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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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857 GOLONNES DU TEMPLE DE JERUSALEM 853<br />

etait le motif d'ornement le plus commun en Egypte, et<br />

la plupart des colonncs en particulier s'epanouissaient a<br />

leur sommet en fleur de lotus, comme <strong>dans</strong> celle que nous<br />

reproduisons fig. 322. Cf. V. Loret, Flore pharaonique,<br />

2 e edit., p. 112. — MM. Perrot et Chipiez ont donne <strong>dans</strong><br />

I'Hisloire de I'art <strong>dans</strong> I'antiquite, t. iv, p. 316-321, pi. vi<br />

et vii, et <strong>dans</strong> le Temple de Jerusalem, in-f°, Paris, 1889,<br />

p. 65-67, pi. vii et rx, une restitution du chapiteau des<br />

colonnes du Temple qui parait trop donner a 1'arbitraire<br />

et manquer de la simplicite et du naturel caracteristique<br />

des monuments anciens. Sur fyutf voirFiL, col. 2243.<br />

II. NOMS DES COLONNES. — Chacune des deux colonnes<br />

cut son nom propre. « [Hiram], dit 1'auteur sacre, erigea<br />

la colonne de droite et il 1'appela Jachin (Ydfcm), et il<br />

erigea la colonne de gauche et il 1'appela Booz (Bo'az).^<br />

III Reg., vn, 21. — Jachin apparait comme nom d'homme<br />

<strong>dans</strong> divers livres de 1'Ecriture, Gen., XLVI, 10; I Par.,<br />

xxiv, 17; il signifie : « [Que Dieu] fortifie ou affermisse. »<br />

— Booz est aussi un nom d'homme, celui d'un ancetre<br />

de David. Ruth, n, 1. Sa signification est incertaine.<br />

D'apres <strong>les</strong> uns, ce mot veut dire « vif, agile »; mais<br />

comme ce sens rie peut s'appliquer a une colonne, ceux<br />

qui 1'admettent supposent qu'elle regut ce nom parce que<br />

c'etait celui de 1'ancetre de David (Targum de II Par.,<br />

in, 17) ou bien celui d'un des aides d'Hiram ou du donateur.<br />

Miihlau et Volck, Gesenius' hebrdisches Handworterbuch,<br />

8 e edit., 1878, p. 121. D'apres d'autres, 1'hebreu<br />

bo'az doit se decomposer en be et '6z, « <strong>dans</strong> la force, »<br />

ou « en lui [Jehovah] est la force ». — Plusieurs auteurs<br />

modernes ont suppose qu'il y avail une phrase entiere<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux mots ydkin et bo'az: « Que [la colonnej<br />

se tienne avec force » ou soit stable et solide. Perrot,<br />

Histoire de I'art, t. iv, p. 314. Rien ne prouve que <strong>les</strong><br />

deux mots, places sur deux colonnes differentes, formassent<br />

une inscription. Cette interpretation est meme<br />

eontraire au texte. Nous savons d'ailleurs par d'autres<br />

exemp<strong>les</strong> qu'on avait coutume de donner des noms particuliers<br />

a des objets analogues. Moise, apres la victoire<br />

remportee sur Amalec, donne aussi un nom a 1'autel qu'il<br />

eleve en actions de graces et 1'appelle Yehovdh nissl<br />

(Dominus exaltatio mea, traduit la Vulgate). Voir aussi<br />

Jud.,vi, 24.<br />

III. EMPLACEMENT DES COLONNES. — Les archeologues<br />

ne s'entendent point sur la nature et la position des deux<br />

colonnes. D'apres M. le comte de Vogue, Le Temple de<br />

Jerusalem, in-f°, Paris, 1864, p. 29, cf. p. 34, el<strong>les</strong> faisaient<br />

partie du portique et supportaient 1'architrave. La<br />

preuve en est, dit-il, que ces colonnes etaient terminees<br />

par des chapiteaux et qu'el<strong>les</strong> devaient avoir par consequent<br />

un entablement a porter. D'autres savants pensent<br />

que Jachin et Booz etaient isolees devant le portique,<br />

comme <strong>les</strong> obelisques des temp<strong>les</strong> egyptiens, suivant la<br />

disposition de la mosaique celebre de Pa<strong>les</strong>trine. Zoega,<br />

De origine et usu obeliscorum, in-f°, Rome, 1797,<br />

p. 151-154. Le Temple ayant ete construit par-un architecte<br />

phenicien, cet architecte dut imiter <strong>dans</strong> une certaine<br />

mesure <strong>les</strong> temp<strong>les</strong> de sa patrie, qui ressemblaient<br />

en beaucoup de points aux temp<strong>les</strong> egyptiens et dont <strong>les</strong><br />

principaux en particulier, comme celui de Baalsamin, a<br />

Tyr, se distinguaient par deux colonnes sacrees et symboliques.<br />

Movers, Die Phonizier, t. i, p. 292-299, 393.<br />

On peut done admettre que <strong>les</strong> deux colonnes, malgre<br />

leurs chapiteaux, etaient isolees et ne supportaient rien.<br />

Apion, <strong>dans</strong> un passage obscur et fort controverse, que<br />

nous a conserve Josephe, Cont. Apion., n, 2, edit. Didot,<br />

t. n, p. 368, dit que Moi'se « substitua des colonnes aux<br />

obelisques », dv-ri 8s oBsXoiv 'ia-rrpt xiovoc;. Quoi qu'il en<br />

soit de la veritable signification et de 1'exactitude de ces<br />

paro<strong>les</strong>, il est certain que <strong>les</strong> colonnes n'avaient pas la<br />

forme des obelisques; mais il ne s'ensuit pas qu'el<strong>les</strong><br />

supportaient une partie de 1'edifice. On peut alleguer en<br />

faveur de I'isolement de Jachin et de Booz un fond de<br />

verre juif trouve <strong>dans</strong> un cimetiere de Rome et public<br />

par J. B. de Rossi (fig. 322, au milieu). On y voit deux<br />

colonnes isolees, placees a droite et a gauche du Temple,<br />

et qui « ne cadrent nullement avec le type ordinaire des<br />

temp<strong>les</strong> greco-remains, dit M. de Rossi. C'est une particularite<br />

caracteristique..., et j'estime qu'il y a la une<br />

reminiscence de la realite, sauf <strong>les</strong> erreurs et <strong>les</strong> improprietes<br />

d'une perspective aussi grossiere et d'un dessin a<br />

peine ebauche. Je crois que, pour degager la perspective<br />

du Temple, le dessinateur a ecarte <strong>les</strong> deux colonnes,<br />

qui auraient du etre marquees devant la facade, aupres<br />

des degres, comme <strong>les</strong> obelisques devant <strong>les</strong> pylones des<br />

temp<strong>les</strong> egyptiens... Ezechiel, XL, 48-49, entre <strong>dans</strong> le<br />

vestibule, <strong>les</strong> place devant <strong>les</strong> antes [d'apres M. de<br />

Vogue ]. Cependant, en suivant la vision du prophete,<br />

on voit qu'apres avoir mesure le vestibule, il compte <strong>les</strong><br />

gradins par <strong>les</strong>quels on y montait, et qu'il mentionne<br />

ensuite <strong>les</strong> deux colonnes situees en avant, 1'une a<br />

gauche, 1'autre a droite. Cette description me parait convenir<br />

a des colonnes monumenta<strong>les</strong> isolees, situees aupres<br />

de 1'escalier du vestibule, comme <strong>les</strong> obelisques<br />

devant <strong>les</strong> temp<strong>les</strong> egyptiens; deja d'autres savants <strong>les</strong><br />

avaient supposees isolees comme nous <strong>les</strong> montre cet<br />

ancien verre. (De Saulcy, Histoire de I'art judaique,<br />

2 e edit., 1864, plan du Temple de Salomon, K, L; [cardinal]<br />

Bartolini, Sull' antico Tempio di Salomone e<br />

sull' antica grotta in Betlemme, Roma, 1868, pi. in.) Ces<br />

colonnes etaient creuses; <strong>les</strong> chapiteaux se terminaient<br />

en forme de lis; des colonnes semblab<strong>les</strong>, sans architraves<br />

a supporter, mais soutenant des canthares d'argent,<br />

furent placees par Constantin, a Jerusalem meme,<br />

autour de 1'hemicycle par lequel se terminait la basilique<br />

du Saint-Sepulcre decrite par Eusebe, Vit. Constantini,<br />

in, 38. II y en avait aussi a Rome, <strong>dans</strong> la basilique<br />

constantinienne du Latran; el<strong>les</strong> etaient au nombre de<br />

quatre, en bronze dore, <strong>dans</strong> 1'abside, et supportaient<br />

des lampes... (Descriptio sanctuarii Ecc<strong>les</strong>ise romanse,<br />

ms. Vat. Reg. 712.) Je ne dis pas que sur cel<strong>les</strong> de Jerusalem<br />

il y eiit des lampes au-dessus des chapiteaux termines<br />

en forme de lis; bien que, <strong>dans</strong> I'art chretien et<br />

<strong>dans</strong> la liturgie chretienne, le terme de lilia ait designe<br />

des chapiteaux et des candelabres. » J. B. de Rossi, Verre<br />

representant le Temple de Jerusalem, in-4°, Genes, 1883,<br />

p. 7-8.<br />

L'isolement des deux colonnes devant le vestibule du<br />

Temple est d'autant plus probable, que le second livrc<br />

des Paralipomenes, in, 15, 17, porte, d'apres la traduction<br />

la plus naturelle : « [Hiram] fit devant (lifne] le<br />

Temple (hab-bayit) deux colonnes (ante fores templi,<br />

traduit la Vulgate)... Et il placa <strong>les</strong> colonnes devant (*al<br />

pene) le Temple (ha-hekdl). » Ce n'est que par une<br />

interpretation peu naturelle que <strong>les</strong> commentateurs, avec<br />

1'idee preconcue que <strong>les</strong> colonnes supportaient quelque<br />

chose, ont traduit qu'el<strong>les</strong> etaient placees <strong>dans</strong> le vestibule<br />

meme. Le texte de I. (HI) Reg., vn, 21, ne dit pas<br />

que <strong>les</strong> colonnes etaient devant, mais il ne dit pas non<br />

plus qu'el<strong>les</strong> etaient be, <strong>dans</strong> le vestibule; il a 1'expression<br />

vague le 'uldm, « a » ou « pour le vestibule. » Remarquons<br />

enfin que deux colonnes seu<strong>les</strong> se comprennent<br />

mieux isolees qu'encastrees <strong>dans</strong> le portique.<br />

IV. HISTOIRE DES COLONNES. — Les deux colonnes<br />

furent coulees par parties <strong>dans</strong> la terre argileuse de la<br />

vallee du Jourdain, entre Sochoth et Sarthan, I (III) Reg.,<br />

vii, 46, avec du bronze provenant des victoires de David<br />

sur Adarezer, roi de Soba. I Par., xvm, 7-8. Leurs dimensions<br />

etaient trop considerab<strong>les</strong> pour qu'il flit possible<br />

de <strong>les</strong> couler d'une seule piece. Pendant quatre<br />

siec<strong>les</strong> el<strong>les</strong> firent 1'admiration de tous <strong>les</strong> visiteurs du<br />

Temple. Jeremie, xxvn, 19, annonca qu'el<strong>les</strong> deviendraient<br />

la proie de Nabuchodonosor. En effet, a la prise<br />

de Jerusalem, en 588, <strong>les</strong> deux colonnes de Jachin et de<br />

Booz furent brisees par <strong>les</strong> Chaldeens, lors de la destruction<br />

du Temple, et <strong>les</strong> fragments en furent emportes<br />

a Babylone. Jer., LII, 17. F. ViGOUROUX.

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