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soit, cette ressource est cependant appréciable pour certains, et pas des moindres : Mallarmé,<br />

Verlaine, Jarry. 1 »<br />

En réalité, si « beaucoup de revues » n’étaient effectivement pas en mesure « de rétribuer<br />

leurs collaborateurs 2 » et si « variables sont les revenus provenant des publications d’ordre<br />

littéraire en journaux et périodiques », dépendant de « la notoriété des auteurs et bien sûr [du]<br />

prestige et [de] la puissance financière du titre 3 », il est bien vrai que La Revue blanche paie<br />

largement, si l’on en croit Fagus, qui avance dans une lettre à Léautaud, comblant ainsi un blanc<br />

dans notre connaissance du fonctionnement de La Revue blanche (car l’on échouait à trouver de<br />

quelle façon étaient rétribués les articles au sein de cette revue) : « Par paren<strong>thèse</strong>, la R.B. qui<br />

payait la page de prose quatre francs, raquait de cinq balles pour les vers 4 ». En outre, le fait que<br />

Jarry ait « joui […] d’un régime de faveur, à en croire une lettre d’André Gide à son ami Henri<br />

Ghéon 5 » se manifestait-il dans le montant de la pige qui lui était versée ? Rien ne nous permet de<br />

l’affirmer. Mais, sans se prononcer sur ce sujet, force est de constater que La Revue blanche paie un<br />

peu plus que les autres principales petites revues, si l’on en croit cette fois Léautaud : « Dans son<br />

Journal, [celui-ci] nous informe que L’Ermitage payait les articles 3 F la page, le Mercure, 3 à 4 F. 6 »<br />

Bien sûr, il faut nuancer cette affirmation en ajoutant que ce barème n’était pas fixe et<br />

pouvait varier considérablement en fonction de la notoriété des auteurs : ainsi « Gourmont pour<br />

ses Epilogues et Rachilde pour sa critique des romans touchaient 10 F la page 7 » au Mercure de<br />

France. Si Gourmont et Rachilde touchent autant, c’est probablement en partie parce que ce sont<br />

les auteurs jouissant de la plus grande notoriété, si l’on prend en considération l’ensemble des<br />

collaborateurs actifs de la revue 8 , et également parce qu’ils contribuent infiniment au bon<br />

fonctionnement du Mercure de France tout entier.<br />

2. 4. 8. D’où naît le projet de réunion en volume de ses chroniques ?<br />

Jarry n’a pas fait que survivre grâce à son travail journalistique. Il a obtenu une véritable<br />

reconnaissance dans ce domaine. « Tout semble indiquer que [l]es chroniques de Jarry, Gestes ou<br />

1 BOURRELIER, p. 56.<br />

2 LEROY BERTRAND-SABIANI, p. 358.<br />

3 Id., p. 357-358.<br />

4 Fagus, Lettres à Paul Léautaud, avec un avant-propos et des notes du destinataire, La<br />

Connaissance, collection Les Textes, 1928, p. 73.<br />

5 BESNIER, p. 504.<br />

6 LEROY BERTRAND-SABIANI, p. 358.<br />

7 Ibid.<br />

8 Voir Id., p. 132.<br />

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