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manche sitôt un coup porté. Ce casse-tête d’un genre tout nouveau, à la fois élégant et terrible,<br />

est une véritable trouvaille. »<br />

Le terme « biceps » nous permet de comprendre que l’auteur du Surmâle s’est inspiré<br />

précisément soit de l’article paru dans Le Petit Parisien le 14 avril 1901, soit, plus<br />

vraisemblablement encore, de celui inséré dans L’Écho de Paris (le même jour).<br />

Le Petit Parisien (nous soulignons) : « […] sous un autre meuble une lourde boule de cuivre,<br />

enveloppée d’une écorce de mandarine et attachée à une cordelette, qui constitue un casse-tête<br />

d’un genre spécial. Cette arme, fixée à l’extrémité d’une lanière élastique, était dissimulée dans la<br />

manche droite de la redingote de Smith et était attachée sous le biceps. ».<br />

L’Écho de Paris (nous soulignons) : « Enfin dans un coin on ramassa un étrange instrument :<br />

c’était une boule de cuivre massif insérée dans la pelure d’une mandarine. Un bout de caoutchouc<br />

y était attaché. Lorsqu’on interrogea l’assassin à l’aide d’un interprète, on eut l’explication de cette<br />

étrange trouvaille. Il avait autour du biceps une corde fortement enroulée à laquelle était<br />

solidement attaché un élastique. Cet élastique s’était rompu, mais il servait à retenir la terrible<br />

boule, laquelle rentrait par la traction du caoutchouc dans la manche. C’était une arme meurtrière.<br />

Cette boule massive, lancée par un mouvement de rotation au bout d’une corde qui terminait<br />

l’élastique, pouvait s’envoyer comme une fronde pour casser la tête des malheureux que visait<br />

l’assassin et revenir d’elle-même dans sa manche. Avec cela, il pouvait tuer correctement, sans<br />

perdre l’instrument meurtrier et sans même qu’on pût voir d’où venait le coup. »<br />

Ces propos de l’agresseur, cités plus précisément dans le quotidien Le Temps le vendredi 26<br />

avril 1901 1 poussent précisément Jarry, peut-on penser, à lier indubitablement le propos de<br />

l’ouvrage de De Quincey dont il rend compte quasiment au même moment et ce fait divers, et, en<br />

outre, encore plus spécifiquement, à déclarer au cours de sa chronique que l’agresseur est un<br />

« euphuiste dans son art ».<br />

8. « M. Bacot retrouva un sac rempli de sable dont le malfaiteur s’était servi pour assommer sa<br />

victime […] », avance Le Matin du 14 avril 1901. Ce quotidien ajoute, le même jour : « Le sac de<br />

sable qui assomme sans produire d’effusion de sang […] est évidemment une autre [véritable<br />

trouvaille] ».<br />

1 « [La] balle de cuivre [était] fixée à mon bras un peu au-dessus du coude par un élastique. Elle<br />

me revenait ainsi d’elle-même dans la main chaque fois que je l’avais lancée. D’ailleurs pour<br />

qu’elle eut moins de chance de s’écarter j’avais fait passer l’élastique par une bague maintenue<br />

solidement dans la paume de ma main au moyen d’une cordelette. La cordelette dont vous me<br />

parlez n’était donc pas du tout destinée à étrangler Mme Kolb. En outre, la balle de cuivre était<br />

enveloppée, comme vous l’avez-vous-même constaté, d’une écorce de mandarine. Cette écorce<br />

avait pour effet de l’empêcher de fracturer le crâne et, par là, de devenir mortelle. Elle ne pouvait<br />

qu’étourdir celui qui en était frappé ».<br />

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