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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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491 CHAIR DES ANIMAUX 492<br />

sions, la defense proprement dite porte directement sur<br />

la cliair animee de son sang; ce qui etait done directement<br />

defendu aux Noachides, c'etait de couper a un animal<br />

vivant un rnembre, un organe, ou une partie quelconque<br />

de sa chair pour s'en repaitre. Aussi <strong>les</strong> commentateurs<br />

juifs et ceux qui <strong>les</strong> ont suivis enoncent-ils cette<br />

defense par une des formu<strong>les</strong> suivantes: Interdiction de<br />

membro animalis viventis; — Non tollendum membrum<br />

de animali viventi; — Non abscindendum membrum de<br />

vivo animali; — Ne membrum vivo animali amputatum<br />

comederet Noachus. Voir ces formu<strong>les</strong> <strong>dans</strong> Selden,<br />

De jure naturali, i, 10, p. 116-126. D'apres <strong>les</strong> rabbins,<br />

ce precepte est un des sept qui furent imposes aux Noachides.<br />

Cf. Maimonide, De Begibus Hebrseorum, ix, 1,<br />

traductiori Leydekker, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Opuscula de Crenius,<br />

Rotterdam, 1699, t. ix, 7, p. 133. Plusieurs commentateurs<br />

Chretiens ont suivi cette maniere de parler, entre autres,<br />

Genebrard, Chronologia Hebrseorum major, Bale, 1580,<br />

ad an. mundi, 1656, et Selden qui, <strong>dans</strong> 1'ouvrage cite<br />

plus haut, De jure naturali, donne en sept livres un<br />

long et tres savant commentaire des sept preceptes imposes<br />

aux Noachides; <strong>dans</strong> le septieme livre, il expose le<br />

precepte De membro animalis viventis non comedendo.<br />

— Pourquoi ce precepte impose aux enfants de Noe?<br />

Maimonide, More Nebochim, part, in, c. 48, edit. Buxtorf,<br />

p. 496, en-donne deux raisons principa<strong>les</strong> :« II a<br />

ete defendu, dit-il, de manger un membre d'un animal<br />

vivant, c'est-a-dire un membre coupe sur un animal<br />

vivant, soit parce que c'est un signe de cruaute, soit parce<br />

que, a cette epoque, <strong>les</strong> rois paiiens avaient coutume<br />

dagir ainsi, et cela par idolatrie; ils saisissaient un animal<br />

•, lui coupaient un membre, et le mangeaient. » De<br />

pareil<strong>les</strong> cruautes sur des animaux vivants sont signalees<br />

chez <strong>les</strong> pai'ens, par Clement d'Alexandrie, Cohortatio<br />

ad Gentes, n, t. vm, col. 72, et par Arnobe, Adv. Gent.,<br />

v, 19, t. v, col. 1118-1122. Ce qui se faisait <strong>dans</strong> ces<br />

temps anciens, se faisait encore, quoique peut-etre pas<br />

par idolatrie, <strong>dans</strong> des temps beaucoup plus rapproches<br />

de nous, vers la fin du siecle dernier, en Abyssinie,<br />

comme on pent le voir <strong>dans</strong> Burder, Oriental Customs,<br />

t. i, n° 8, Londres, 1822, p. 7-11. C'est cette cruaute<br />

que Dieu a defendue aux enfants de Noe, au moment<br />

meme oil il leur assjgnait cornme nourriture la chair des<br />

animaux; cette sage prescription avait le double avantage<br />

et d'adoueir leurs mceurs, et de <strong>les</strong> delourner de pratiques<br />

idolatriques. — La prohibition dont nous parlous<br />

comprenait-elle la defense de manger ou boire le sang<br />

des animaux, nous allons le dire <strong>dans</strong> le paragraphe suivant.<br />

II. SANG DES ANIMAUX. — 1° Defense de manger ou<br />

boire le sang des animaux. — Les auteurs ne s'accordent<br />

pas sur 1'origine historique de cette defense, <strong>les</strong> uns<br />

affirmant. qu'elle etait comprise <strong>dans</strong> la prohibition faite<br />

par Dieu aux enfants de Noe, <strong>dans</strong> le texte explique cidessus,<br />

Gen., ix, 4, <strong>les</strong> autres soutenant que Moi'se est<br />

le premier qui ait porte cette defense. Cette seconde opinion<br />

est de beaucoup la plus commune parmi <strong>les</strong> commentateurs<br />

juifs qui disent, en consequence, qu'il etait<br />

permis aux Noachides de boire le sang des animaux.<br />

C'est 1'enseignement formel de la Ghemara de Babylone,<br />

qui donne cette doctrine comme la « tradition des Sages »,<br />

et n'attribue 1'opinion contraire qu'a un seul rabbin,<br />

Chanina ben Gamaliel; voir Ghemara Babyl., traite<br />

Sanhedrin, vn, traduction latine d'Ugolini, <strong>dans</strong> son<br />

T/iesaurus antiquit. Sacr., Venise, 1762, t. xxv, col. 706.<br />

C'est aussi 1'enseignernent de Maimonide, De Begibus,<br />

ix, 10, traduction citee, p. 148. Cf. Selden, De jure naturali,<br />

p. 82. L'interpretation juive a ete suivie par Cajetan,<br />

In Gen., ix, Opera, t. i, p. 51, et quelques autres<br />

commentateurs Chretiens. — La plupart des exegetes<br />

Chretiens enseignent 1'opinion contraire, qui fait remontor<br />

jusqu'a Noe la prohibition de manger le sang des<br />

animaux, et croient la trouver <strong>dans</strong> le texte Gen., ix, 4.<br />

Pererius, In Genesim, Lyon, 1610, t. n, p. 332; Cornelius<br />

a Lapide, In Gen., ix, 4, t, I, p. 154; Rosenmuller,<br />

In Gen., ix, 4, t. i, Leipzig, 1821, p. 183-184.<br />

L'historien Josephe, par la maniere dont il expose le<br />

precepte Gen., ix, 4, semble abandonner sur ce point<br />

1'opinion de ses compatriotes et regarder le sang cornme<br />

deiendu aux Noachides : « Je vous ai faits maitres (dit<br />

Dieu aux enfants de Noe) de tous <strong>les</strong> animaux tant<br />

terrestres que volati<strong>les</strong> et aquatiques, a 1'exception du<br />

sang, car en lui est la vie, ywp\; atpiaTo;, bt TO-JTW Y

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