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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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1257 DANIEL (LE LIVRE DE) 1258<br />

pour auteur un contemporain de Daniel, vivant en Chaldee,<br />

au vi e siecle, et c'est Daniel lui-me'me.<br />

i. PBEUVES POSITIVES. — 1° Preuves internes, tirees<br />

du livre lui - meme. — II est certain que Daniel a ecrit<br />

la partie prophetique du livre, vil-xil. — 1. II 1'affirme<br />

implicitement, car il y parle constamment a la premiere<br />

personne. Dan., vn, 2, 6, 7, 8, 9,11, 13,15, 16, 19, 21, 28;<br />

viii, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 13, 15, 16, 17, 18, 19, 26, 27; ix, 2,<br />

3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 13, 20, 21, 22; x, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9,10,<br />

11, 12, 15-21; xi, 2; cf. xn, 1, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 13. II<br />

I'affirme, en outre, explicitement. Dan.,vn, 1. Arameen:<br />

B'edayin helmd' kefab re's millln 'amar, « alors il ecrivit<br />

le songe, et il en dit le sommaire. » Le moins qu'on<br />

puisse conclure, c'est que Daniel ecrivit cette vision; ce<br />

que Ton doit aussi dire des autres, qui en sont le complement<br />

necessaire. Voir Dan., vm, 26, et surtout xn, 4,<br />

cf. 9 (avec le commentaire de J. Knabenbauer, In Daniel.,<br />

p. 221 et 317). Mais, s'il faut attribuer a Daniel <strong>les</strong><br />

propheties, il faut lui attribuer aussi <strong>les</strong> recits, a cause<br />

du lien qui unit etroitement ceux-ci a cel<strong>les</strong>-la, et a cause<br />

de 1'unite prouvee du livre, — c'est-a-dire, en somme, le<br />

livre tout entier. — 2. Gette preuve est confirmee en premier<br />

lieu par la dualite des langues usitees <strong>dans</strong> le livre.<br />

II est ecrit, en effet, en deux langues, 1'hebreu et 1'arameen<br />

oriental ou chaldeen. L'hebreu arama'ise quelque<br />

peu, et le chaldeen hebrai'se legerement. L'usage de ces<br />

deux idiomes y est tel, qu'ils paraissent a n'en pas douter<br />

tres familiers a 1'auteur. Done a) cet auteur etait Juif:<br />

un Juif seul peut ainsi se servir de 1'hebreu; et b) il vivait<br />

au milieu du vi e siecle, exactement; car c'est alors seulement,<br />

vers 1'an 550, que 1'eniploi simultane, par un Juif,<br />

de 1'hebreu et de 1'arameen est possible, historiquement<br />

parlant : plus tot, 1'arameen n'est pas encore vulgaire.<br />

Ajoutez en particulier que 1'arameen de Daniel ressemble<br />

autant a 1'arameen d'Esdras, qu'ils different egalement<br />

tous deux de celui des Targums posterieurs.<br />

Voir plus loin sur la langue. — Elle est confirmee en second<br />

lieu par la coincidence merveilleusement exacte<br />

qui existe enlre <strong>les</strong> donnees du livre, donnees historiques,<br />

archeologiques, orienta<strong>les</strong>, et par ce que nous<br />

savons surement d'ailleurs. II serait trop long de 1'exposer<br />

en detail. Quelques savants 1'ont fait. Nommons<br />

entre autres: F. Vigouroux, La Bible et <strong>les</strong> decouvertes<br />

modernes, Paris, 1896, t. iv, p. 255-419; Id., Les Livres<br />

Saints et la critique rationaliste, Paris, 1891, t. v,<br />

p. 171-228; G. Brunengo, L'impero di Babilonia e di<br />

Ninive, Prato, 1885, t. n, p. 244-522; Fr. Lenormant,<br />

La divination et la science des presages chez <strong>les</strong> Chaldeens,<br />

Paris, 1875, Appendice, p. 169-226; F. Kaulen,<br />

Assyrien und Babylonien, Fribourg-en-Brisgau, 2 e edit.,<br />

p. 103-129. — Resumons tres rapidement cette preuve<br />

avec F. Kaulen. « La partie historique du livre, dit-il,<br />

repond exactement aux donnees de 1'Ancien Testament.<br />

Les autres livres ne parlent pas du siege de Jerusalem<br />

par Nabuchodonosor, mentionne i, 1; mais il est exige<br />

par IV Reg., xxiv, 1, et II Par., xxxvi, 6. La troisieme<br />

annee de Joakim est justement designee comme date<br />

du depart de Nabuchodonosor, N3, bo*, et la quatrieme<br />

comme date de son accession au trone, Jer., xxv, 1;<br />

XLVI , 2; et cette antinomic ne fait que confirmer la credibilite<br />

du recit. » — A partir du moment ou <strong>les</strong> jeunes<br />

Hebreux entrent au palais du roi, le livre a souvent occasion<br />

de rappeler <strong>les</strong> institutions babyloniennes. Par suite<br />

des decouvertes que Ton a faites, ces institutions, identiques<br />

du reste a cel<strong>les</strong> d'Assyrie, sont tres connues. Or<br />

a cet egard tout ce qui a paru jusqu'ici confirme le livre<br />

de Daniel. Ainsi 1'intendant de la maison du roi s'appelle<br />

bien « le chef des eunuques, » comme il parait <strong>dans</strong> de<br />

nombreuses figures, i, 3. Les jeunes Hebreux destines<br />

au service du roi sont « instruits <strong>dans</strong> 1'ecriture et la<br />

langue des Chaldeens ». On sait aujourd'hui qu'a Babylone<br />

il existait une ecriture et une langue etrangeres,<br />

creation d'une race non semitique, dont <strong>les</strong> debris vivaient<br />

en caste separee, sous le nom de Kasdim. J. M. Fuller,<br />

Daniel, p. 252. Que <strong>les</strong> classes elevees dussent apprendre<br />

cette langue, c'est ce que prouvent <strong>les</strong> syllabaires et <strong>les</strong><br />

vocabulaires que donnent <strong>les</strong> tablettes. Parmi <strong>les</strong> noms<br />

imposes aux jeunes Hebreux, i, 7, ceux de Baltassar et<br />

d'Abdenago sont si clairement babyloniens, qu'il faut aussi<br />

regarder comme tels <strong>les</strong> deux autres, quoiqu'ils ne soient<br />

pas encore expliques. Que <strong>les</strong> mages aient etc tres consideres<br />

en Babylonie et par <strong>les</strong> rois, comme on le voit<br />

i, 20; n, 2; iv, 3, on le sait de reste par <strong>les</strong> ecrivains<br />

classiques, et une serie de rapports faits par eux le confirme.<br />

Records of the Past, t. i, p. 153. Les sciences<br />

occultes, qui sont en faveur aupres des rois, £taient en<br />

effet^ si 1'on en croit F. Lenormant, une partie integrante<br />

de la culture babylonienne. Les sciences occultes en Asie,<br />

2 in-8°, Paris, 1874-1875. La formule « Rex in aeternum<br />

vive », par laquelle on salue <strong>les</strong> rois chaldeens, n, 4;<br />

m, 9; v, 10; vi, 6, 21, est commandee par 1'etiquette<br />

orientale. II Esdr., n, 3; Cf. Judith, xn,4; ^Elien, Hist,<br />

var., i, 32; Quinte-Curce, vi, 5. Cf. F. Kaulen, Assyr.<br />

und Babyl., 2 e edit., p. 185-192. Me'me formule <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

suppliques aux monarques assyriens. Smith, Assyrian<br />

Discov., Londres, 1875, p. 230, 309, 409, 414. Les exigences<br />

absurdes de Nabuchodonosor, n, 3, s'expliquent parfaitement<br />

par le despotisme babylonien. Menacer de fuire<br />

« des maisons un amas de boue », c'etait menacer, en<br />

style ordinaire, d'une entiere destruction. Schrader, Keilinschriftliche<br />

Bibliothek, t. n, p. 34. Le titre de « roi<br />

des rois », donne par Daniel au monarque babylonien,<br />

se lit couramment sur toutes <strong>les</strong> tablettes roya<strong>les</strong> de 1'Asie<br />

anterieure. F. Kaulen, Assyrien, p. 109. La plaine de<br />

Dura, m, 1, a ete retrouvee par M. Oppert <strong>dans</strong> 1'onceinte<br />

de la vieille Babylone, et Ton y voit aujourd'hui<br />

encore la substruction d un colossal monument. Expedition<br />

en Mesopotamie, t. i, p. 239, 240. L'endroit porte<br />

toujours le m6me nom, Journal of the Royal Geographical<br />

Society, t. x, 1840, p. 93, qui signifie « remblai ou<br />

enceinte », selon la version des Septante : Iv 7ie8£o> TOO<br />

7i£p(6oXou. L'erection d'une statue <strong>dans</strong> un but politique<br />

ou religieux etait chose frequente en Assyrie et en Chaldee.<br />

Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek, t. I, p. 181.<br />

Dans la bouche des rois comme en Daniel, elle s'appelle<br />

zalam. Les dimensions de la statue elevee par Nabuchodonosor<br />

pourraient paraitre invraisemblab<strong>les</strong>, si Ton ne<br />

pensait qu'el<strong>les</strong> comprennent a la fois le piedestal et la<br />

statue elle-meme. Herodote, n, 149, en vit de pareil<strong>les</strong><br />

en Egypte. Le supplice du feu, surtout pour cause politique,<br />

etait tres commun en Assyrie et en Babylonie,<br />

comme nous 1'apprennent <strong>les</strong> inscriptions : c'est ainsi,<br />

par exemple, qu'Assurbanipal punit son frere revolte, Samassumukin,<br />

« en le jetant <strong>dans</strong> une fournaise incandescente.<br />

» Smith, History of Assurbanipal, Londres, 1871,<br />

p. 163; J. Menant, Anna<strong>les</strong> des rois d'Assyrie, p. 263.<br />

Le meme monarque raconte comment il avail imite son<br />

aieul Sennacherib, en faisant jeter aux lions un certain<br />

nombre de revoltes. Smith, Assurbanipal, p. 166; F. Talbot,<br />

Illustrations of the Prophet Daniel from the Assyrian<br />

writings, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Transactions of the Society of<br />

Biblical Archaeology, t. n, 1873, p. 361. Les edits de Nabuchodonosor<br />

sont concus exactement <strong>dans</strong> la forme officielle<br />

que revelent des edits analogues. Cf. I Esdr., iv, 17;<br />

vii, 12; G. Smith, History of Assurbanipal, p. 252. Les<br />

conceptions religieuses de Nabuchodonosor sont d'une<br />

verite historique frappante, comme il apparait de sa reconnaissance<br />

du Dieu tres-haut au sein de 1'idolatrie et<br />

de 1'incredulite babyloniennes. En particulier, iv, 29, repond<br />

parfaijtement aux idees que Ton se faisait en Babylonie<br />

de 1'action des dieux <strong>dans</strong> le monde. F. Lenormant,<br />

Les premieres civilisations, 2 e edit., Paris, 1874, t. n,<br />

p. 166,1. Que si Nabuchodonosor, enivre, s'ecrie : «N'estce<br />

pas la cette grande Babylone, » etc., iv, 27, c'est une<br />

phrase qu'on lit presque mot a mot <strong>dans</strong> une inscription<br />

de ce roi. Voir Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek,

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