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Remarquons qu’avant Jarry, soit en 1894, l’érudition d’Herold fut fortement remarquée en<br />

un article critique rédigé par un écrivain dont l’auteur de Messaline admirait l’œuvre, comme en<br />

témoigne notamment Faustroll : Henri de Régnier. « Si Ferdinand Herold n’était pas un excellent<br />

poète », écrit Henri de Régnier, « il eût été […] un bon critique. Je le vois docte et ingénieux, au<br />

fait des littératures passées et présentes ; il les eût jugées avec l’impartialité et le tact d’un goût<br />

nourri d’une vraie érudition qui, […] littérale et ponctuelle, est […] fortifiée à l’aliment d’une<br />

riche mémoire […]. Cette très réelle science, il l’a acquise par des lectures infinies et<br />

scrupuleuses […] 1 ».<br />

En 1900, Pierre Quillard, ami de Jarry, écrit quant à lui, se plaçant résolument dans le même<br />

élan de pensée, qu’Herold est notamment un « savant aux mythologies hindoues, helléniques et<br />

chrétiennes […] 2 ».<br />

16. Quillard traduit ce titre par : « la doctrine ou l’enseignement ésotérique du grand Livre-de-forêt 3 ».<br />

Jarry ajoute l’accent circonflexe sur le second « a 4 ».<br />

Il fait référence, comme nous l’avons déjà suggéré (voir la note 15), à l’ouvrage L’Upanishad<br />

du grand Aranyaka (Brihadâranyakopanishad), « tradui[t] pour la première fois du sanskrit en français<br />

par A.-Ferdinand Herold », et paru en 1894.<br />

Cette traduction, qui sera souvent évoquée à cette époque, manifeste un intérêt pour la<br />

littérature sanskrit qui n’appartient pas en propre à Herold mais est préfiguré par Arthur<br />

Schopenhauer dans Le monde comme volonté et comme représentation qui paraît chez Alcan dans la<br />

traduction d’A. Burdeau de 1888 à 1890 (en trois volumes). Schopenhauer évoque alors les<br />

« Oupanischads », considérant que « l’influence de la littérature sanscrite sur notre temps ne sera pas<br />

moins profonde que ne le fut au XV° siècle la renaissance des lettres grecques […] 5 ».<br />

D’ailleurs, selon La Plume, en 1901, « le Rig Véda [est] étudi[é] comme les écrits de Kant, de<br />

Fichte, de Spencer, d’Hartmann, de Taine 6 ».<br />

Jarry a puisé dans la traduction de Quillard des Upanishads, qu’il a pu découvrir avant même<br />

sa parution en volume, celle-ci ayant d’abord été publiée dans La Haute Science, « revue<br />

documentaire de la Tradition ésotérique et du symbolisme religieux » paraissant à l’enseigne de la<br />

1<br />

Le Mercure de France, n° 49-52, tome X, janvier-avril 1894, p. 230.<br />

2<br />

Le Mercure de France, n° 124-126, tome XXXIV, avril-juin 1900, p. 467.<br />

3<br />

L’Upanishad du grand Aranyaka, op. cit., p. 5.<br />

4<br />

Voir Ibid.<br />

5<br />

Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation, traduit en français par A. Burdeau,<br />

édition revue et corrigée par Richard Roos, Presses universitaires de France, collection Quadrige,<br />

2006, p. 5.<br />

6<br />

Alphonse Germain, « Questions d’Occultisme et de Science psychique, Les Phénomènes<br />

Psychiques », La Plume, n° 281-304 bis, année 1901, Genève, Slatkine reprints, 1969, p. 306.<br />

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