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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1401 DIACONESSE — DIACRE 1402<br />

<strong>les</strong> femmes, vierges ou veuves, qui etaient officiellement<br />

chargees, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> premiers siec<strong>les</strong> de 1'Eglise, de certaines<br />

fonctions attenant au ministere ecc<strong>les</strong>iastique.<br />

L'Ecriture donne peu de renseignements sur cette institution.<br />

Saint Paul est le seul qui la mentionne. — 1° Parlant<br />

des eveques et des diacres <strong>dans</strong> sa premiere Epitre<br />

a Timothee, il intercale au milieu du passage qu'il consacre<br />

aux diacres un verset ou il dit: « Que <strong>les</strong> femmes<br />

egalement soient graves, exemptes de medisance, sobres<br />

et fide<strong>les</strong> en toutes choses. » in, 11. 11 est clair que<br />

1'Apotre ne parle pas des femmes en general, mais<br />

d'une categorie speciale parmi el<strong>les</strong>. A-t-il voulu designer<br />

<strong>les</strong> epouses des diacres, comme le pense saint Thomas,<br />

ou meme cel<strong>les</strong> des pretres et des evdques, comme<br />

le veut Estius? C'est possible. Toutefois une grande<br />

partie des interpretes catholiques croient qu'il s'agit la<br />

des diaconesses. — 2° Un autre passage concerne <strong>les</strong><br />

veuves : « Pour etre inscrite comme veuve, il faut<br />

n'avoir pas moins de soixante ans, n'avoir eu qu'un<br />

mari, meriter bon temoignage sous le rapport des bonnes<br />

ceuvres, avoir bien eleve ses enfants, exerce 1'hospitalite,<br />

lave <strong>les</strong> pieds des saints, secouru <strong>les</strong> affliges, accompli<br />

toutes sortes de bonnes ceuvres. Mais ecartez [de ce<br />

nombre] <strong>les</strong> jeunes veuves. » I Tim., v, 9-11. Selon plusicurs<br />

interpretes, ce passage concernerait <strong>les</strong> veuves<br />

pauvres en general, qui etaient nourries aux frais de la<br />

communaute chretienne. Mais d'autres pensent, et nous<br />

sommes de leur avis, qu'il s'agit la d'un college de veuves<br />

consacrees a Dieu, qui aidaient plus ou moins <strong>les</strong> ecc<strong>les</strong>iastiques<br />

<strong>dans</strong> leur ministere. Autrement, on ne s'expliquerait<br />

pas la severite des conditions posees par 1'Apotre.<br />

II serait exorbitant d'exiger a la fois un age si avance et<br />

une perfection si haute pour 1'admissibilite a des distributions<br />

de secours materiels. En revanche, ce sont des<br />

conditions toutes naturel<strong>les</strong> pour faire partie d'un college<br />

d'elite. Tel etait precisement le cas des diaconesses. Aussi<br />

plusieurs interpretes <strong>les</strong> identifient avec <strong>les</strong> veuves dont<br />

parle saint Paul. Cf. entre autres : Tertullien, Ad uxorem,<br />

I, 7, t. i, col. 1286; saint Epiphane, Hseres., LXXIX,<br />

3-4, t. XLII, col. 744-745. Peut-etre cependanty aurait-il<br />

lieu de <strong>les</strong> distinguer. Des personnes de soixante ans ou<br />

davantage auraient pu difflcilement remplir toutes <strong>les</strong><br />

fonctions que 1'histoire des premiers siec<strong>les</strong> Chretiens<br />

attribue aux diaconesses. Le college des veuves en question<br />

etait plutot, selon nous, un college parallele, qui<br />

aidait celui des diaconesses et servait en partie a le recruter.<br />

Cf. Van Steenkiste, Actus Apostolorum illusirati,<br />

Bruges, 4 e edit., 1882, append, yi, De diaconissis.<br />

— 3° Enfin saint Paul mentionne une certaine Phcebe,<br />

comme « employee », in ministerio, oSo-av Staxovov, <strong>dans</strong><br />

1'eglise de Cenchre, Rom., xvi, 1. Mais nous n'avons<br />

aucun renseignement sur son ministere. — Voir Pien<br />

(Pinius), De Ecc<strong>les</strong>ise diaconissis, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Ada sanctorum<br />

des Bollandistes, en tete du premier tome de septembre.<br />

J. BELLAMY.<br />

DIACRE (grec : Staxovoc; Vulgate : diaconus). Le<br />

grec Stdixovos, « serviteur, » a <strong>dans</strong> le NouveaU Testament<br />

deux acceptions, qui sont bien diflerenciees en latin par<br />

<strong>les</strong> mots minister et diaconus. La premiere, celle qui correspond<br />

a minister,« serviteur, ministre, » est une acception<br />

large, qui s'applique a toutes sortes de services ou<br />

fonctions, par exemple, au service des anciens, II Cor.,<br />

xr, 23, etc. La seconde, celle qui correspond a diaconus,<br />

« diacre, » est une acception stride, qui designe uniquement<br />

<strong>les</strong> clercs places au troisieme rang de la hierarchic<br />

ecc<strong>les</strong>iastique, c'est-a-dire apres <strong>les</strong> eveques et <strong>les</strong> pretres.<br />

Quand il s'agit de ces clercs, la Vulgate emploie toujours<br />

le mot diaconus.<br />

1° Origine des diacres. — Rien n'appuie 1'opinion de<br />

Vitringa, De synag. vet., p. 895, qui croit que le diacre<br />

correspond au hazzdn (-jTr/iplTrjc, Luc.,iv, 20) ou « serviteur<br />

» de la synagogue. L occasion et le but de 1'insti-<br />

tution du diaconat sont clairement racont^s <strong>dans</strong> <strong>les</strong>-<br />

Actes. Un abus qui s'etait glisse <strong>dans</strong> la distribution<br />

des secours materiels que donnait aux veuves la primitive<br />

Eglise de Jerusalem fut I'occasion de leur institution.<br />

Les Apotres, estimant avec raison qu'il leur etait<br />

impossible de sacrifier le double ministere de la priere<br />

et de la predication a des services economiques d'ordre<br />

inferieur, jugerent a propos de s'adjoindre des auxiliaires<br />

d'elite, qui s'occuperaient a 1'avenir « du service<br />

des tab<strong>les</strong> », sans prejudice, bien entendu, de fonctions<br />

plus importantes. Au lieu de choisir eux-memes<br />

leurs auxiliaires, <strong>les</strong> Apotres prefererent abandonner ce<br />

choix aux fide<strong>les</strong>, afin sans doute d'avoir comme auxiliaires<br />

des hommes jouissant de la confiance publique.<br />

Us fixent neanmoins le nombre des exigib<strong>les</strong> (sept), en<br />

meme temps qu'ils se reservent la consecration des elus..<br />

Act., vi, 1-6. Ces derniers eurent-ils immediatement le<br />

titre officiel de « diacres »? Le texte ne leur donne pas<br />

ce nom; mais il caracterise pourtant leurs fonctions par<br />

<strong>les</strong> mots Staxovi'a et Staxovav, ministerium, ministrare.<br />

— En comparant ce passage des Actes aux autres endroits<br />

ou il est question nommement des diacres, I Tim., in,<br />

8-10; Philip., i, 1, on voit qu'il s'agit non d'un ministere<br />

transitoire et d'origine purement humaine, mais d'une<br />

institution plus haute, ayant un caractere definitif et suggeree<br />

aux Apotres par 1'Esprit-Saint. Autrement on ne<br />

s'expliquerait bien ni 1'importance majeure qu'attachent<br />

<strong>les</strong> Apotres au choix des sept premiers diacres, ni la<br />

preoccupation visible qu'ils apportent a marquer <strong>les</strong> conditions<br />

que doivent remplir <strong>les</strong> futurs elus, ni la solennite<br />

dont ils entourent 1'institution nouvelle, ni 1'enumeration<br />

des rares qualites qu'exige saint Paul de la part<br />

des diacres, ni 1'etroite association qu'il elablit entre eux<br />

et <strong>les</strong> eveques.<br />

2° Fonctions des diacres. — La Bible n'en mentionne<br />

que trois : le service des tab<strong>les</strong>, Act., vi, 2; la predication,<br />

Act., vn, 2-53; vm, 5; 1'administration du bapteme.<br />

Act., vm, 38. Encore la derniere est-elle un fait<br />

isole; et il n'y a que deux exemp<strong>les</strong> bibliques de predication<br />

ou de controverse par des diacres, saint Etienne<br />

et le diacre Philippe. Act., vm, 5; vn, 2-53. « Dans la<br />

premiere Epitre a Timothee, oil il est encore parle d'eux<br />

assez longuement, il n'est pas donne de details bien precis<br />

sur la nature de leurs fonctions; mais <strong>les</strong> qualites<br />

que 1'Apotre requiert en eux sont bien cel<strong>les</strong> qui conviennent<br />

a des ministres sacres preposes au soin des<br />

choses exterieures. I Tirn., m, 8-13. » Leurs fonctions<br />

primitives sont clairement marquees <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Peres apostoliques<br />

et <strong>les</strong> apologistes. Voir De Smedt, Organisation<br />

des eglises chretiennes jusqu'au milieu du m* siecle,<br />

<strong>dans</strong> le Congres scientifique international des catholiques,<br />

Paris, 1888, t. n, p. 297-338.<br />

3° Ordination des diacres. —A 1'instar des eveques,<br />

ils etaient constitues <strong>dans</strong> leurs fonctions par une ceremonie<br />

qui comprenait deux choses principa<strong>les</strong> : la priere<br />

et 1'imposition des mains. Act., vi, 6. Mais une epreuve<br />

prealable etait necessaire. Avant d'etre ordonnes, ils<br />

devaient etre juges « irreprochab<strong>les</strong>, aveyXYjxTOi OVTS; ».<br />

I Tim., in, 10.<br />

4° Qualites des diacres. — Saint Paul <strong>les</strong> enumere<strong>dans</strong><br />

sa premiere Epitre a Timothee, m, 8-10, 12. Les<br />

unes, exprimees sous forme negative, exigent surtout<br />

1'absence de defauts qui sont incompatib<strong>les</strong> avec 1'etat<br />

ecc<strong>les</strong>iastique. « Que <strong>les</strong> diacres ne soient pas doub<strong>les</strong><br />

<strong>dans</strong> leurs paro<strong>les</strong>, ni adonnes au vin, ni a la recherched'un<br />

gain sordide. » Les autres, exprimees sous forme<br />

positive, sont au nombre de quatre : 1'honnetete ou la<br />

dignite de la vie en general, cr£(ivouc; la connaissance des<br />

mysteres Chretiens, la purete de la conscience, et enfin<br />

la continence, sinon absolue, du moins relative, qui exclut<br />

<strong>les</strong> secondes noces. L'opinion protestante, qui voit seulement<br />

<strong>dans</strong> ce dernier passage 1'exclusion de la bigamiesimultanee,<br />

est inadmissible. Voir BIGAMIE, 1.1, col. 1792.

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