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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1593 1594<br />

de la ville. La route de Mezeirib passe au nord le long<br />

d'une etroite langue de terre et se poursuit a. travers une<br />

plainc fertile et bien cultivee.<br />

Apres avoir traverse un bras de I'ouadi Zeidi, on<br />

arrive a un aqueduc appele par <strong>les</strong> Arabes Qandtir<br />

Fir'oun, « <strong>les</strong> arches de Pharaon. » Son point de depart<br />

etait autrefois le petit village de Dilli, bati pres dun<br />

marais et sur le Derb el-Hadj. D'apres des documents<br />

arabes, cet aqueduc a ete construit par le Ghassanide<br />

Djebele I er et est long de vingt lieues. Ruine maintenant,<br />

il ne donne plus d'eau, en sorte que la ville a peine a<br />

s'approvisionner : <strong>les</strong> habitants doivent aller aux deux<br />

sources d'Ain el-Malldhah, vers le nord, et a celle d'Am<br />

et-Taouileh, vers le sud; encore <strong>les</strong> premieres sonl-el<strong>les</strong><br />

saumatres et peu abondantes. II franchit la vallee sur un<br />

pont de cinq arches, a 1'ouest d'un birket ou reservoir<br />

qu'il alimentait autrefois. Non loin se trouve le Hammam<br />

es-Sikndni, contruction ruinee, a voutes arrondies,<br />

d6nt 1'ensemble et <strong>les</strong> details indiquent d'anciens thermes<br />

remains; a cote, le Sikndni, mausolee inaccessible. Ces<br />

deux monuments sont situes sur un plateau entre la ville<br />

et Karak, separes de ce dernier par une depression de<br />

terrain.<br />

En entrant <strong>dans</strong> la ville proprement dite, qui garde<br />

encore, vers le nord, quelques• vestiges de ses vieil<strong>les</strong><br />

murail<strong>les</strong>, on rencontre <strong>dans</strong> un meme groupe <strong>les</strong> ruines<br />

d'une eglise, la mosquee et le Medany ou minaret, tour<br />

rectangulaire en forme de pyramide tronquee et assez<br />

elevee. En se dirigeant vers le sud, on arrive au Serai<br />

ou palais du gouvernement; c'est une maison moderne<br />

bien batie. Mais ces edifices sont loin d'avoir pour nous<br />

I'inter^t que presente la ville souterraine qu'il nous reste<br />

a decrire.<br />

L'enlree de ces singulieres excavations se trouve a<br />

1'extremite orientale de Der'at, sur le bord de 1'ouadi<br />

Zeidi. On rencontre d'abord (fig. 528) une petite cour (a),<br />

entouree de murs batis en pierres sans mortier, avec un<br />

escalier qui conduit a 1'ouverture actuelle du souterrain.<br />

On penetre ensuite en rampant <strong>dans</strong> un couloir bas et<br />

humide (&•), longde sept metres sur un metre cinquante<br />

de large, qui se dirige en pente, a 1'ouest, vers une<br />

chambre rectangulaire, fermee par une porte en pierre.<br />

Cette premiere chambre (c) est evidemment une caverne<br />

artificielle; <strong>les</strong> parois et le plafond gardent <strong>les</strong> traces<br />

d'un ancien platrage. Le toil naturel est forme de minces<br />

couches de cailloux, alternant avec uri calcaire tendre et<br />

blanc, qui compose le bane rocheux <strong>dans</strong> lequel le tout<br />

est creuse. II est soutenu par des colonnes surmontees<br />

d'une sorte d'abaque en forme de petite table de basalte,<br />

qui ont du Sire ajoutees longtemps apres le creusement,<br />

probablement a 1'epoque romaine. On voit aussi cependant<br />

de ces supports naturels tail<strong>les</strong> <strong>dans</strong> le roc vif des<br />

1'origine. Au cote meridional, des mangeoires ont ete<br />

pratiquees <strong>dans</strong> le mur. Ca et la se trouvent egalement<br />

<strong>dans</strong> la muraille, a environ deux metres du sol, des cavites<br />

demi - circulaires vraisemblablement destinees a dee<br />

lampes.<br />

De cette chambre, un court et etroit passage (d) a<br />

travers la paroi occidentale conduit <strong>dans</strong> une autre<br />

piece (e) egalement carree et a peu pres de meme grandeur.<br />

Des colonnes de basalte y supportent la voute;<br />

outre des mangeoires semblab<strong>les</strong> aux precedentes, il y a<br />

deux ouvertures a la partie superieure, communiquant<br />

avec le dehors, pour donner de 1'air. Ces soupiraux sont,<br />

a 1'exterieur, entoures d'une muraille en ruine, ce qui<br />

fait supposer qu'ils etaient primitivement proteges par<br />

des constructions: on comprend du reste 1'importance<br />

qu'ils avaient pour ces sortes d'habitations. Le sol est<br />

couvert de decombres, de pierres brutes et taillees,<br />

fragments de colonnes avec moulures. L'extremite ouest<br />

communique avec une autre chambre (f) dont le plan<br />

est en forme de croix : on suppose que <strong>les</strong> deux cotes<br />

servaient de magasins. On arrive de la <strong>dans</strong> une autre<br />

plus petite (g), dont le plafond est au centre soutenu par<br />

une colonne. Dans le mur oppose a 1'entree, a deux pieds<br />

du sol, est un reduit taille <strong>dans</strong> le roc, et au fond duquel<br />

est dispose un rang d'auges, pas assez larges pour<br />

etre des loculi, mais servant plus probablement de depots<br />

pour le ble. Au sud, au-dessous dun soupirail, un etroit<br />

passage conduit <strong>dans</strong> une piece (i) a laquelle est attenant<br />

un appartement rectangulaire. En rampant sur <strong>les</strong><br />

mains et sur <strong>les</strong> genoux par un long couloir, qui descend<br />

vers 1'ouest pour retourner vers le midi, on arrive<br />

a une chambre carree (k), ayant un soupirail a gauche,<br />

et, au milieu, une citerne avec un orifice circulaire et la<br />

forme d'une bouteille. Un escalier mene ensuite <strong>dans</strong><br />

une piece irreguliere, probablement restee inachevee,<br />

d'ou 1'on entre, en tournant a gauche, <strong>dans</strong> la chambre<br />

la plus vaste (1). Pres de 1'entree est une eiterne semblable<br />

a celle que nous venons de mentionner, et de<br />

1'autre cote un soupirail traverse la couche assez epaisse<br />

du rocher.<br />

Ce n'est la qu'une partie des demeures souterraines.<br />

Les habitants assurent qu'el<strong>les</strong> s'etendent au-dessous de<br />

toute la ville, et qu'il y a d'autres ouvertures, maintenant<br />

en partie obstruees par <strong>les</strong> decombres. Cel<strong>les</strong> que<br />

nous venons de decrire d'apres G. Schumacher ne sont<br />

probablement pas cel<strong>les</strong> que visita Wetzstein. Cette etrange<br />

et remarquable cite a du etre creusee pour abriter la<br />

population <strong>dans</strong> <strong>les</strong> moments de danger; il faut avouer<br />

cependant que <strong>les</strong> ennemis avaient beau jeu s'ils parvenaient<br />

a boucher <strong>les</strong> soupiraux. Par centre, Guillaume<br />

de Tyr, Hist, rerum transmarin., lib. xvi, cap. x, t. cci,<br />

col. 650, nous montre comment <strong>les</strong> croises, mourant de<br />

soif, eprouvaient une singuliere deception en cherchant<br />

a puiser de 1'eau <strong>dans</strong> <strong>les</strong> citernes dont 1'orifice paraissait<br />

a 1'exterieur. Des hommes caches a 1'interieur coupaient<br />

la corde qui descendait <strong>les</strong> vases destines a procurer<br />

quelque rafraichissement aux soldats, et le depit s'ajoutait<br />

a la souffrance. Cf. G. Schumacher, Across the Jordan,<br />

in-8», Londres, 1886, p. 121-148; J. G. Wetzstein,<br />

Reisebericht, p. 47.<br />

III. HISTOIRE. — II est permis de reconnaitre <strong>dans</strong><br />

cette ville souterraine 1'ceuvre des premiers habitants de<br />

la contree, ces Raphaim ou « geants » dont Og lui-meme<br />

etait un des derniers descendants. Les Israelites, apres<br />

avoir vaincu <strong>les</strong> Amorrheens du sud, monterent vers le<br />

nord. C'est alors que le roi voulut leur barrer le passage<br />

a Edra'i et qu'il fut completement defait. Num., xxi,<br />

33-35; Deut., i, 4; in, 1-10. Le pays fut donne a la demitribu<br />

de Manasse. Num., xxxii, 33; Deut., in, 13; Jos.,<br />

XHI, 31. Apres cela, la ville n'est plus mentionnee <strong>dans</strong><br />

la Bible. Faut-il la reconnaitre <strong>dans</strong> Y'0-la-ra'a des<br />

inscriptions egyptiennes (Listes geographiques de Karnak,<br />

n° 91)? Quelques-uns le croient; ce n'est pas certain.<br />

Cf. A. Mariette, Les Listes geographiques des<br />

pylones de Karnak, Leipzig, 1875, p. 39; G. Maspero,<br />

Sur <strong>les</strong> noms geographiques de la Lisle de Thotmes HI<br />

qu'on peut rapporter a la Judee, extrait de I'Institut<br />

Victoria, Societe philosophique de la Grande-Bretagne,<br />

1888, p. 11; W. Max Muller, Asien und Europa nach<br />

altdgyptischen Denkmalern, Leipzig, 1893, p. 159;<br />

F. Buhl, Geographic des Alten Paldstina, Leipzig, 1896,<br />

p. 251. Durant la periode romaine, elle etait une des<br />

principa<strong>les</strong> vil<strong>les</strong> de la province d'Arabic. Nous en avons<br />

des monnaies, qui sont d'une grande rarete; <strong>les</strong> plus<br />

riches cabinets n'en comptent que peu de specimens.<br />

Cf. F. de Saulcy, Numismatique de la Terre Sainte,<br />

in-4°, Paris, 1874, p. 373-377. Pour <strong>les</strong> inscriptions,<br />

cf. Waddington, Inscriptions grecques et latines de la<br />

Syrie, in-4°, Paris, 1870, p. 488; Pa<strong>les</strong>tine Exploration<br />

Fund, Quarterly Statement, 1890, p. 188-189.<br />

A. LEGENDRE.<br />

2. £DRAl (hebreu: 'fidre'i; Septante: Codex Vaticanus,<br />

'AffffdtpEi; Codex Alexandrinus, *E8paei), ville<br />

forte de Nephthali, mentionnee une seule fois <strong>dans</strong> la

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