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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1457 DODANIM 1458<br />

Old Testament in Greek, Cambridge, 1895, t..i, p. 15;<br />

t. n, p. 1. En somme, ces autorites comparees et additionnees<br />

sembleraient faire pencher la balance en fayeur<br />

de Doddnim. Malgre cela, <strong>les</strong> exegetes, comme nous<br />

aliens le voir, ont garde a Roddnim son degre de probabilite.<br />

II. IDENTIFICATIONS. — « Aux deux lectures Doddnim<br />

et Roddnim se rattachent deux systemes d'interpretation<br />

anciens du quatrieme fils de Yavan, entre <strong>les</strong>quels la critique<br />

contemporaine hesite encore et ne saurait se prononcer<br />

d'une maniere absolument affirmative, car tous<br />

<strong>les</strong> deux sont en mesure de faire valoir de serieux arguments<br />

en leur faveur. » F. Lenormant, Les origines de<br />

I'histoire, Paris, 1884, t. u, 2 e part., p. 143.<br />

1° Doddnim = Dardaniens. — Le premier systeme est<br />

celui de Knobel, Die Volkertafel der Genesis, in-8°, Giessen,<br />

1850, p. 101-109, d'apres le Targum de Jonathan<br />

ben Uziel et le Talmud de Jerusalem, Megillah, i, fol. 11,<br />

qui rendent Doddnim par Dardanya, c'est-a-dire <strong>les</strong><br />

Dardaniens. Cf. A. Neubauer, La geographic du Talmud,<br />

in-8°, Paris, 1868, p. 424. Au point de vue linguistique,<br />

on explique 1'assimilation par la contraction assez<br />

frequente en hebreu et en phenicien de la syllabe ar<br />

en 6. On cite particulierement, en hebreu, la forme verbale<br />

irreguliere ye'd'eru, pour ye'ar'eru, de 'ur,« eveiller,<br />

exciter, » <strong>dans</strong> Is., xv, 5, celle de hasfiser pour hasarser<br />

(d'ou fyasosrdh, « trompette »), d'un verbe hdsar; enfin<br />

!e nom geographique 'Aro'er, contracte de l Arar'er (de<br />

'drar), qui conserve encore ses trois r <strong>dans</strong> la transcription<br />

egyptienne du temps de Thotmes III, Harhorar. En<br />

phenicien, le nom lyarba'al, transcrit en latin Jarbas,<br />

Hiarbas, se contracte en Yoba'al, Jobal, Jubal. On<br />

trouve de rneme Bomilcar pour Barmilcar, Himilco<br />

pour Himilcar, comme Auvergne vient de Arverni.<br />

Historiquement 1'identification presenterait assez de vraisemblance.<br />

Les Dardaniens sont un des grands peup<strong>les</strong><br />

de la haute antiquite. Nous <strong>les</strong> voyons des deux cotes de<br />

1'Hel<strong>les</strong>pont, une partie ayant franchi ce detroit et passe<br />

en Asie Mineure, tandis qu'une autre restait en arriere<br />

sur le sol de 1'Europe. Gette derniere nation, sauvage et<br />

guerriere, Strabon, vn, p. 316, habitait le sud-ouest de<br />

la Mysie europeenne ou Moesie, touchant a Test aux<br />

Thraces, au sud aux Macedoniens et aux Peoniens, et<br />

s'etendant sur une partie de I'lllyrie. Ceux d'Asie Mineure,<br />

dont Diodore de Sicile, v, 48, affirme la parente<br />

avec ceux d'Europe, disparurent de bonne heure comme<br />

peuple distinct, mais apres avoir atteint un bien autre<br />

degre de civilisation et d'importance. Au temps de Strabon,<br />

xn, p. 565; XIH, p. 596 et 606, le peuple dardanien<br />

de Troade et son canton de Dardania n'etaient plus qu'un<br />

souvenir, et <strong>les</strong> limites du canton, situe au nord d'llion,<br />

n'etaient pas tres exactement definies. Mais la memoire<br />

s'en perpetuait <strong>dans</strong> le promontoire Dardanis ou Dardanion<br />

et <strong>dans</strong> la ville eolienne de Dardanos, d'apres laquelle,<br />

a son tour, le detroit des Dardanel<strong>les</strong> a regu le<br />

nom qu'il porte encore aujourd'hui. — On objecte a cette<br />

opinion que <strong>les</strong> Dardaniens sont un peuple thraco-illyrien,<br />

et non pas greco-petasgique. Par leurs affinites<br />

ethniques, ils devraient done appartenir a la descendance<br />

de Gomer, non a celle de Javan. Le peuple dardanien<br />

est un frere d'Ascenez ou des Phrygiens, et il est difficile<br />

de croire que ce n'est pas ainsi que 1'aurait represente<br />

1'auteur de la Table ethnographique, s'il 1'avait compris<br />

<strong>dans</strong> ses genealogies. Gf. Fr. Lenormant, Les origines de<br />

I'histoire, t. n, 2 e part., p. 142-153. Cette hypolhese est<br />

admise par Gesenius, Thesaurus, p. 1266, et Frz. Delitzsch,<br />

Neuer Commentar uber die Genesis, Leipzig,<br />

1887, p. 208. Malgre ses difiicultes, elle est certainement<br />

preferable a celle de J. D. Michaelis, Spicilegium geogr.,<br />

t. i, p. 120; de Rosenmiiller, Bibl. Alterthumskunde,<br />

t. i, l re part., p. 225, et de Kriicke, Erkldrung der Volkertafeln,<br />

p. 34 (cf. Knobel, Die Volkertafel der Genesiij<br />

p. 105), qui proposent un rapprochement entre Do-<br />

ddnim et Dodone, la celebre ville d'Epire, comme etant<br />

le plus ancien centre religieux et national des Hellenes<br />

proprement dits. Le chapitre x de la Genese designe des<br />

peup<strong>les</strong> ou des pays, et non pas de simp<strong>les</strong> localites de<br />

ce genre. Ensuite il nous montre <strong>les</strong> fils de Javan habitant<br />

<strong>les</strong> i<strong>les</strong> et <strong>les</strong> cotes de la Mediterranee plutot que <strong>les</strong><br />

regions continenta<strong>les</strong>.<br />

2° Roddnim = habitants de Rhodes. — Le second<br />

systeme se rattache a la lecon Roddnim et /oit <strong>dans</strong> ce<br />

peuple <strong>les</strong> habitants de 1'ile de Rhodes, comme <strong>les</strong> Septante,<br />

qui ont traduit par T68tot, et saint Jerome, Liber<br />

hebr. qusestionum in Genesim t. xxin, col. 952, qui<br />

explique le nom par Rhodii. II semble s'accorder mieux<br />

avec le texte biblique, qui, par 1'expression Kittim ve-<br />

Roddnim, indique un lien special et etroit entre ces<br />

deux groupes geographiques, c'est-a-dire Chypre et<br />

Rhodes. Le peu de place que cette derniere ile tient sur<br />

la carte ne saurait etre, comme 1'a pense Bochart. Phaleg,<br />

lib. in, cap. vi, Caen, 16i6, p. 184, un obstacle a ce<br />

qu'elle figure a elle seule sous un nom particulier <strong>dans</strong><br />

la genealogie des fils de Javan. Eile a pu devoir ce privilege<br />

a son importance historique de premier ordre<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> anna<strong>les</strong> primitives des contrees grecques. Des<br />

le temps de la composition des poemes homeriques,<br />

occupee par des Doriens, elle constituait un des principaux<br />

Etats helleniques. Strabon, xiv, p. 654, parle du<br />

developpement de ses colonies et navigations commercia<strong>les</strong><br />

jusque <strong>dans</strong> le lointain Occident, longtemps avant<br />

cel<strong>les</strong> de la plupart des autres cites de la Grece. Mais<br />

son insertion <strong>dans</strong> la Table ethnographique serait surtout<br />

justifiee par ce fait que la grande ile de la cote de Carie<br />

a ete de tres bonne heure connue et frequentee par <strong>les</strong><br />

Pheniciens. Elle devint meme le siege d'un de leurs<br />

principaux et de leurs plus anciens etablissements <strong>dans</strong><br />

<strong>les</strong> mers grecques. On peut voir <strong>dans</strong> F. Lenormant, Les<br />

origines de I'histoire, t. n, 2 e part., p. 155-165, le fondement<br />

de ces rapports historiques entre <strong>les</strong> Pheniciens<br />

et 1'ile de Rhodes. Outre ce dernier savant, plusieurs<br />

auteurs admettent cette opinion, entre autres J. Halevy,<br />

Recherches bibliques, Paris, 1895, t. i, p. 261, et A. Dillmann,<br />

Die Genesis, 6 e edit., Leipzig, 1892, p. 177, qui><br />

etend <strong>les</strong> Roddnim d'une fagon generale aux habitants<br />

des i<strong>les</strong> de la mer Egee. — La meme lecon Roddnim a<br />

fait naitre une autre hypothese que nous ne nous arreterons<br />

pas a discuter, car elle est universellement rejetee<br />

: c'est celle de Bochart, Phaleg, lib. in, cap. vi,<br />

p. 183-188, qui reconnait ici <strong>les</strong> habitants des embouchures<br />

du Rhone, Rhodanus; elle est historiquement et<br />

geographiquement impossible.<br />

A 1'identiiication Roddnim = Rhodiens on objecte<br />

1'ignorance ou nous sommes du nom primitif de 1'ile,<br />

puis le manque de pleine conformite entre <strong>les</strong> deux<br />

mots, puisque le noun ou I'n de Roddnim fait delaut<br />

<strong>dans</strong> Rhodes, Rhodii. Un commentateur recent, F. de<br />

Hummelauer, Comment, in Genesim, Paris, 1895, p. 311,<br />

qui formule cette objection, prefere, a cause de la correspondance<br />

exacte entre <strong>les</strong> noms, assimiler <strong>les</strong> fils de<br />

Javan dont nous parlons aux Rotennu, qui payerent<br />

tribul aux pharaons de la XIX* a la XXI e dynastie, et,<br />

au temps de Thotmes HI, possedaient plusieurs vil<strong>les</strong><br />

confederees depuis <strong>les</strong> rives de 1'Oronte jusqu'au torrent<br />

de Gison et de la jusqu'a 1'Euphrate. Les Rtnu, Rotanou<br />

ou Lotanou, sont, en effet, <strong>les</strong> Syriens du nord; cf. W. Max<br />

Miiller, Asien und Europa nach altdgyptischen Senkmdlern,<br />

Leipzig, 1893, p. 143-147. Mais <strong>les</strong> egyptologues<br />

et <strong>les</strong> exegetes ne sont pas d'accord pour savoir quel<br />

peuple biblique ils representent. Les uns ont pense aux<br />

Ludim, Gen., x, 13; d'autres a Lud, fils de Sem, Gen.,,<br />

x, 22; d'autres a Lotan, fils d'Edom. Gen., xxxvi, 20, 22.<br />

On <strong>les</strong> a ainsi rattaches tantot a la race de Cham, tantot<br />

a celle de Sem, plutot qu'a celle de Japheth. Cette opinion<br />

d'ailleurs est-elle bien conciliable avec 1'ensemble<br />

et la nature des territoires assignes par 1'Ecriture aux fils

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