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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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865 COLOSSES — COLOSSIENS (EPITRE AUX) 866<br />

hommes mechants sont peut-etre la personnification legendaire<br />

de petrifications croissantes de l'Ak-Su, qui<br />

dirigerent insensiblement vers le petit oratoire <strong>les</strong> eaux<br />

du fleuve cristallisant. Celui-ci se heurtant a la chapelle,<br />

qu'il envahit, forma bientot une sorte de pont naturel ou<br />

plate-forrne, sous laquelle le Lycus se precipitait comme<br />

<strong>dans</strong> un gouffre, laissant croire que saint Michel avail<br />

en.ulouti <strong>dans</strong> 1'abime ses audacieux ennemis.<br />

Quoi qu'il en soil du recit du meunier, nous constatons<br />

que le culte de 1'archange Michel fut ici tres repandu,<br />

car voila la seconde eglise qu'on nous montre consacree<br />

<strong>dans</strong> le pays a 1'Archegete ouTaxiarque, chef de la milice<br />

sacree. Ceci nous rappelle que Theodoret, t. in, col. 490,<br />

a propos d'un concile de Laodicee (voir Synode de Laodicee,<br />

<strong>dans</strong> Hefele, Histoire des cand<strong>les</strong>, t. n, p. 156 de<br />

la traduction francaise) condamnant 1'adoration des anges,<br />

observe que saint Michel compta toujours de nombreux<br />

sanctuaires <strong>dans</strong> le pays. Si on en juge par <strong>les</strong> capricieuses<br />

evolutions de l'Ak-Su sur le plateau ou il coule,<br />

et ou il a eleve <strong>les</strong> murs <strong>les</strong> plus bizarres et multiplie <strong>les</strong><br />

avancements de terrain <strong>les</strong> plus surprenants, on n'aura<br />

pas de peine a expliquer, par ses invasions sur le Tchoruk-Tchai,<br />

non pas seulement le recit legendaire du meunier,<br />

mais le fameux -/aa^a yrj;, ou abime souterrain,<br />

dont parle Herodote, vn, 30, sous lequel le Lycus s'engouffrait<br />

pres de Colosses, disparaissant pendant pres d'un<br />

kilometre, au grand etonnement des anciens. Le Lycus<br />

est, en effet, a cet endroit tres encaisse, et quand on a<br />

vu <strong>les</strong> prodigieuses stratifications que produisent <strong>les</strong> eaux<br />

incrustantes de la contree, a Hierapolis, par exemple,<br />

rien n'est plus aise que d'imaginer le pont immense<br />

qu'el<strong>les</strong> avaient pu former sur le fleuve ou el<strong>les</strong> se precipitaient.<br />

Sur <strong>les</strong> deux rives, M. Vigouroux m'a fait<br />

observer comme des amorces de ces gigantesques petrifications.<br />

Le dire d'Herodote, confirme par Strabon et<br />

Pline, sur le long tunnel couvrant le cours du Lycus pres<br />

de Colosses, nous a done paru d'autant plus fonde, que<br />

la necropole de la ville, sur la rive droite du fleuve, au<br />

nord par consequent des deux collines ou fut 1'antique<br />

cite, setrouve elle-meme creusee <strong>dans</strong> de vastes couches<br />

de concretions produites par <strong>les</strong> eaux petrifiantes.<br />

Du point culminant de cette necropole, qui monte en<br />

petite douce vers le plateau ou passe la route actuelle<br />

de Denizli a Tchallova, on se rend un compte exact de<br />

1'importance strategique de Golosses, si heureusement<br />

situee sur la route allant vers 1'Euphrate. Xenophon,<br />

Anab., I, 2, 6, dit que Cyrus, venant de Sardes, par<br />

Philadelphia et Tripolis, la trouva a huit parasanges (quarante-huit<br />

kilometres) du Meandre, qu'il passa pres de<br />

la station actuelle du Serakevi. C'est exact comme distance.<br />

11 y resta sept jours comme en un lieu fortifie et<br />

bien pourvu, ou son armee pouvait se refaire. De la, en<br />

trois e'tapes, il atteignit Celene, Diner actuelle, a vingt<br />

parasanges, soit cent vingt kilometres de Colosses, ce<br />

qui se trouve encore rigoureusement vrai. La vallee que<br />

eommandait Colosses est des plus riantes et des plus ferti<strong>les</strong>.<br />

La ville, batie en amphitheatre sur la double colline<br />

qui, vue du nord, semble former une hemisphere<br />

aplatie, devait presenter un aspect tres gracieux. Les rues<br />

montantes, contournant en lacets reguliers toute la hauteur,<br />

se devinent encore a travers la verdure qui couvre<br />

le mamelon isole. Au fond du tableau, le Cadmus dresse<br />

sa tete couronnee de neiges etincelantes. De Colosses,<br />

on apercevait Laodicee et Hierapolis, <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> soeurs<br />

oii Epaphras avait preche 1'Evangile, et dont <strong>les</strong> communautes<br />

formaient, avec celle de Colosses, un groupe<br />

tres connu <strong>dans</strong> 1'histoire de nos origines chretiennes,<br />

sous le nom d'Eglises du Lycus.<br />

II y a peu de voyageurs qui aient explore <strong>les</strong> ruines de<br />

Colosses, aujourd'hui pourtant tres aisement abordab<strong>les</strong>.<br />

W. J. Hamilton, Researches in Asia Minor, 2 in-8°,<br />

Londres, 1842, t. I, p. 507-514, est le seul auteur qui<br />

donne quelque idee du site de Colosses. F. V. J. Arundell,<br />

DICT. DE LA BIBLE.<br />

A visit to the seven Churches in Asia, in-8°, Londres,<br />

1828; Id., Discoveries in Asia Minor, 2 in-8°, Londres,<br />

1834, t. n, p. 163-179, 1'avail tres mal visite; il confond<br />

Colosses avec Chonas. Voir aussi H. B. Tristram, The<br />

seven Churches of Asia, the result of two years explorations,<br />

in-4°, Londres, 1868; W. M. Ramsay, The<br />

Historical Geography of Asia Minor, in-8°, Londres,<br />

1890, p. 61, 80, 135. 429; Fr. A. Heule, Kolossd,rin-8°,<br />

Munich, 1887, p. 1-37; notre Voyage aux sept Eglises,<br />

et une note interessante de M. G. Weber, de Smyrne :<br />

Der Vnterirdische Lauf des Lykos bei Kolossai, <strong>dans</strong><br />

le Jahrbuch des kaiserlichen deutschen archdologischen<br />

Instituts, in-4°, Berlin, 1891, xvi. E. LE CAMUS.<br />

COLOSSIENS (EPITRE AUX). Kile porte <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> manuscrits des titres divers : upo? KoXotro-aei; ou upo;<br />

KoXaffsaei:; c'est la forme la plus ancienne. Pour le detail<br />

de 1'appareil critique, voir C. Tischendorf, Novum Testamentum<br />

grsece recensuit, editio octava major, t. n, p. 726.<br />

I. DESTINATAIRES , OCCASION ET BUT DE L'EPITRE. —<br />

L'Eglise de Colosses n'avait pas etc fondee par saint<br />

Paul, Col., n, 1, mais par Epaphras, i, 7, originaire de<br />

cette ville, iv, 12. Celui-ci, prqbablement disciple de<br />

1'Apotre a Ephese, avait enseigne aux Colossiens <strong>les</strong> doctrines<br />

pauliniennes, i, 6, 7, 23; n, 5, 7; in, 7. "Venu a<br />

Rome, peut-etre pour rendre compte a Paul de 1'etat des<br />

esprits a Colosses, il donna a celui-ci bon temoignage<br />

de la foi des Colossiens; mais en meme temps il signala<br />

<strong>les</strong> tendances pernicieuses, tout a la fois dogmatiques et<br />

mora<strong>les</strong>, qui se faisaient jour <strong>dans</strong> la jeune communaute.<br />

Pour connaitre cel<strong>les</strong>-ci, il faut prendre le centre-pied<br />

des enseignements de saint Paul <strong>dans</strong> son Epitre.<br />

Le point de depart des erreurs enseignees a Colosses<br />

etait que Dieu, absolument transcendant au monde, entrait<br />

en communication avec celui-ci par une serie d'etres<br />

ce<strong>les</strong>tes, qui etaient <strong>les</strong> agents de la creation, i, 16,1'image<br />

du Dieu invisible, i, 15, <strong>les</strong> chefs de la creation, n, 10,15,<br />

possedaient la plenitude de Dieu, 1,19, et par consequent<br />

devaient etre adores, n, 18. De ces principes decoulait,<br />

comme consequence pratique, qu'il fallait se detacher<br />

absolument de la matiere par 1'abstinerice du vin et de<br />

la viande, n, 16; par la mortification du corps, n, 23;<br />

par la circoncision, n, 11, et par 1'observation rigoureuse<br />

des fetes, des nouvel<strong>les</strong> lunes, des sabbats, li, 16. A quelle<br />

secte de 1'antiquite chretienne faut - il rattacher cette<br />

heresie colossienne? Les hypotheses ont ete nornbreuses.<br />

Les heretiques de Colosses, a-t-on dit, etaient des philosophes<br />

(Tertullien, Euthalius), des epicuriens (Clement<br />

d'Alexandrie), des pythagoriciens (Grotius), des<br />

philosophes chaldeens (Hug), des Chretiens discip<strong>les</strong> de<br />

Jean-Baptiste (Kopp), des discip<strong>les</strong> d'Apollos (Michaelis),<br />

des Esseniens Chretiens (Klopper, Mangold), des judeochretiens,<br />

esseniens (Thiersch, Credner, Ewald, Ritschl,<br />

Salmon et surtout Lightfoot, Epistle to the Colossians,<br />

p. 71-111) ou cabbalistes (Osiander) ou alexandrins<br />

(Schenkel), des gnostiques cerinthiens (Mayerhoff, Neander),<br />

des ebionistes gnostiques (Baur, Lipsius, Sabatier,<br />

Davidson, Blom, Pfleiderer, Schmiedel). Reuss croit que<br />

<strong>les</strong> faux docteurs de Colosses se rattachaient <strong>les</strong> uns aux<br />

Esseniens, <strong>les</strong> autres aux Alexandrins. Oltramare, Commentaires<br />

sur <strong>les</strong> Epltres de saint Paul aux Colossiens,<br />

aux Ephesiens et a Philemon, in-8°, Paris, 1891, t. I,<br />

p. 58, resume ainsi 1'heresie colossienne : c Des docteurs<br />

de Colosses, professant des doctrines theosophiques transcendantes,<br />

puisees <strong>dans</strong> <strong>les</strong> elucubrations de la raison<br />

humaine (iptXoaotpi'a, n, 8), ainsi que des principes de<br />

sanctification empruntes aux rudiments de ce monde<br />

(n, 8), pretendent par leurs speculations philosophiques<br />

et par leur ascetisme conduire <strong>les</strong> Chretiens a la connaissance<br />

de Dieu et a la perfection. Us se vantent (9yaioy-<br />

JJ.EVO?, n, 18) d'une science theologique superieure et d'une<br />

saintete en dehors du Christ (ou xara Xpicrtov, n, 8). Ne<br />

tenant pas ferme a celui qui est la te*te, le chef de 1'Eglise<br />

II. — 28

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