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des feuillets roses et bleus en indiquant de sa main le nom des journaux (cet ensemble de feuillets<br />

a été relié par la suite […]) 1 »).<br />

Aussi la critique s’adresse-t-elle en toute logique d’abord à l’auteur du livre qui en est l’objet.<br />

Elle est souvent le lieu de conseils, de reproches directement adressés à l’auteur.<br />

2. 2. 3. 2. Reproches constructifs adressés aux auteurs.<br />

Cette forme de critique est alors extrêmement répandue (notamment dans les petites revues),<br />

et c’est la façon qu’elle a de faire florès (plus qu’elle-même) que stigmatise Jean de Tinan dans<br />

Penses-tu réussir ! ou Les diverses amours de mon ami Raoul de Vallonges : « Kérante a publié son premier<br />

roman : « Charlette » (beaucoup de talent) ; Silvande a eu des vers à la Revue de Paris (beaucoup de<br />

talent) ; Didier a hérité de son oncle ; et Vallonges a presque terminé son livre : « Musée de<br />

Béguins »… (Un bien beau livre !)… Ils arriveront, ces jeunes gens… 2 »<br />

Elle se déploie avec force au sein de La Revue blanche – aussi Jarry se distingue-t-il de l’élan<br />

général présent au sein de cette petite revue, ne la pratiquant guère – : « En 1896, Léon Blum<br />

remplace le dogmatique Lucien Mulfeld à la rubrique littéraire et prend soin de se démarquer de<br />

son prédécesseur. La critique n’est pas, dit Blum, « un jury d’examen ou une gendarmerie<br />

littéraire [...]. Il y a mieux que d’éreinter une nullité tapageuse, c’est de pressentir ou d’encourager<br />

un talent qui naît ». Cette critique « avant-courrière » entre bien dans l’esprit de la Revue. 3 »<br />

Mais elle se développe, surtout, au sein du Mercure de France. Dès le numéro de janvier 1890 de<br />

cette revue, Charles Merki note au sujet de Princesse Maleine de Maeterlinck : « Un second reproche<br />

aurait trait à la trop immédiate intervention de la nature parmi les évènements 4 ».<br />

L’année suivante, au sujet de La Joie de Maguelonne de A.-Ferdinand Herold (Librairie de l’Art<br />

indépendant), Le Mercure de France indique : « j[e] souhaiterais parfois des images moins<br />

monochromes et la suppression de quelques épithètes parasites 5 ».<br />

La même année, toujours au sein du Mercure de France, Pierre Quillard note : « Je lui<br />

reprocherais presque trop de richesses, trop de gemmes, trop de métaux précieux, une profusion<br />

d’étoffes rares ; de même, dans la contexture du vers, je regrette l’abus de l’assonance et de<br />

l’allitération, qui lassent parfois comme de trop longues caresses 6 ».<br />

1 BESNIER, p. 276.<br />

2 Romans fin-de-siècle, 1890-1900, textes établis, présentés et annotés par Guy Ducrey, Robert<br />

Laffont, collection Bouquins, 1999, p. 1115.<br />

3 R.-J. Berg, op. cit., p. 129.<br />

4 Le Mercure de France, n° 1-12, tome I, janvier-décembre 1890, p. 412.<br />

5 Le Mercure de France, n° 19-24, tome III, juillet-décembre 1891, p. 244.<br />

6 Id., p. 116-117.<br />

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