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Cette apparente spécificité du Mercure de France put être critiquée par La Revue blanche : « [a]u<br />

Mercure de France, toujours trop en petits articles […] 1 ». Paul-Henri Bourrelier va dans le sens de<br />

l’établissement d’une différenciation entre La Revue blanche et Le Mercure de France par ce biais,<br />

écrivant que Le Mercure de France « adopte une structure donnant la primauté aux chroniques<br />

distribuées à de nombreux titulaires qui tendent à en faire une concurrente encyclopédique des<br />

grandes revues », La Revue blanche « évoluant en sens contraire, affût[ant] un esprit d’avant-garde<br />

qu’elle n’avait guère au départ. 2 »<br />

L’on ne peut néanmoins pas s’arrêter à cette remarque, pourtant séduisante. Remarquons<br />

ainsi que « [s]ans atteindre la richesse du Mercure de France à cet égard, La Revue blanche a<br />

néanmoins développé très rapidement 3 » sa partie encyclopédique. À partir de 1895, « ses<br />

chroniques nombreuses reflètent les plus importantes manifestations de la vie intellectuelle<br />

contemporaine 4 ». Geneviève Comes écrit quant à elle : « [e]ntre janvier 1893 et décembre 1894,<br />

La Revue blanche, qui avait franchi avec succès les étapes qui séparent une « petite revue » d’une<br />

« grande revue », allait développer très rapidement ses rubriques du mois ou de la quinzaine en<br />

quoi se reflète le mieux la vie d’une époque : rubriques consacrées à la littérature, nationale ou<br />

étrangère, au théâtre, aux arts, à la politique, à l’histoire, à la philosophie, aux sciences… Au<br />

Mercure de France, les rubriques se multipliant toujours finirent par prendre les deux tiers de la<br />

place. Moindre dans La Revue blanche, celle-ci reste [néanmoins] importante. 5 »<br />

Cette direction que prend La Revue blanche, en osmose avec celle du Mercure de France, tient<br />

aussi, peut-on penser, à « [l]’entrée massive à La Revue blanche de normaliens à la conquête des<br />

sciences de l’homme 6 ».<br />

Ce goût pour l’encyclopédique modulé par Le Mercure de France et dans une moindre mesure<br />

par La Revue blanche s’inscrit pleinement dans son époque, résultante, peut-on penser, du<br />

positivisme triomphant. Comme le constate Jacques Muglioni, « Comte entend bien construire à<br />

sa manière une encyclopédie […] capable de répondre au besoin d’ordre réfléchi et d’unité<br />

interne 7 », bien que son propos ne soit pas véritablement de fournir une encyclopédie, mais en<br />

1<br />

La Revue blanche, tome 1, octobre 1891, p. 220.<br />

2<br />

BOURRELIER, p. 246.<br />

3<br />

Arthur Basil Jackson, La Revue blanche, 1889-1903, origine, influence, bibliographie, Lettres modernes,<br />

1960, p. 39.<br />

4<br />

Ibid.<br />

5<br />

Geneviève Comes, op. cit., p. 9.<br />

6<br />

BOURRELIER, op. cit.<br />

7<br />

Jacques Muglioni, « L’idée encyclopédique dans la philosophie de Comte », Dir. Annie Becq,<br />

L’Encyclopédisme, actes du Colloque de Caen, 12-16 janvier 1987, Éditions Aux amateurs de livres,<br />

1991, p. 109.<br />

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