une tres grande prudence.<br />

Damas, avec ses 120000 habitants (d'apres la statistique<br />

officielle de 1888; mais ce chiffre n'a qu'une valeur<br />

approximative), fait un commerce considerable et n'est<br />

qu'un vaste entrepot pour <strong>les</strong> produits de 1'Orient. Admirablernent<br />

situee au .carrefour des grandes routes qui<br />

menent de 1'Euphrate a la Pa<strong>les</strong>tine, du Hauran a la<br />

grande plaine de Coe<strong>les</strong>yrie et aux cotes mediterraneennes,<br />

elle est le rendez - vous de toutes <strong>les</strong> caravanes<br />

qui sillonnent ces chemins. Les Bedouins des contre"es<br />

<strong>les</strong> plus eloignees y apportent leurs marchandises et s'y<br />

approvisionnent de tout ce qui leur est necessaire. Aussi<br />

une des principa<strong>les</strong> curiosites de la ville, ce sont ses<br />

bazars, qui forment tout un immense quartier. Le long<br />

de ces rues couvertes, entrecoupees de cours bien eclairees,<br />

s'ouvrent de petites e"choppes assez etroites; mais<br />

<strong>dans</strong> tous ces quartiers distincts sont entasses <strong>les</strong> objets<br />

<strong>les</strong> plus varies, depuis <strong>les</strong> vieil<strong>les</strong> armes, <strong>les</strong> porcelaines<br />

precieuses, <strong>les</strong> pieces d'orfevrerie, jusqu'aux manteaux,<br />

sanda<strong>les</strong> ou matieres de premiere necessite. Rien de plus<br />

pittoresque que de voir la foule bigarree qui se presse,<br />

crie, gesticule <strong>dans</strong> ce dedale de ruel<strong>les</strong>, au milieu des-<br />

quel<strong>les</strong> passent chameaux et anes charges. Damas fabrique<br />

beaucoup de soieries et d'etoffes pour abaye'h (sorte de<br />

manteau), pour kouffieh (voile dont <strong>les</strong> Arabes se couvrent<br />

la tete pour la proteger contre <strong>les</strong> ardeurs du soleil). Elle<br />

est maintenant reliee aux riches plaines du Hauran par<br />

un tramway; une route carrossable et un chemin de fer<br />

la meltent en communication avec Beyrout. De nombreuses<br />

caravanes etablissent ses rapports avec Bagdad,<br />

Alep, Tripoli et Saint-Jean-d'Acre.<br />

III. HISTOIRE. — L'admirable site qu'occupe Damas est,<br />

on le voit, un de ceux qui semblent avoir ete de tout<br />

temps destines a 1'emplacement d'une grande ville. Aussi<br />

celle qu'on a appelee « la perle » ou « 1'ceil de 1'Orient »<br />

peut-elle etre rangee parmi <strong>les</strong> plus antiques cites du<br />

monde. Son origine et sa puissance n'egalent point cel<strong>les</strong><br />

des grandes capita<strong>les</strong> des bords du Nil et de 1'Euphrate;<br />

rnais elle a sur el<strong>les</strong> Tavantage d'avoir, presque sans<br />

eclipse, garde sa splendeur jusqu'a nos jours. Babylone<br />

et Ninive, longtemps me"me ignorees, ne sont plus que<br />

des collines pleines de debris; Memphis est devenue un<br />

champ de palmiers, et Thebes n'est plus qu'un splendide<br />

amas de ruines : Damas est toujours la vivante et gracieuse,<br />

dominant en reine, au moins par ses richesses<br />

et son commerce, <strong>les</strong> pays qui 1'asservirent autrefois.<br />

C'est un exemple assez rare <strong>dans</strong> <strong>les</strong> anna<strong>les</strong> de 1'humanite.<br />

i. PREMIERE PERIODE. — 1° Origines, — Nous ne savons<br />

rien de precis sur 1'origine de cette ville. D'apres Josephe,<br />

Ant. jud., I, vi, 4, elle aurait ete fondee par Us, CKWo?,<br />

fils d'Aram et petit-fils de Sera. Elle apparait pour la<br />

premiere fois <strong>dans</strong> la Bible avec Abraham. Gen., xiv, 15;<br />

xv, 2. Placee sur la route de Mesopotamie en Pa<strong>les</strong>tine,<br />

elle vit passer la caravane du grand patriarche descendant<br />

de Haran sur <strong>les</strong> rives du Jourdain. Suivant une<br />

tradition locale, rapportee par Nicolas de Damas <strong>dans</strong><br />

Josephe, Ant. jud., 1, vn, 2, Abraham y aurait m£me fait<br />

sejour et en aurait ete roi. Des souvenirs plus ou moins<br />

authentiques designaient encore, au temps de 1'historien<br />

juif, Ant. jud., I, VH, 2, pres de Damas, 1'emplacement<br />

de son habitation. Le texte sacre n'a pas expressement<br />

mentionne cette station de 1'elu de Dieu, mais en nous<br />

montrant la ville comme la patrie d'Eliezer, son serviteur<br />

de confiance, Gen,, xv, 2, il indique bien que, si celui-ci<br />

n'est pas-le trophee d'une victoire sur <strong>les</strong> habitants, il est<br />

au moins la preuve d'un sejour au milieu d'eux. Cf. Vigouroux,<br />

La Bible et <strong>les</strong> decouvertes modernes, 6 e edit.,<br />

Paris, 1896, t. i, p. 452. Plus tard, le saint patriarche<br />

poursuivit avec sa petite troupe, jusqu'au nord de Damas,<br />

Chodorlahomor et ses allies vaincus, qui suivaient en<br />

sens inverse la route de Mesopotamie, par lui parcourue<br />

pour venir en Pa<strong>les</strong>tine. — D'Abraham a David, 1'Ecriture<br />

ne nous dit absolument rien, et <strong>les</strong> monuments anciens<br />

tres peu de chose, sur Damas. « Si le nom que <strong>les</strong><br />

inscriptions cuneiformes donnent a Damas et au pays<br />

de Damas, Gar-lmirisu, Imirlsu, Imiris, signifie<br />

reellement la forteresse des Amorrhe'ens (Sayce, <strong>dans</strong><br />

The Academy, 1881, p. 161; Hommel, Die Semitischen<br />

Volker und Sprachen, p. 178; F. Lenormant, Les origines<br />

de I'histdire, t. n, p. 288, 338), on y trouverait la<br />

preuve que ce peuple possedait reellement la Syrie Damascene<br />

: elle leur aurait ete enlevee par <strong>les</strong> Hittites,<br />

d'apres Hommel vers le xx e siecle avant notre ere, selon<br />

Lenormant tout a la fin de la XVIII 6 dynastic. Si, d'autre<br />

part, le nom a ete lu reellement par <strong>les</strong> Assyriens Saimiri-Su,<br />

de maniere a signifier la ville de ses anes<br />

(Haupt, Der keilschriftliche Name des Reiches von<br />

Damaskus, <strong>dans</strong> la Zeitschrifl fur Assyriologie, t. n,<br />

p. 321-322), ce serait par un jeu de mots purement assyrien,<br />

qui ne prejugerait rien sur la valeur primitive du<br />

nom. » G. Maspero, Histoire ancienne des peup<strong>les</strong> de<br />

1'Orient classique, Paris, 1897, t. n, p. 140, note 3. Soumise<br />

par Thoutmes HI, elle reconnut la suzerainete de<br />

1'Egypte, et son nom, comme nous 1'avons dit plus haut,

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