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au présent – le catalogue d’une maison d’édition étant toujours un présent (idéalement)<br />

indéfiniment continué.<br />

4. 4. Le choix de Fort exprimé jusque dans la fusion de la gémellité avec Fargue.<br />

« Dans le numéro de juillet du Mercure de France qui révèle « Haldernablou », Léon-Paul Fargue<br />

fait, lui aussi, son entrée dans la citadelle du Symbolisme 1 » en publiant un compte rendu de<br />

l’ouvrage de Paul Fort intitulé Plusieurs lueurs sur la colline.<br />

L’acte par lequel Léon-Paul Fargue lui-même se met à rendre compte d’un ouvrage de Fort,<br />

qui plus est au sein de la revue d’Alfred Vallette, est signifiant entre tous.<br />

Le choix de cet auteur apparenté d’une certaine manière – au moins dans l’esprit des deux<br />

jeunes gens – au Mercure de France fait d’autant plus sens que Jarry dans son compte rendu de<br />

Plusieurs choses annonce son intention de rendre compte d’un autre ouvrage de Fort, Monnaie de fer,<br />

ce qui est suffisamment rare dans son œuvre critique pour être souligné (bien qu’il annonce,<br />

également fallacieusement, dans son compte rendu de la première année de L’Art dramatique et<br />

musical : « Nous reviendrons sur cette très utile publication, dont le tome II va paraître 2 »), façon<br />

qu’il a certes d’établir des liens entre ses différents comptes rendus afin d’affirmer le caractère<br />

unitaire de sa geste critique (comme le fait Mauclair par exemple à propos de Louÿs : « J’ai dit ici<br />

même à propos de Léda tout le bien que je pensais de ce pastelliste et de ce ciseleur singulier 3 »),<br />

mais surtout manière de proclamer un goût prolongé pour un auteur.<br />

Il ne s’agit pas d’avouer que le compte rendu dans sa brièveté est impropre à accueillir une<br />

explication ou explicitation concernant l’œuvre qui soit suffisante pour dire quelque chose de son<br />

irréductible beauté et originalité : « Cette pièce, et plus qu’elle encore L’Intruse et Les Aveugles<br />

(j’aurai l’occasion prochaine d’en parler avec quelque détail) […] 4 », note par exemple Charles<br />

Merki dans son compte rendu de Princesse Maleine de Maeterlinck dans Le Mercure de France de<br />

janvier 1890.<br />

Cette mention de Jarry va bien au-delà. Ce goût est proclamé comme devant (invariablement)<br />

perdurer de compte rendu en compte rendu (il présentera de semblable manière Les Mille Nuits et<br />

une Nuit traduites par Mardrus à La Revue blanche), c’est-à-dire dans la trame temporelle qui<br />

correspond au parcours d’une idiosyncrasie, et non pas s’affirmer comme étant indéfectiblement<br />

rattaché au moment précis, épiphénoménal, d’une conscience (celle du critique) et d’une lecture<br />

1 Noël Arnaud, op. cit., p. 106.<br />

2 OC II, p. 665.<br />

3 Le Mercure de France, n° 64-66, tome XIV, avril-juin 1895, p. 105.<br />

4 Le Mercure de France, numéro 1, tome I, janvier 1890, p. 413.<br />

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