25.02.2013 Views

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

527 CHAMEAU — CHAMOS 528<br />

il que 1'impossibilite indiquee par Notre-Seigneur ne serait<br />

guere attenuee. — D'autres ont cru trouver la solution<br />

de la pretendue difficulte <strong>dans</strong> le second terme de la comparaison,<br />

et ont declare que le « trou de 1'aiguille » etait<br />

une petite porte de Jerusalem par laquelle <strong>les</strong> animaux<br />

ne pouvaient passer qu'en s'agenouillant et en s'inclinant<br />

tres has. Dans certains pays, <strong>dans</strong> la vallee du Nil en<br />

particulier, on accede <strong>dans</strong> <strong>les</strong> enclos par des portes<br />

tres basses, et il n'est pas rare de voir <strong>les</strong> charneaux se<br />

trainer sur <strong>les</strong> genoux et incliner le cou en avant pour<br />

pouvoir passer. L. de Laborde, Commentaire geographique<br />

sur I'Exode et <strong>les</strong> Nombres, Paris, 1841, p. 36,<br />

dit a ce sujet: « La docilite de cet animal est complete.<br />

J'en ai vu mettre plusieurs <strong>dans</strong> une ecurie ou Ton avait<br />

Thabilude de garder des ahes, et dont la porte n'avait<br />

pas trois pieds de hauteur. Voici comment on s'y prenait :<br />

on <strong>les</strong> faisait asseoir, puis on <strong>les</strong> obligeait a marcher sur<br />

<strong>les</strong> genoux et sur la rotule de derriere, de maniere a avancer<br />

sans s'elever. » « Hier, ecrit aussi lady Dulf Gordon,<br />

j'ai vu un chameau qui se glissait par un trou d'aiguille,<br />

On appelle ainsi, en effet, la petite ouverture d'un enclos.<br />

L'animal doit glisser sur <strong>les</strong> genoux et courber la tete<br />

pour y penetrer. » Letters from Egypt, Londres, 1865,<br />

p. 133. Cette explication, qui fait du trou de 1'aiguille<br />

une petite porte, date du moyen age; mais elle manque<br />

de base. Nulle part, <strong>dans</strong> toute la Syrie, on ne donne<br />

a une porte le nom de trou d'aiguille, et, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pays<br />

ou Ton emploie aujourd'hui cette expression, c'est tres<br />

probablement par pure application du proverbe evangelique.<br />

Cf. Socin, Zeitschrift des deutsc/ien Palastina-<br />

, Vereins, 1891, p. 30. Ce proverbe, du reste, n'est pas<br />

isole. Notre-Seigneur en emploie un autre tout aussi<br />

hyperbolique quand il dit que <strong>les</strong> pharisiens « filtrent le<br />

moucheron et avalent le chameau », Matth., xxm, 24,<br />

c'est-a-dire se font scrupule de fautes insignifiantes<br />

et commettent sans broncher <strong>les</strong> plus graves transgressions.<br />

Le Talmud contient plusieurs locutions tout a<br />

fait analogues. On dit a quelqu'un qui raconte une<br />

chose incroyable : « Tu es done de Pum-Beditha, ou<br />

Tori fait passer un elephant par le trou d'une aiguille ? »<br />

Baba Metzia, fol. 38, 2. « On ne voit nulle part ni palme<br />

en or, ni elephant passer par le trou d'une aiguille. »<br />

Berachoth, fol. 55, 2. On lit encore <strong>dans</strong> le Midmsch sur<br />

le Cantique des cantiques, fol. 25, 1 : « Dieu dit aux<br />

Israelites : Ouvrez-moi la porte du repentir grande comme<br />

un trou d'aiguille, et je vous ouvrirai la porte du royaume<br />

ce<strong>les</strong>te de telle sorte que vous y entrerez sur un char<br />

a quatre chevaux. » Enfin, <strong>dans</strong> le Koran, surate vn, 39,<br />

il est ecrit : « Les infide<strong>les</strong> n'entreront <strong>dans</strong> le paradis<br />

que quand un chameau passera par le trou d'une aiguille.»<br />

11 est curieux de remarquer que plusieurs commentateurs<br />

du Koran ont aussi cherche a remplacer gemel, « chameau,<br />

» par geml, « cable ». Ces exemp<strong>les</strong> prouvent<br />

que 1'espression employee par Notre - Seigneur etait proveibiale<br />

et que, sous une forme hyperbolique familiere<br />

aux Orientaux, elle marquait la grande difficulte de reussir<br />

<strong>dans</strong> une entreprise. Voir AIGUILLE, t. i. col. 306. Cf.<br />

Wiseman, Melanges religieux, Paris, 1859, p. 17; Fillion,<br />

Evangile selon saint Mattliieu, Paris, 1878, p. 381; Knabenbauer,<br />

Comment, in Evany, sec. Matth., Paris, 1893,<br />

t. ii, p. 161. Remarquons en terminant que, rneme en<br />

francais, nous nous servons d'hyperbo<strong>les</strong> tout aussi fortes.<br />

Quand nous lisons <strong>dans</strong> la Fontaine, Fab<strong>les</strong>, vni, 25 :<br />

Si j'apprenais 1'hebreu, <strong>les</strong> sciences, 1'histoire!<br />

Tout cela, c'est la mer a boire,<br />

cette locution : « la mer a boire, » ne nous choque nullernent.<br />

Nous I'employons couramment pour parler d'une<br />

chose de difficile execution, et personne n'a jarnais songe<br />

a la prendre a la lettre. L'hyperbole y est pourtant plus<br />

accusee encore que <strong>dans</strong> <strong>les</strong> proverbes evangeliques. —<br />

Voir J. von .Hammer-Purgstall,- Das Kamel, in-4°,<br />

Vienne, ISoi. H. LESETRE.<br />

| CHAMOIS. C'est une sorte d'antilope, Antilope rupi-<br />

\ capra, qui a la taille d'une forte chevre, et qui vit en<br />

troupes peu nombreuses <strong>dans</strong> <strong>les</strong> hautes montagnes<br />

! comme <strong>les</strong> Alpes et <strong>les</strong> Pyrenees. Dans ces dernieres, il<br />

j porte aussi le nom d'isard. II ivy a aucune trace de cha-<br />

, mois en Pa<strong>les</strong>tine a 1'epoque actuelle, et rien absolument<br />

n'autorise a penser qu'il en ait existe autrefois <strong>dans</strong> ce<br />

j pays. On ne peut done identifier cet animal avec le zemer,<br />

| Deut., xiv, 5, ainsi que 1'ont fait quelques auteurs. Le<br />

| zemer est « 1'animal qui saute », il est vrai; mais ce<br />

caractere peut convenir a beaucoup d'autres qu'au chai<br />

mois. Voir CAMELEOPARD , MOUFLON. H. LESETRE.<br />

! CHAMOS (hebreu : Kemos; Septante : Xajiwc), dieu<br />

de Moab et d'Ammon. II apparait comme dieu d'Ammon<br />

en une circonstance unique, lors du message adresse par<br />

Jephte au roi des Ammonites, oil il reclame comme siens<br />

<strong>les</strong> pays conquis par Jehovah, le Dieu d'Israel, au meme<br />

titre que lui revendique <strong>les</strong> possessions de Chamos, son<br />

dieu. Jud., xi, 2't. Le dieu national des Ammonites etait<br />

Moloch, « le roi. » I (III) Reg., xi, 7; II (IV) Reg.r<br />

xxm, 13; II Sam. (II Reg.), xn, 30; Jer., XLIX, 1. Chamos<br />

est ici nomme comme dieu d'Ammon, sans doute<br />

parce que <strong>les</strong> Ammonites honoraient a la fois Chamos et<br />

Moloch, comme plus tard Salomon adora Chamos, Moloch<br />

et Astarte en meme temps que Jehovah. Ill Reg.,<br />

xi, 5, 7, 33. — En dehors de cette circonstance, Chamos<br />

apparait partout ailleurs comme dieu de Moab. Moab est<br />

appele « le peuple de Chamos », Num., xxi, 29; Jer.,<br />

XLVIII, 46; <strong>les</strong> pretres et Jes princes de Moab sont desii;nes<br />

comme « ses prelres et ses princes ». Jer., XLVIII, 7.<br />

Chamos « a laisse ses fils prendre la fuite et ses fil<strong>les</strong><br />

devenir captives de Sehon, le roi amorrheen », Num.,<br />

xxi, 29; « il doit etre lui-meme emmene en exil avec ses<br />

pretres et ses princes; il sera une cause de confusion<br />

pour Moab, qui a mis en lui sa confiance; car ses fils et<br />

ses fil<strong>les</strong> ont ete pris captifs. » Jer., XLVIII, 7, 13, 46. —<br />

Salomon introduisit son culte <strong>dans</strong> sa capitale; il « eleva<br />

un bamdh (lieu haut) a Chamos, idole de Moab, sur la<br />

montagne qui est centre Jerusalem etl'adora». I (HI) Reg.,<br />

XI, 7, 33. Plus tard, Josias « profana <strong>les</strong> bdmot (hauts<br />

lieux) qui se dressaient contre Jerusalem, a la droite de<br />

la montagne du Scandale, et que Salomon avait eleves<br />

en 1'honneur de Chamos, idole de Moab, et d'autres<br />

dieux etrangers ». II (IV) Reg., xxm, 13.<br />

Un monument moabite, la stele de Mesa, decouverte<br />

en 1869 et actuellement au musee<br />

judaique du Louvre, parle comme<br />

1'Ecriture du dieu Chamos. II est seul<br />

nomme <strong>dans</strong> rinscription, mais associe<br />

une fois a la deesse Astarte,<br />

appelee 'As/ar-Kamos, 1. 17. Moab<br />

est designe comme « sa terre », 1. 5.<br />

Nous ignorons comment on le represenlait.<br />

Voir MESA. — Les decouvertes<br />

epigraphiques modernes ne<br />

nous ont pas fourni jusqu'ici d'autres<br />

renseignements sur le dieu Chamos.<br />

On a retrouve seulement son nom<br />

<strong>dans</strong> certains noms propres, tels que<br />

Chamos [gad (?)], sur la stele de<br />

182. — Sceau de<br />

Chamosihi.<br />

Collection de Clercq.<br />

Mesa; Karnusunadbi, <strong>dans</strong> une inscription assyrienne;<br />

Kamosihi (cf. hebreu : Yehl'el, I Par., xv, 18), sur une<br />

gemme (fig. 182) reproduite <strong>dans</strong> de Vogue, Melanges<br />

d'archeologie orientals, p. 89. Peut-etre ce nom se retrouve-t-il<br />

aussi <strong>dans</strong> le nom de Ckarcamis, qui, d'apres<br />

Lauth, Ilion und Helena, <strong>dans</strong> ['Allgemeine Zeitung,<br />

juillet 1875, Beilage, n° l&l, p. 3009, signifie « ville de<br />

Chamos ». — Sur la vraie nature de ce dieu on a emis<br />

diverses hypotheses. Les uns, comme saint Jerome, In<br />

Is., xv, 2, t. xxiv, col. 168, 1'identifient a Beelphegor et<br />

fixent a Dibon le centre de son culte, — la decouverte<br />

de la stele de Mesa semble confirrner ce dernier point; —

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!