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Quoi qu’il en soit, il est frappant de constater à quel point Rachilde tisse dans son compte<br />

rendu de Thérèse Degaudy 1 toujours de très discrète façon le dialogue avec Jarry qu’elle avait<br />

commencé, également dans le numéro de mars 1902 du Mercure de France, à l’occasion de son<br />

compte rendu de L’Enfant d’Austerlitz de Paul Adam 2 , dialogue à destination uniquement de<br />

l’auteur du Surmâle car non perceptible, étant uniquement fait d’allusions très fines, pour<br />

quiconque n’est pas familier avec l’œuvre de Jarry au point, pourrait-on dire, de l’avoir écrite.<br />

Ce dialogue s’enracine dans ce numéro particulièrement du Mercure de France – et plus<br />

particulièrement dans le même espace dévolu à Rachilde concernant la critique des « Romans »,<br />

ce qui permet de le faire exister, car, circonscrit à une seule allusion, il n’aurait pu qu’être invisible,<br />

même pour Jarry (excepté bien sûr si Rachilde d’elle-même avait effectué une mise en avant de tel<br />

passage le concernant au cours de leurs échanges dans la sphère privée), et aurait ainsi perdu<br />

toute sa force, tout son intérêt – puisque Rachilde parle très implicitement, à quelques pages<br />

seulement de distance, de la Messaline d’Alfred Jarry 3 , à l’occasion de son compte rendu de<br />

l’ouvrage du même nom de Nonce Casanova, allusion qu’elle appuie pour le seul intéressé, à<br />

savoir Jarry, au moyen de l’évocation du nom de deux personnes dont il est très proche : Franc-<br />

Nohain (dont il admire grandement l’œuvre) et Claude Terrasse, avec lequel il collabore<br />

régulièrement.<br />

Remarquons que déjà dans le numéro de février 1899 du Mercure de France Rachilde évoquait<br />

implicitement Jarry, mais c’était alors pour renvoyer les lecteurs à son travail, écrivant au sujet de<br />

La Machine à explorer le Temps de Wells : « Je laisse à d’autres plus savants, ou plus ingénieux, le<br />

soin d’expliquer ce que pourrait être une semblable machine, techniquement parlant. (L’auteur<br />

lui-même ayant la jolie pudeur… scientifique de glisser très légèrement dessus !...) 4 ».<br />

Cette évocation paraît déjà se manifester de façon sous-jacente mais en réalité il n’en est rien<br />

puisque le « Commentaire » signé du nom autorisé du « D r Faustroll » auquel Rachilde renvoie<br />

paraît dans le même numéro du Mercure de France 5 relativement peu de pages avant l’évocation de<br />

Rachilde.<br />

Ainsi, les allusions que fait Rachilde dans ses deux comptes rendus publiés côté à côte dans<br />

le même numéro de mars du Mercure de France (celui de L’Enfant d’Austerlitz et celui de Thérèse<br />

Degaudy – voir le début de la note 2), manifestant sa volonté de pousser l’implicite beaucoup plus<br />

loin, étant destinées en propre à Jarry, nous permettent de pencher pour l’hypo<strong>thèse</strong> d’une forme<br />

1<br />

Voir Le Mercure de France, n° 147, tome XLI, mars 1902, p. 774-775.<br />

2<br />

Voir Id., p. 773-774.<br />

3<br />

Voir Id., p. 776.<br />

4<br />

Le Mercure de France, n° 109-111, tome XXIX, janvier-mars 1899, p. 464.<br />

5 Voir Id., p. 387-396.<br />

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