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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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153 CANON DES ECRITURES 154<br />

pelerle nombredes livres sacres, etplus tard on y chercha<br />

un sens mystique. — Le catalogue de Cheltenham est d'autant<br />

plus remarquable, qu'il contient tous <strong>les</strong> livres protocanoniques<br />

et deuterocanoniques, la seule Epitre aux Hebreux<br />

exceptee, et qu'il donne a tous ces livres le nom de<br />

« canoniques ». Tout porte a croire que ce catalogue, quoi-qu'il<br />

nous vienne d'Afrique, est celui de 1'Eglise romaine.<br />

3° Eglise romaine. — Nous avons un document officiel,<br />

le plus ancien de ce genre, qui nous fait connaitre<br />

le canon de 1'Eglise romaine. C'est le decret De recipiendis<br />

et non recipiendis libris, doat <strong>les</strong> critiques de<br />

nos jours attribuent le premier chapitre, c'est-a-dire le<br />

canon des Ecritures, au pape Damase (366-384), a la suite<br />

de A. Thiel, qui a etudie la question <strong>dans</strong> De Decretali<br />

Gelasii papse de recipiendis et non recipiendis libris et<br />

Damasi concilia romano de explanatione fidei et canone<br />

Scriptures Sacrse, P. Coustantii suasque animadversiones<br />

prasmisit et texlum secundum probatissimos<br />

codices edidit, in-4°, Braunsberg, 1866. Voir A. Thiel, Epistolse<br />

Romanorum Pontificum genuinse,t. I, Braunsberg,<br />

1868, p. 44-58; Ph. Jaffe, Regesta Pontificum romanorum,<br />

2 e edit., t. i, 1885, p. 40, 91; C. A. Roux, Le pape<br />

saint Gelase I, in-8°, Paris, 1880, p. 163-193. II fut reedite<br />

plus tard, en 495 ou 496, avec des additions, par le<br />

pape saint Gelase (492-496), ce qui fait qu'il est-plus<br />

connu sous le nom de Decretum Gelasianum/ on 1'a<br />

attribue aussi au pape saint Hormisdas (514-523), qui le<br />

publia de nouveau. II fut enfin insere par Gratien <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> Decreta<strong>les</strong>, Dist. xv, 3. Le voici pour la partie relative<br />

a 1'Ancien Testament:<br />

« Nunc vero de Scripturis divinis agendum est, quid<br />

universalis catholica recipiat Ecc<strong>les</strong>ia vel quid vitare debeat.<br />

Incipit ordo Veteris Testamenti. Genesis liber i.<br />

Exodi liber i. Levitici liber i. Numeri liber i. Deuteronomii<br />

liber I. Jesu Nave liber I. Judicum liber I. Ruth<br />

liber i. Regum libri iv. Paralipomenon libri'ii. Psalmorum<br />

CL liber i. Salomonis libri in. Proverbia liber i.<br />

Ecc<strong>les</strong>iastes liber I. Cantica Canticorum liber I. Item Sapientiae<br />

liber i. Ecc<strong>les</strong>iasticus liber i. Item ordo prophetarum.<br />

Isaias liber i. Jeremia? liber i, cum Chinoth, id est,<br />

Lamentationibus suis. Ezechielis liber i. Daniheli liber i.<br />

Osese liber i. Amos liber i. Michsea3 liber i. Joel liber i.<br />

Abdise liber i. Jonse liber i. Naum liber i. Abbacuc liber i.<br />

Sophonia3 liber i. Aggsei liber i. Zacharise liber i. Malachiaa<br />

liber i. Idem ordo historiarum. Job liber i, ab aliis<br />

omissus. Tobiaa liber I. Hesdra libri n. Hester liber i.<br />

Judith liber i. Machabaaorum libri n. » Thiel, De Decretali<br />

Gelasii papas, 1866, p. 21, ou Labbe, Condi., 1671,<br />

t. iv, col. 1260. Baruch n'est pas nomme, probablement<br />

parce qu'on ne le separait pas de Jeremie.<br />

En 405, le pape Innocent I er envoya a saint Exupere,<br />

eveque de Toulouse, qui le lui'avait demande, un catalogue<br />

des Livres Saints : il est la reproduction de celui<br />

de saint Damase, et par consequent en tout conforme a<br />

notre canon actuel. Mansi, Cone., t. n, p. 1040-1041.<br />

Cependant, malgre la croyance generate de 1'Eglise<br />

occidentale et en particulier de 1'Eglise romaine, <strong>les</strong> idees<br />

qui avaient cours en Orient eurent leur echo <strong>dans</strong> 1'Eglise<br />

latine, a la suite des rapports frequents des deux parlies<br />

de 1'empire remain et du sejour que plusieurs Latins firent<br />

en Orient.<br />

Parmi <strong>les</strong> Peres de 1'Eglise d'Occident, saint Hilaire<br />

de Poitiers, In Ps. Prol., 15, t. ix, col. 241, dit qu'il y a<br />

<strong>dans</strong> 1'Ancien Testament autant de livres que de lettres<br />

<strong>dans</strong> 1'alphabet hebreu, c'est-a-dire vingt-deux; il <strong>les</strong><br />

enumere en y comprenant Jeremie avec <strong>les</strong> Lamentations<br />

« et la lettre » (Baruch, vi); puis il ajoute que quelquesuns<br />

ont juge a propos, par 1'addition de Tobie et de Judith,<br />

de porter le nombre des livres a vingt-quatre, selon<br />

le nombre des lettres de 1'alphabet grec. Dans ce passage<br />

le saint docteur imite Origene, comme 1'avait deja remarque<br />

saint Jerome. De vir. ill., 100, t. xxm, col. 699, et<br />

il se propose seulement, <strong>dans</strong> la premiere partie, de rap-<br />

porter le canon pa<strong>les</strong>tinien. II est loin d'ailleurs de rejeter<br />

<strong>les</strong> deuterocanoniques, car il en fait usage <strong>dans</strong> toutes<br />

ses oeuvres et en particulier <strong>dans</strong> son commentaire des<br />

Psaumes.<br />

Rufin distingue expressement <strong>les</strong> livres que nous appelons<br />

protocanoniques et deuterocanoniques. La divergence<br />

entre le canon pa<strong>les</strong>tinien et 1'alexandrin a fini par introduire<br />

definitivement cette distinction, que nous retrotiverons<br />

maintenant a travers tout le moyen age Le pretre<br />

d'Aquilee ne <strong>les</strong> designe pas par le meme nom que nous,<br />

mais il appelle <strong>les</strong> seconds ecdesiastici, par opposition aux<br />

premiers qu'il nomme canonici. La raison de cette denomination<br />

d'« ecc<strong>les</strong>iastiques » vient de ce que <strong>les</strong> Peres « ont<br />

voulu, dit-il, qu'ils fussent lus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Eglises, mais non<br />

qu'ils fussent allegues comme autorite pour confirmer <strong>les</strong><br />

choses de la foi ». In Symb. Apost., 36-38, t. xxi, col.<br />

373-375. Cette distinction et cette explication rappellent<br />

ce qu'avait dit saint Athanase. Rufin est le premier qui<br />

se soit exprime ainsi chez <strong>les</strong> Latins, comme saint Athanase<br />

est le premier qui ait parle de la sorte chez <strong>les</strong> Grecs.<br />

Mais il faut remarquer que, tandis qu'a Alexandrie on<br />

faisait seulement lire <strong>les</strong> deuterocanoniques aux catechumenes,<br />

il resulte du temoignage meme de Rufin qu'en<br />

Occident on lisait soit <strong>les</strong> protocanoniques, soit <strong>les</strong> deuterocanoniques<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> Eglises, sans faire entre eux<br />

aucune difference, parce qu'en realite, <strong>dans</strong> la pratique,<br />

comme <strong>dans</strong> la croyance primitive, il n'existait entre eux<br />

aucune distinction. Rufin est alle chercher cette distinction<br />

<strong>dans</strong> 1'Eglise grecque, et comme il n'a pu 1'expliquer<br />

de la meme maniere que saint Athanase, il a imagine<br />

que <strong>les</strong> livres qu'il appelle « ecc<strong>les</strong>iastiques » n'etaient<br />

que des livres d'edification et n'avaient pas d'autorite<br />

en matiere de foi; il est probable qu'il a applique faussement<br />

ce qu'avait dit Origene <strong>dans</strong> sa lettre a Ju<strong>les</strong><br />

Africain, 5, t. x, col. 60, savoir qu'on ne devait pas alleguer<br />

en matiere de foi <strong>les</strong> deuterocanoniques « contre<br />

<strong>les</strong> Juifs »; il a generalise a tort ce que le docteur<br />

d'Alexandrie avait eu soin de limiter exactement. Rufin<br />

admet d'ailleurs la divinite des deuterocanoniques. Cf.<br />

Rufini vita, it, c. 18, 2, t. xxi, col. 270. II <strong>les</strong> defendit<br />

meme avec vehemence contre son grand adversaire, saint<br />

Jerome, ainsi que nous le verrons plus loin.<br />

Saint Jerome, ce grand docteur de 1'Eglise latine, qui<br />

a tant fait pour la traduction et 1'explication des <strong>Saintes</strong><br />

Ecritures, a eu ceperidarit sur le canon des opinions qui<br />

ne concordent pas toujours rigoureusement avec le Iangage<br />

des anciens Peres. Cette ame ardente, qui se laissait<br />

quelquefois en trainer par la passion et ne posait pas rigoureusement<br />

toutes ses paro<strong>les</strong>, s'est exprimee d'une<br />

maniere assez contradictoire <strong>dans</strong> divers passages de ses<br />

ecrits. L'impression qui se degage de la lecture de ses<br />

osuvres, c'est que, sous 1'influence du milieu juif <strong>dans</strong><br />

lequel il avait beaucoup vecu, et en particulier des rabbins<br />

qui avaient ete ses maitres, il aurait ete porte a ne<br />

garder que le canon pa<strong>les</strong>tinien; mais comme sa foi lui<br />

faisait un devoir de se soumettre a 1'autorite de 1'Eglise,<br />

il acceptait avec elle <strong>les</strong> livres deuterocanoniques contenus<br />

<strong>dans</strong> la Bible des Septante, quoiqu'il ne <strong>les</strong> trouvat<br />

pas <strong>dans</strong> la Bible hebra'ique. Plus il est porte par<br />

son temperament, ses habitudes et ses preferences juives,<br />

a repousser <strong>les</strong> deuterocanoniques, plus 1'hommage qu'il<br />

esl force de leurrendre comme malgre lui est significatif<br />

et concluant en favenr de la croyance de 1'Eglise. Dans<br />

sa Preef. in lib. Salom. t. xxvur, col. 1242-1243, il parle<br />

comme son ennemi Rufin, il dit que Tobie, Judith, <strong>les</strong><br />

Machabees, « ne sont pas parmi <strong>les</strong> Ecritures canoniques; »<br />

mais que « 1'Eglise <strong>les</strong> lit pour 1'edification du peuple,<br />

non pour la confirmation des dogmes ecc.<strong>les</strong>iastiques ». II<br />

ajoute souvent quelque mot restrictif sur leur autorite<br />

lorsqu'il mentionne <strong>les</strong> deuterocanoniques (voir R. Cornely,<br />

Introd. in lib. sac., t. i, p. 105-108); mais cela ne<br />

1'empeche point de <strong>les</strong> citer et de <strong>les</strong> qualifier de « sacres »,<br />

Epist. LXV ad Princip., i, t. xxn3 col. 623, comme <strong>les</strong>

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