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publications permet les filiations et les remaniements fréquents des équipes de rédaction, bref une<br />

possibilité perpétuelle de nouvelles expériences. 1 »<br />

Les auteurs y sont doublement chez eux puisque « les revues glissent tout naturellement à<br />

l’édition pure, d’abord par la pratique des tirés à part, que favorise l’in-octavo, format le plus<br />

fréquemment choisi – à dessein : il suffit d’utiliser les mêmes empreintes. 2 »<br />

Si les auteurs apprécient autant les revues, c’est également, et ce point est trop souvent oublié,<br />

parce qu’en « fondant et dirigeant des revues littéraires, les jeunes écrivains se familiarisent avec<br />

les techniques éditoriales et l’imprimerie, avant même, bien souvent, d’avoir publié un seul<br />

volume. 3 » Ce point a pu être très apprécié par Jarry qui, même s’il n’a bien évidemment pas<br />

collaboré à la naissance du Mercure de France, a ardemment participé (avec beaucoup de soin<br />

semble-t-il) à la création matérielle des Minutes et de César-Antechrist, du moins par le biais de la<br />

précision de ses choix, de ses directives.<br />

2. 4. 5. Les revues désireuses de s’extraire du journalisme ambiant.<br />

Les revues ne cesseront elles-mêmes de chercher à accroître cette séparation, de vouloir se<br />

différencier totalement de la presse, notamment La Revue blanche qui affirme en force sa volonté<br />

d’être une revue et de s’affranchir ainsi totalement du journalisme, en changeant sa périodicité et,<br />

de ce fait, son nombre de pages. Aussi, dès le quatrième numéro de la nouvelle série de La Revue<br />

blanche, « la rédaction annonce que la revue sera désormais mensuelle et son nombre de pages<br />

augmenté 4 » : « Les raisons qui nous ont portés à introduire ce changement, c’est le désir de<br />

donner un caractère vraiment sérieux à La Revue blanche ; c’est afin de l’affranchir complètement<br />

du journalisme, où est plus exposée à tomber une publication paraissant tous les quinze jours<br />

qu’une publication mensuelle ; c’est enfin pour lui donner uniquement un caractère de revue et<br />

ainsi poursuivre plus directement et sans en être détourné ou retardé dans notre marche, le but de<br />

La Revue blanche. 5 »<br />

Victor Barrucand, à l’occasion de son compte rendu du Répertoire bibliographique des principales<br />

revues françaises pour l’année 1897 établi par D. Jordell et publié chez Per Lamm, résume le distinguo<br />

1 Claire Lesage, « Les petites revues littéraires, 1890-1900 », Dir. Henri-Jean Martin et Roger<br />

Chartier, en collaboration avec Jean-Pierre Vivet, Le livre concurrencé, 1900-1950, Histoire de l’édition<br />

française, tome IV, Promodis, 1986, p. 164.<br />

2 Ibid.<br />

3 Ibid.<br />

4 Geneviève Comes, La Revue blanche et le mouvement des idées, <strong>thèse</strong> de doctorat, Lille 3, ANRT,<br />

1988, p. 5.<br />

5 La Rédaction, « Avis au lecteur », La Revue blanche, Première Série, tome I, 15 janvier 1890, p. 25.<br />

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