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la porte, le batelier refuse de se déranger, puis, sur ses instances, sort, l’écoute, et, la trouvant jolie,<br />

lui demande, pour la passer, le prix que, d’après certaines légendes, un batelier du Nil osa<br />

réclamer de sainte Marie l’Egyptienne. Alors, elle pleure, supplie, sanglote avec des spasmes et<br />

des râles, mord rageusement son mouchoir et le déchire. Par respect pour notre grande<br />

tragédienne, je n’ose avancer qu’elle rappelle Sarah Bernhardt […]. Finalement, le passeur restant<br />

inexorable, elle tente de franchir la rivière à la nage et se noie. […] La jolie dame renaît sous les<br />

apparences d’un dragon et se cache dans une grosse cloche, où son amant la retrouve enfin. 1 »<br />

11. Jarry synthétise le passage suivant, opérant principalement un montage de fragments puisés<br />

en son sein (nous soulignons ; voir les notes 7, 8 et 9), modifiant « dirigés » en « guidés » : « Une<br />

autre curiosité est le théâtre des singes dont les acteurs, tenus en laisse et dirigés à l’aide de baguettes,<br />

jouent à peu près dans les mêmes conditions que les marionnettes. 2 »<br />

12. Jean Sully Mounet, dit Mounet-Sully (1841-1916), acteur de la Comédie-Française, « celui qui<br />

Hamlet » dans l’Almanach de 1899.<br />

Outre Œdipe dans Œdipe (d’après une traduction en vers de Jules Lacroix) de Sophocle, son<br />

rôle majeur est effectivement Hamlet dans Hamlet, prince de Danemark, adaptation en vers par<br />

Alexandre Dumas et François Paul Meurice de la pièce de Shakespeare.<br />

Jarry écrit au sujet de ce rôle qui a fini par faire totalement corps avec son interprète dans<br />

« De l’inutilité du théâtre au théâtre » : « […] Mounet et Hamlet n’ont pas semblables<br />

zygomatiques, bien qu’anatomiquement on croie qu’il n’y ait qu’un homme. 3 »<br />

Remarquons que Sarah Bernhardt (voir la note 10) a également incarné Hamlet.<br />

13. Sarah Bernhardt (1844-1923), tragédienne, « celle qui Mède 4 » selon l’Almanach de 1899, du<br />

fait de l’un de ses personnages marquants : Médée, personnage éponyme de la tragédie grecque<br />

d’Euripide produite en 431 a. J.-C.<br />

Jarry évoque également Sarah Bernhardt dans sa chronique « Juno Salmo au nouveau<br />

cirque » dans La Revue blanche du 15 janvier 1902 5 et, même indirectement, dans son compte<br />

rendu de Théroigne de Méricourt de Paul Hervieu puisque cette pièce est représentée au théâtre<br />

Sarah-Bernhardt dont elle était la directrice 6 .<br />

Jarry s’inspire du passage suivant (nous soulignons) en le déformant toutefois, ce qui est<br />

exceptionnel eu égard à l’ensemble de ce compte rendu, lorsque l’on prend en considération les<br />

1 Id., p. 196-197.<br />

2 Id., p. 196.<br />

3 OC I, p. 407.<br />

4 Id., p. 560.<br />

5 Voir OC II, p. 334.<br />

6 Voir Id., p. 652.<br />

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