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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1367 DfiMON 1368<br />

nom propre; ils se servent alors de SiaooXo?. Sarav ne se<br />

trouve que pour rendre le mot hebreu en tant que nom<br />

commun. Ill Reg., xi, 14, 24. La Vulgate traduit alors par<br />

adversarius. — 2. Aou'pov, d&mon, et Sat(j.6viov, dsenionium.<br />

Le mot SOU'JAWV, qui vient probablement comme<br />

SarJiAwv, « savant, » d'un radical Saw, « enseigner, » et au<br />

passif « connaitre », ou encore de 8aiw, « diviser » et<br />

« allumer », designe <strong>dans</strong> <strong>les</strong> auteurs grecs <strong>les</strong> dieux, le<br />

destin, <strong>les</strong> divinites inferieures, <strong>les</strong> ames des morts et <strong>les</strong><br />

genies, bons ou mauvais, attaches a un homme, a une<br />

cite, etc. Le mot Sac|xdvtov est donne par <strong>les</strong> memes auteurs<br />

quelquefois aux divinites, Act., xvn, 18; plus souvent<br />

aux etres intermediaires entre <strong>les</strong> dieux et <strong>les</strong><br />

homines et aux genies. Dans certains textes,« Demon » est<br />

reellement un genie malfaisant. Plutarque, Cses., 69<br />

(fig. 491). Les deux mots grecs ne prennent le sens precis<br />

de « demon » que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Septante et le Nouveau<br />

Testament. II y a done la adaptation d'un mot ancien a<br />

une idee nouvelle. Cf. Bailly - Egger, Dictionnalre grecfranfais,<br />

Paris, 1895, p. 425, 434. Les versions traduisent<br />

par ce nom differents mots du texte hebreu dont<br />

le sens est moins determine : se'irirn, « boucs, » ido<strong>les</strong><br />

ayant la forme de ces animaux, Lev., xvn, 1; II Par., xi,<br />

15, et parfois boucs sauvages vivant au desert, Is., xin,<br />

21; xxxiv, 14; voir t. i, col. 1871; — sedim, « puissants, »<br />

ido<strong>les</strong> analogues aux be'dlim, « seigneurs » ou dieux,<br />

Deut., xxxn, 17; Ps. cvi (cv), 37; — elilim, « des neants, »<br />

autre nom donne aux ido<strong>les</strong>, Ps. xcvi (xcv), 5; —<br />

$iyyim, « betes sauvages » habitant le desert, Is., xxxiv,<br />

14; — ydsud, « ce qui devaste, » <strong>dans</strong> ce texte du<br />

Ps. xcxi (xcx), 6 :<br />

La peste qui se glisse <strong>dans</strong> <strong>les</strong> te'nebres,<br />

La ruine qui devaste en plein midi.<br />

Les Septante mentionnent ici un « demon du midi », par<br />

suite du rapport qu'ils supposent entre ydsud et sedim,<br />

« puissants, » et d'apres eux « demons », <strong>les</strong> deux mots<br />

venant du meme radical sud, « etre puissant » et « devaster<br />

». Les versions de Baruch, iv, 7, 35, emploient <strong>les</strong><br />

mots SaijAovta, diemonia. — 3. AtaSoXo;, diabolus, de<br />

SiagxXXw, « diviser, attaquer, calomnier. » Chez <strong>les</strong> auteurs<br />

grecs, StaSoXo; est le nom de 1'homme qui inspire<br />

la haine ou 1'envie, Pindare, Fragm. 270; Aristophane,<br />

Eqitit., 45, et du calomniateur. Aristote, Topic., 4, 5,<br />

9, 11. L'Ecriture se sert de ce nom pour designer le demon.<br />

Les Septante rendent par StaSoXo; le sdtdn hebreu<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> deux premiers chapitres de Job, I Par., xxi, 1,<br />

et Zach., m, 1, 2, ou la Vulgate traduit par Satan.—<br />

Au Ps. cix (cvin), 6, ou David souhaite que 1'accusateur<br />

(sdtdn employe comme nom commun) se tienne a la<br />

droite du traitre, on lit 8ja6oXo?, diabolus <strong>dans</strong> <strong>les</strong> versions.<br />

Voir DIABLE. — Dans le texte de III Reg., xxi, 13,<br />

des hommes de beliya'al, c'est-a-dire des vauriens, sont<br />

appe<strong>les</strong> par <strong>les</strong> Septante hommes de « transgressions »<br />

el d'« apostasie », et par la Vulgate ftlii diaboli et viri<br />

diabolici. — Les versions du psaume LXXVII (LXXVIII),<br />

49, parlent d' « anges mauvais », dyyeXot uov^poi, angeli<br />

mali. En hebreu, <strong>les</strong> mal'akerd'im sont seulement des<br />

« anges de malheurs », probablement de bons anges envoyes<br />

par Dieu, comme 1'ange exterminateur, pour chatier<br />

<strong>les</strong> coupab<strong>les</strong>.<br />

3° Dans le Nouveau Testament. — 1. Sarava?, Satanas,<br />

et jamais 1'indeclinable Satan. Ce mot designe ordinairement<br />

le prince des demons. — 2. A-.d6oXoc, diabolus,<br />

avec le meme sens. — 3. Aat[Atov, Saijxoviov,<br />

dsenion, dxmonium, nom donne aux anges qui obeissent<br />

a Satan. — 4. Beelzebub. Voir t. i, col. 1547. — 5. Le<br />

« dragon » ou « serpent antique » du paradis terrestre.<br />

Apoc., xn, 3, 9; xin, 2; xvi, 13; xx, 2. — 6. Le « tentateur<br />

», v, tentator. Matth., iv, 3. — 7. Le « mauvais<br />

», Tiovrjpo;, malignus, nequam. Act., xix, 12; I Joa.,<br />

n, 13. — 8. L' « adversaire », 6 avriouo?, qualificatif du<br />

diable. I Petr., v, 8. — 9. L' « esprit immonde », to ixd-<br />

O*PTOV 7rveu>a, spiritus immundus. Matth., xn, 43, etc.<br />

Ce nom est donne a Satan et a tous <strong>les</strong> demons. —<br />

10. Dans saint Paul, Ephes., vi, 12,« princes et puissances,»<br />

« gouverneurs de ce monde de tenebres, » xoo-noxpatopei;<br />

TOO a-xtf-rouc TOUTOO, mundi rectores tenebrarum harum,<br />

cf. Luc., xxn, 53, « esprits de malice, » TtvEutiattxi TYU<br />

TcovTjpta;, spiritualia nequitiss. — 11. Belial. Voir t. I,<br />

col. 1561. — On ne peut presenter comme des noms du<br />

demon, ainsi que quelques Peres 1'ont fait, <strong>les</strong> m6ts<br />

Behemoth, qui designe 1'hippopotame, voir 1.1, col. 1551,<br />

et Leviathan, qui designe le crocodile, voir t. n, col. 1120.<br />

Le nom de « Lucifer » lui-meme n'apparait <strong>dans</strong> la Sainte<br />

Ecriture que pour signifier 1'aurore ou une brillante<br />

etoile, ewT^opo;, heylel. D ms le passage ou Isaie, xiv, 12,<br />

ecrit : « Comment es - tu tombe du ciel, Lucifer! » il<br />

s'adresse a Babylone, dont il predit la chute retentissante.<br />

Le nom de Lucifer, comme du reste tout le passage<br />

d'lsaie, xiv, 12-15, ne peuvent done s'appliquer a<br />

Satan que <strong>dans</strong> le sens figure. Voir Petau, De angelis,<br />

III, n, 21.<br />

II. LA NOTION DU DEMON DANS L'ECRITURE. — 1° De<br />

Molse a Salomon. — Ainsi que nous 1'avons constate a<br />

propos des noms du demon, 1'idee de 1'ange dechu semble<br />

avoir ete a dessein laissee <strong>dans</strong> 1'ombre a travers <strong>les</strong> plus<br />

anciens livres de 1'Ecriture. Dans le recit de la chute, il<br />

n'est question que d'un serpent; mais ce serpent cache<br />

une personnalite spirituelle et invisible qui n'est pas<br />

nommee. La tromperie dont la femme est victime est<br />

attribuee, non pas a 1'esprit qui se dissimule <strong>dans</strong> le<br />

serpent, mais au serpent lui-meme, et c'est ce dernier<br />

seul que semble frapper la sentence divine. Gen., in,<br />

13-15. L'intention formelle du narrateur sacre est done<br />

de ne pas nommer Satan. Le motif de ce silence se comprend.<br />

Le but de Moise etait d'etablir inebranlablement<br />

<strong>dans</strong> 1'esprit de son peuple 1'idee du Dieu invisible, mais<br />

unique, tout-puissant, maitre absolu de toutes choses en<br />

ce monde, particulierement du bien et du mal. S'il cut<br />

nomme des la premiere page de la Genese un etre invisible,<br />

assez puissant pour contrecarrer par sa malice <strong>les</strong><br />

volontes de Dieu et faire avorter ses plans, <strong>les</strong> Hebreux<br />

grossiers n'auraient sans doute pas manque de faire de<br />

cet etre une divinite du mal, analogue a la divinite du<br />

bien, et de detourner vers elle la plus grande partie de<br />

leurs hommages inspires par la crainte. C'est ainsi que<br />

<strong>les</strong> Egyptiens honoraient a la fois Ra et <strong>les</strong> dieux du bien,<br />

Set et <strong>les</strong> dieux du mal. Chez <strong>les</strong> Chaldeens, la plupart<br />

des dieux etaient malfaisants, et le culte consistait principalement<br />

a conjurer leurs attaques. Cf. Maspero, Bistoire<br />

ancienne de VOrient classique, Paris, 1895, t. r,<br />

p. 157, 630-636. II n'en pouvait etre ainsi chez <strong>les</strong> Hebreux.<br />

Aussi le legislateur inspire et, a son exemple, <strong>les</strong>ecrivains<br />

sacres qui le suivent, n'attribuent-ils au genie<br />

du mal qu'un role tout subalterne.<br />

2° Dans le lime de Job et apres la captivite de Babylone.<br />

— Pour la premiere fois le nom de Satan apparait<br />

<strong>dans</strong> le livre de Job. Le demon s'y montre envieux, malfaisant,<br />

cruel envers 1'homme vertueux, dont il semble sefaire<br />

un ennemi personnel. Mais son action est etroitement<br />

subordonnee a la permission de Dieu. Job, I, 12;<br />

n, 6. Cette subordination est meme si accusee, qu'Herder<br />

a cru pouvoir ne reconnaitre <strong>dans</strong> le Satan de Job qu'un<br />

« ange entierement soumis a Dieu, dont il n'est que le<br />

messager...; 1'ange justicier de Dieu, qui 1'envoie pour<br />

decouvrir et punir le mal ». Histoire de la poesie chez<br />

<strong>les</strong> Hebreux, trad. Carlowitz, Paris, 1851, p. 102. Cette<br />

idee n'est point juste, car Satan manifesto des sentiments,<br />

de haine qui ne sauraient convenir a un ange fidele. Job,<br />

i, 9-11; n, 5. II ne serait pas exact non plus d'affirmer,<br />

comme 1'ont fait quelques auteurs, que la notion distincte<br />

du demon n'est parvenue aux Hebreux qu'a la suite de<br />

leur contact avec <strong>les</strong> Perses, durant la < captivite, et qu'en<br />

consequence le Satan de Job ne designerait qu'un « advcrsaire<br />

» indetermine. Le silence de 1'Ecrilurc ne prouve

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