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1. Le titre exact est : « Pereat ! ».<br />

Remarquons que Jarry ne note pas le titre de la vaste suite romanesque à laquelle il appartient<br />

(il est le premier volume de son troisième « septénaire ») : « La Décadence latine, éthopée ».<br />

Péladan dans ce roman particulièrement manifeste son désir d’établir une continuité entre les<br />

volumes de la série puisqu’il fait apparaître des personnages déjà présents dans Istar (Salgas,<br />

Madame Andancette, Nergal), La Gynandre (Sébo), Typhonia (Salgas), Finis Latinorum (Nergal) et La<br />

Vertu suprême (Nergal).<br />

2. Il est possible que « Pereat ! », paru en 1901, ait eu une influence sur l’écriture du Surmâle,<br />

celle-ci ayant été achevée, si l’on en croit le manuscrit (mais il faut se méfier quelque peu de telles<br />

affirmations, Jarry pouvant également antidater ses compositions 1 ), le 18 décembre 1901 2 . Jarry a<br />

donc pu s’imbiber, en toute logique, de la lecture de « Pereat ! » pendant l’écriture du Surmâle.<br />

Or, il est frappant de constater qu’un personnage de « Pereat ! », Anna, fait irrémédiablement<br />

songer à Ellen.<br />

L’une et l’autre portent des masques de velours noir. Jarry écrit dans Le Surmâle : « Son visage<br />

disparut dans le velours noir 3 » et Péladan énonce dans « Pereat ! » : « Elle portait un loup de<br />

velours noir […] 4 ».<br />

Un passage précis de « Pereat ! » nous permet de poursuivre cette comparaison : « […] une<br />

femme jeune et jolie apparut nue et se mit à faire, avec solennité, des mimiques obscènes. Elle<br />

portait […] une courte perruque rousse. […] Salgas ne fit plus attention aux agissements de<br />

l’assistance. Il concentra toute sa lucidité en cette interrogation : Serait-ce Anna ? Anna était<br />

brune ; mais celle-ci avait une perruque […] cette actrice d’érotisme […] 5 ».<br />

Jarry inverse cette situation dans Le Surmâle, mais en évoquant la couleur du masque à la<br />

place de celle de la perruque : aussi, à l’inverse d’Anna qui passe du noir au rose, Ellen passe du<br />

rose au noir : « – C’est fou ! dit Marcueil, qui, entre autres infinis, semblait disposé à épuiser celui<br />

de la froideur. Ce docteur, qui va voir... il te reconnaîtra. / – J’ai pris mon masque, dit Ellen. / –<br />

Belle malice ! Ton masque de chauffeuse, comme si beaucoup de femmes en portaient […] Tout<br />

le monde l’a vu. Bathybius te reconnaîtra mieux, voilà tout. / – Mes masques sont roses, et celui-<br />

ci est noir ! 6 ».<br />

1 Voir OC III, p. 920.<br />

2 Voir OC II, p. 769.<br />

3 Id., p. 247.<br />

4 Péladan, La Décadence latine, éthopée [XV], « Pereat ! », E. Flammarion, 1902, p. 234.<br />

5 Id., p. 234-235.<br />

6 OC II, p. 247.<br />

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