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s dans les Saintes - Encyclopaedia Gentium Boni

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4347 DELUGE 1348<br />

douze chants, qui racorite <strong>les</strong> exploits du heros Gilgames.<br />

II est reproduit sur la onzieme tablette et constitue<br />

le onzieme chant, qui existe presque en entier. Gilgames<br />

est alle trouver son ancetre, Samas-napistim, <strong>dans</strong> le<br />

pays eloigne et de difficile acces ou <strong>les</strong> dieux 1'ont transporte<br />

pour le faire jouir d'une eternelle felicite. Samasnapistim<br />

raconte a son petit-fils 1'histoire du deluge et<br />

de sa propre conservation. La ville de Surippak sur 1'Euphrate<br />

etait deja ancienne, quand <strong>les</strong> dieux resolurent de<br />

laire un deluge. Ea revela leur dessein a Samas-napistim<br />

et lui ordonna de coristruire un vaisseau, dont il lui indiqua<br />

<strong>les</strong> mesures, et il lui suggera la reponse a donner<br />

aux questions des habitants de Surippak. Samas-napistim<br />

devait dire qu'il voulait fuir devant la colere de Bel, qui<br />

inonderait bientot la contree. Le vaisseau acheve, Samasnapistim<br />

offrit un sacrifice, rassembla ses richesses et fit<br />

inonter <strong>dans</strong> le navire ses serviteurs et ses servantes, <strong>les</strong><br />

animaux des champs et des semences de vie. Des que<br />

la pluie tomba, il entra lui-meme <strong>dans</strong> le vaisseau, dont<br />

il ferma la porte. La tempete produite par <strong>les</strong> dieux fut<br />

si effroyable, qu'ils en furent eux-memes epouvantes.<br />

L'humanite etait redevenue de la boue. Le vent, le deluge<br />

et 1'orage regnerent sept jours et sept nuits. Le septierne<br />

jour, a 1'aufQre, la pluie cessa, la mer devint tranquille<br />

et le vent s'apaisa. La lumiere ayant reparu, Samas-napistim<br />

vit la plaine liquide comme un desert. Son vaisseau<br />

fut arrete par la montagne de Nizir et ne put passer<br />

au dela. Apres sept jours d'arret, Sarnas-napistirn lacha<br />

une colombe, qui alia, tourna et revint, parce qu'elle<br />

n'avait pas trouve une place de repos. Une hirondelle fit<br />

de meme. Un corbeau ne revint pas. Samas-napistim fit<br />

sortir <strong>les</strong> animaux et offrit aux dieux un sacrifice d'agreable<br />

odeur. Bel se montra tres irrite de la preservation de<br />

Samas-napistim. Ea lui reprocha son emportement et lui<br />

conseilla de punir desormais <strong>les</strong> seuls coupab<strong>les</strong>, au lieu<br />

d'envoyer sur terre un deluge universel. Bel apaise fit<br />

monter Samas-napistim et sa femme <strong>dans</strong> le vaisseau, <strong>les</strong><br />

benit, leur confera 1'immortalite et <strong>les</strong> fit habiter « a la<br />

bouche des rivieres ». Voir G. Smith, Assyrian Discoveries,<br />

p. 184-193; Chaldsean Account of Genesis, 1876,<br />

p. 263-272, et edition Sayce, Londres, 1880, p. 279-289;<br />

Transactions of the Society of Biblical Archaeology,<br />

1874, p. 534-587. Le texte seul est public <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Cuneiform<br />

Inscriptions of Western Asia, t. iv, pi. L-LI. Cf.<br />

Fr. Lenormant, Les origines de I'histoire, 2 e edit., 1880,<br />

1.1, p. 590-418, 601-618; P. Haupt, Der Keilinschriftliche<br />

Sintflutbericht mit dem autographistem Keilschriftext<br />

des babylonischen Sintflutfragmenten, Leipzig, 1881,<br />

et <strong>dans</strong> E. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte<br />

Testament, 2 e edit., Giessen, 1882, p. 55-79; A. Jeremias,<br />

Izdubar-Nimrod, 1891; A. Loisy, Les mythes<br />

chaldeens de la creation et du deluge, Amiens, 1892,<br />

p. 39-95; J. Sauveplane, Une epopee babylonienne,<br />

Istubar-Gilgames, Paris, 1894; F. Vigouroux, La, Bible<br />

et <strong>les</strong> decouvertes modernes, 6« edit., Paris, 1896, t. i,<br />

p. 309-325; Sayce, La lumiere nouvelle, trad, frang.,<br />

Paris, 1888, p. 35-48; G. Maspero, Histoire ancienne des<br />

peup<strong>les</strong> de I'Orient, t. i, Paris, 1893, p. 147-151.<br />

Cette legende presente avec le recit biblique du deluge<br />

de nombreux points de contact. Les ressemblances qui<br />

existent <strong>dans</strong> la marche generate de la narration, <strong>dans</strong><br />

1'ordre de la composition et parfois jusque <strong>dans</strong> <strong>les</strong> details<br />

du style, rendent indiscutable la parente des deux documents.<br />

On constate cependant de notab<strong>les</strong> divergences.<br />

Sans parler du caractere polytheiste et mythologique du<br />

poeme chaldeen, celui-ci a ete compose chez un peuple<br />

maritime et porte 1'empreinte des moaurs et des coutumes<br />

des habitants du golfe Persique, tandis que la Genese<br />

decrit le deluge pour un peuple continental. Si <strong>les</strong> analogies<br />

prouvent la communaute du fond, <strong>les</strong> divergences,<br />

qui sont caracteristiques, etablissent 1'individualite propre<br />

des deux recits. Quant aux rapports originels des deux<br />

traditions, <strong>les</strong> critiques ne sont pas d'accord. Les uns<br />

admettent la dependance des deux documents, hebreu et<br />

chaldeen, ou au moins des deux traditions qu'ils representent.<br />

Aux yeux de certains critiques rationalistes,<br />

qui rabaissent la date du Pentateuque, le recit de la<br />

Genese serait un emprunt direct et assez tardif fait au<br />

poeme cuneiforme; il n'en est qu'une edition epuree,<br />

une adaptation aux idees religieuses des Hebreux et<br />

une transformation monotheiste et tres abregee. L'emprunt,<br />

s'il a existe, n'a pas eu lieu a une epoque recente,<br />

et il n'est pas 1'ceuvre d'un homme; c'est I'osuvre de pinsieurs<br />

generations. La transformation des legendes chaldeennes<br />

s'etait faite chez <strong>les</strong> Hebreux <strong>dans</strong> la tradition<br />

populaire avant que le recit ne fut reproduit <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

documents bibliques. « Rien ne s'oppose a ce que I'histoire<br />

du deluge ait ete connue par <strong>les</strong> ancetres d'Israel<br />

durant leur sejour en Mesopotamie, et qu'elle se soit<br />

conservee, en se modifiant et en s'epurant, chez <strong>les</strong> descendants<br />

d'Abraham jusqu'au moment ou nous la trouvons<br />

fixee <strong>dans</strong> <strong>les</strong> textes bibliques.» A. Loisy, Les mythes<br />

chaldeens de la creation et du deluge, p. 93. Mais d'autres<br />

critiques reconnaissent avec plus de vraisemblance <strong>dans</strong><br />

la legende chaldeenne et la narration mosa'ique deux recits<br />

paralle<strong>les</strong>, nes d'une tradition commune et primitive<br />

plus ou moins lidelement conservee. El<strong>les</strong> represented<br />

deux formes independantes, nationa<strong>les</strong> et localisees de<br />

la tradition semitique. Ge sont des traditions scaurs qui,<br />

sous 1'empire de causes physiques et mora<strong>les</strong>, ethniques<br />

et geographiques, se sont diversifiees. La tradition mere<br />

se serait mieux conservee <strong>dans</strong> le recit de Moise que <strong>dans</strong><br />

le document babylonien, ou elle est defiguree par des<br />

alterations mythologiques. Fr. Lenormant, Les origines<br />

de I'histoire, 1880, t. i, p. 407-408; F. Vigouroux, La<br />

Bible et <strong>les</strong> decouvertes modernes, 6 e edit., Paris, 1896,<br />

p. 330.<br />

2° Les autres traditions diluviennes. — Des traditions<br />

relatives au deluge se retrouvent chez la plupart des<br />

peup<strong>les</strong> du monde. On <strong>les</strong> a generalement rapprochees<br />

du recit de la Genese, mais avec des divergences de vues<br />

qui ont donne lieu a trois interpretations differentes. —<br />

1. Suivant Tune, la tradition diluvienne est universelle,<br />

et tous <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> ont garde le souvenir du deluge de<br />

Noe. Deja on a constate 1'existence de ce souvenir chez<br />

la plupart, et, si une nation semble ne 1'avoir plus, c'est<br />

qu'elle n'a pas encore livre toutes ses traditions, ou qu'elle<br />

a perdu celle du deluge par suite de migration, de melange<br />

avec d'autres peuplades ou de quelque autre circonstance<br />

historique analogue. Or toutes ces traditions<br />

diluviennes sont des lambeaux plus ou moins muti<strong>les</strong> de<br />

1'unique et veritable tradition primitive. Les transformations<br />

qu'el<strong>les</strong> ont subies s'expliquent par 1'adaptation<br />

locale du cataclysme et se sont produites par restriction.<br />

L'evenement, de general et universel qu'il etait, est devenu<br />

local, particulier et reslreint. Cf. Liiken, Traditions<br />

de I'humanite, trad, frang., 1862, t. I, p. 249-350; Lambert,<br />

Le deluge mosaique, 2 e edit., Paris, 1870, p. 43-165;<br />

F. Vigouroux, Manuel biblique, 9 s edit., 1895, t. I,<br />

p. 590-596. — 2. Une etude critique et scientifique de<br />

ces souvenirs du deluge a permis de distinguer <strong>les</strong> traditions<br />

reellement diluviennes, qui se rapportent de fait<br />

au deluge de Noe, des pseudo - diluviennes, qui se referent<br />

a des inondations loca<strong>les</strong>. Les traditions reellement<br />

diluviennes sont el<strong>les</strong>-memes ou origina<strong>les</strong> et<br />

aborigenes, c'est-a-dire originaires des pays ou el<strong>les</strong><br />

sont conservces et propres aux peup<strong>les</strong> qui <strong>les</strong> detiennent,<br />

ou importees par des etrangers <strong>dans</strong> la region ou on <strong>les</strong><br />

retrouve et par consequent empruntees. Or, si la tradition<br />

diluvienne n'est pas absolument universelle, elle<br />

existe <strong>dans</strong> toutes <strong>les</strong> grandes races de I'humanite, sauf<br />

une, la race negre, chez laquelle on en a vainement<br />

cherche la trace. Les races aryenne ou indo-europeenne,<br />

semitique ou syro-arabe, chamite ou couschite, 1'ont en<br />

propre et ne 1'ont pas empruntee 1'une aTautre; chez<br />

el<strong>les</strong>, elle est primitive. La race jaune la possede, mais

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