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différents courants scientifiques afin d’offrir au public une vision tout à la fois générale (même si<br />

c’est au travers d’une seule branche de la science, celle-ci présente de fait, à bien y regarder, une<br />

vision fractale de l’ensemble des branches de la science, de par les conclusions théoriques<br />

extrêmement vastes et les visées philosophiques qui découlent invariablement des travaux<br />

présentés, s’inscrivant dans un positivisme qui n’en finit pas de triompher) et précise se voulant la<br />

plus nette possible, usant au sein de ses ouvrages d’une terminologie volontairement assez pauvre<br />

– pour qu’elle n’occasionne pas un frein à la compréhension – mais demeurant toujours<br />

savamment pesée, afin de ne pas sacrifier le sens sur l’autel de la vulgarisation alors très en vogue.<br />

Aussi le terme « parole » recueille-t-il en son sein une certaine ambiguïté, même si celle-ci<br />

n’est pas prise en compte le plus souvent dans les brochures scientifiques (il est ainsi frappant de<br />

constater que cette ambiguïté n’est pas non plus explicitée par Delbœuf, ne faisant, dans la<br />

formulation de celui-ci, que se deviner) et même si le GDU affirme que la voix, si elle est formée<br />

« dans le larynx par les cordes vocales 1 » chez l’homme et chez les animaux est chez l’homme seul<br />

articulée, cette articulation étant ce qui constitue en propre la parole.<br />

De ce fait s’agit-il également de nuancer fortement cette ambigüité en considérant qu’en<br />

définitive la conception de Renan et celle de Delbœuf sont loin d’être aussi éloignées que l’on<br />

aurait pu le penser de prime abord, l’émission d’un langage qui ne soit pas simplement la<br />

résultante d’une adaptation instinctive au milieu comme c’est le cas chez les animaux étant<br />

inséparable de la réalité d’une conscience douée d’intellection.<br />

Ainsi, si la principale différence entre « l’homme et le singe est dans le larynx », c’est bien<br />

parce que celui-ci développe, chez l’homme, comme le résume Wells, « la capacité de former<br />

délicatement différents sous-symboles par lesquels la pensée peut se soutenir 2 », autrement dit un<br />

langage qui soit le reflet d’une pensée, un langage qui soit véritablement… parole, la parole ayant<br />

de ce fait « sa source dans l’intelligence et constitu[ant] un acte intellectuel autant qu’un acte de<br />

phonation 3 ».<br />

Sophronius, dans le Catéchisme expliqué de l’Eglise gnostique qu’a chroniqué Jarry écrit ainsi, ne<br />

faisant que résumer une idée de la vulgate scientifique, qu’ « [o]n ne peut contester que les<br />

espèces les plus remarquables aient un certain langage pour l’expression de leurs sentiments. Mais<br />

ce langage purement instinctif, ne se compose que d’un nombre très restreint de sons, et prouve<br />

la pauvreté de la vie spirituelle des brutes. Un langage artificiel, comme la parole, fruit de la<br />

1 GDU, tome 12, p. 315.<br />

2 H.G. Wells, op. cit.<br />

3 GDU, op. cit.<br />

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