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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1751 1752<br />

canus. Le manuscrit syriaque de Cureton, <strong>les</strong> manuscrits<br />

de I'ltalique du v e au vi e siecle, de la Vulgate du vn e au<br />

vm e , de la Peschito du vi e au ix e , des versions egyptiennes,<br />

dont <strong>les</strong> plus anciennes, pour le passage de saint<br />

Luc, sont du xn e siecle, du xv e ou du xvn e seulement<br />

pour la sahidique, et du xvn e pour 1'elhiopienne, ne<br />

peuvent etre appe<strong>les</strong>, alors qu'ils n'existaient pas, comme<br />

temoins de 1'etat de ces versions au iv« siecle ni garantir<br />

que telle etait la lecon primitive. Le codex du Sinai et la<br />

lecon « cent soixante » ont avec eux Tite de Bosra, vers 360,<br />

cite par la Chaine d'Oxford (Tischendorf, p. 731); Eusebe<br />

de Cesaree, lorsqu'il indique Emmaus a Nicopolis, qui<br />

est a cent soixante stades, et saint Jerome de meme a dix<br />

reprises differentes. Si le Fuldensis, le plus ancien manuscrit<br />

de la Vulgate ayant le passage en question, ne<br />

garantit pas que telle etait la traduction de ce Pere,<br />

appuye de ses temoignages en faveur de Nicopolis et des<br />

trois manuscrits cites <strong>dans</strong> 1'edition de Wordsworth, il<br />

est du moins le motif d'une forte presomption pour la<br />

lecon « cent soixante ». Au v e siecle, 1'Alexandrin, le syriaque<br />

de Cureton et trois ou quatre manuscrits de I'ltalique<br />

sont favorab<strong>les</strong> a « soixante ». Le Petropolitain est<br />

pour « cent soixante »; il a avec lui <strong>les</strong> temoignages<br />

externes d'Hesychius, t. xcm, col. 1444, florissant, selon<br />

Theophane, en 412; de Sozomene et de "Virgilius, cites<br />

EMMAUS 1. C'est le temoignage de 1'Eglise de Jerusalem.<br />

Ce temoignage confirme la lecon « cent soixante » pour<br />

la version syriaque hierosolymitaine, tres probablement<br />

en usage au rv s siecle, certainement avant 600. Gregory,<br />

Prolegomena, p. 812-813. Les "formes arama'iques de la<br />

langue de cette version, voisine de la langue des Targums,<br />

permettent de croire qu'elle est, sinon la traduction primitive<br />

de 1'Eglise judaico - chretienne du i er siecle, du<br />

moins une recension de cette version. La plus haute anciennete<br />

temoigne evidemment, soit par <strong>les</strong> documents,<br />

soil par <strong>les</strong> .temoignages des Peres, en faveur de « cent<br />

soixante ». — Cette lecon reclame aussi pour elle 1'universalite<br />

a cette epoque. L'origine des manuscrits N, I, N,<br />

est indiquee par <strong>les</strong> « formes alexandrines qui <strong>les</strong> caracterisent<br />

». La note marginale du manuscrit arabe de Jerusalem<br />

atteste que la lecon a ete fort repandue en Egypte.<br />

Le codex K constate sa presence en Chypre, et le texte<br />

de Constantinople qu'il reproduit, le lieu d'ou la lecon est<br />

venue en cette ile. Le texte II est egalement le Constantinopolitain,<br />

semblable a celui des onciaux E, F, G, H, K,<br />

M, S, U, V, F, A; le manuscrit est sorti de 1'Asie Mineure<br />

et de Smyrne. Les cursifs du mont Athos confirment sa<br />

diffusion a travers 1'empire de Byzance. Avec Tite de<br />

Bosra, cite par la Chaine d'Oxford, on trouve la legon<br />

<strong>dans</strong> le Hauran et <strong>dans</strong> 1'Arabic. Les manuscrits de Bar-<br />

Saliba, <strong>les</strong> notes des Codex Assemani et Barberini, la<br />

montrent couvrant par la version philoxenienne ou heracleenne<br />

la Syrie superieure et la Mesopotamie; par la<br />

version armenienne du v e siecle, elle occupe <strong>les</strong> regions<br />

orienta<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus extremes du monde chretien. Le Fuldensis,<br />

<strong>les</strong> autres manuscrits de la Vulgate et le Sangermanensis<br />

temoignent qu'elle n'etait pas ignoree en Occident.<br />

La lecon « cent soixante » etait done partout. —<br />

« Cent soixante » semble la seule lecon connue des Peres;<br />

ils designent Emmaiis a cette distance sans paraitre se<br />

douter de 1'existence de la lecon « soixante ». Si elle cut<br />

ete en leur connaissance et commune, la contradiction etait<br />

trop evidente, et le silence de saint Jerome serait bien<br />

etrange; celui d'Hesychius, <strong>dans</strong> 1'expose de ses Difficultes,<br />

loc. cit., serait plus inexplicable encore. Ils avaient<br />

cependant entre <strong>les</strong> mains des manuscrits nombreux du<br />

texte et des versions, et la lecture recue <strong>dans</strong> <strong>les</strong> diverses<br />

Eglises ne pouvait leur etre cachee. En ce meme temps,<br />

le Vaticanus devait etre execute en Egypte et probablement<br />

a Alexandrie, d'une des mains qui avaient acheve<br />

le Sinaitique. C'est de la que sort le codex Alexandrin,<br />

comme son nom 1'indique; c'est en Egypte qu'a ete trouve<br />

le codex syriaque de Cureton. Le manuscrit de I'ltalique<br />

de Verceil existait en Occident. II n'etait peut-etre pas<br />

1'unique ou la variante se rencontrait. Les relations etaient<br />

frequentes entre 1'Italie et Alexandrie, et 1'influence reciproque<br />

se manifeste <strong>dans</strong> une multitude de formes communes<br />

entre <strong>les</strong> manuscrits alexandrins et occidentaux.<br />

« Les formes dites alexandrines abondent plus <strong>dans</strong> le<br />

manuscrit D que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> autres, » et la version latine<br />

qui 1'accompagne indique qu'il fut fait par 1'ordre d'une<br />

personne du monde latin et pour son usage priv6. Le<br />

meme motif, la destination particuliere de ces manuscrits,<br />

doit sans doute expliquer pourquoi eux et leur legon sont<br />

ignores des Peres. « Cent soixante » apparait ainsi, aux<br />

iv e et v e siec<strong>les</strong>, comme la seule lecon generalement<br />

connue et officiellement adoptee pour 1'usage des Eglises,<br />

tandis que « soixante » semble une lecon egaree <strong>dans</strong><br />

quatre ou cinq manuscrits reserves a 1'usage de quelques<br />

personnes privees, probablement d'origine occidentale.<br />

Dans <strong>les</strong> siec<strong>les</strong> suivants, il est vrai, la situation respective<br />

des deux lecons se modifie. « Soixante, » qui a travers<br />

tout le vi e siecle, parmi <strong>les</strong> manuscrits grecs, ne<br />

trouve encore pour lui que le seul oncial D (la correction<br />

de N est posterieure), commence, aux vn e et vm e siec<strong>les</strong>,<br />

a compter plusieurs evangeliaires, qui se multiplient au<br />

ix e et au x e , et auxquels s'ajoutent, a partir du x e , un<br />

grand nombre de manuscrits cursifs des Evangi<strong>les</strong> et plusieurs<br />

onciaux. Les versions italique et syriaque peschilo<br />

avaient commence a lui donner la preponderance numerique<br />

des le vi e siecle. Au xiu e , « soixante » est generalement<br />

adopte; seu<strong>les</strong> <strong>les</strong> notes margina<strong>les</strong> protestent que<br />

d'innombrab<strong>les</strong> manuscrits, <strong>les</strong> meilleurs et <strong>les</strong> plus anciens,<br />

ont « cent soixante ». Aux xv e et xvi e siec<strong>les</strong>, cette<br />

lecon est seule admise partout, excepte <strong>dans</strong> 1'Eglise armenienne,<br />

qui jusqu'aujourd'hui, chez <strong>les</strong> catholiques comme<br />

chez <strong>les</strong> gregoriens, continue a recevoir seulement la<br />

lecon « cent soixante ». Voir Gregory, Prolegomena, p. 359,<br />

360,369,809, etc. La majoritedes documents plus recents<br />

est pour « soixante », mais la majorite ancienne et primitive<br />

des temoins est pour « cent soixante » ; quoique numeriquement<br />

moins considerable, la deuxieme offre incontestablement<br />

une garantie plus grande. — Toutefois le plus<br />

grand nombre n'est pas ]e criterium supreme pour rcconnaitre<br />

1'authenticite d'une lecon ou d'un chiflre. II<br />

peut varier et se tourner vers 1'erreur. Plus d'un chiflre,<br />

<strong>dans</strong> la Bible, a pour lui le grand nombre, quelquefois<br />

1'unanimile absolue des manuscrits, des versions, des<br />

recensions, des editions, qui est generalement reconnu<br />

de tous pour errone. La valeur intrinseque des temoignages<br />

et 1'autorite des temoins doivent etre appreciees<br />

plus que le nombre. A ce litre, la lecon « cent soixante »<br />

se recommande indubitablement plus que « soixante ». Le<br />

premier et principal temoin en faveur de « soixante », le<br />

Vaticanus, se distingue par des erreurs et des omissions<br />

tres nombreuses de mots entiers, et doit etre tenu pour<br />

suspect d'avoir omis parmi eux le chiffre « cent ». El<strong>les</strong><br />

ne sont pas rares <strong>dans</strong> le codex de Beze, D, et, ce qui<br />

est plus grave, son auteur ne s'est point fait scrupule<br />

de modifier son texte en y introduisant de frequentes interpolations.<br />

L'Alexandrin, soupconne par Hort etCeriani<br />

d'avoir ete execute a Rome, a cause des influences occidenta<strong>les</strong><br />

qu'il accuse avoir subies, ne doit pas etre moins<br />

suspect que la version Italique. Cette version, apres<br />

le Vaticanus le plus ancien et le plus important temoin<br />

pour « soixante », pullule d'erreurs Jes plus grossieres<br />

en tout genre. Saint Jerome 1'atteste, Epist. xxrn, ad<br />

Marcellam, t. xxn, col. 431-432, et ad Damasum, t. xxix,<br />

col. 525-530, et son temoignage est trop confirme par<br />

1'examen du codex de Verceil, le plus ancien document<br />

de celte version, et par <strong>les</strong> autres. C'est ce qui obligea<br />

le pape Damase a recourir au saint docteur pour lui<br />

demander une recension plus exacte. Tels sont <strong>les</strong> plus<br />

anciens et <strong>les</strong> plus solides fondements de la lecon<br />

« soixante ». Les manuscrits ayant« cent soixante », sans<br />

etre exempts d'erreurs, sont certainement plus exacts. Le

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