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1. Titre d’un conte d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822) appartenant au recueil<br />

Contes nocturnes 1 .<br />

2. Jarry modifie légèrement la formulation de Thomas de Quincey dans la traduction d’André<br />

Fontainas : « Société des Connaisseurs en meurtre. 2 »<br />

3. La variante E traduit la volonté de Jarry de chercher constamment à ce que la frontière entre<br />

fiction et réalité soit levée.<br />

Les personnages fictionnels, en n’étant plus reconnus comme tels, deviennent de fait aussi<br />

réels que les personnalités. Cette concomitance entre fiction et réalité est induite de l’ambiguïté<br />

constante quant à la véritable identité de l’agresseur, relatée par L’Écho de Paris, Jarry radicalisant<br />

celle-ci pour proclamer abruptement « qu’on ne trouvera jamais son état civil », l’agresseur étant<br />

bien un personnage, en l’occurrence d’Hoffmann, soit l’Homme au sable (voir la fin de la<br />

chronique).<br />

Il faut interpréter dans ce sens le changement de prénom en ce qui concerne la première<br />

identité révélée de l’agresseur, Jarry n’ayant pu manquer de connaître le véritable prénom,<br />

puisqu’il s’inspire très précisément (notamment) de l’article paru dans L’Écho de Paris le dimanche<br />

14 avril 1901 et que celui-ci stipule : « Il déclara se nommer Edouard Smith […] ».<br />

4. Le Matin (notamment) écrit dans un article du 21 avril 1901 : « […] le criminel de l’avenue<br />

Henri-Martin s’appellera, jusqu’à ce qu’une nouvelle découverte ait été faite à son sujet, Henry<br />

Gilmour. »<br />

5. L’édition Pléiade indique que l’homme s’appelle « James Smidt », avant d’ajouter : « Jarry<br />

citant sa propre source donne James Smith 3 ».<br />

Ce nom était en réalité connu (Jarry néanmoins transforme le prénom : celui qu’il choisit,<br />

James, ne se retrouve dans aucun journal – voir, à ce sujet, la note 3) des lecteurs de quotidiens<br />

dès le 14 avril 1901, puisque Le Matin écrit alors, sous le sous-titre « Interrogatoire de Smith » :<br />

« L’assassin ne comprenait pas un mot de français. Il fallut un interprète pour l’interroger. Il<br />

déclara se nommer Edouard Smith […] ». Ce quotidien émet déjà dans ce même article des<br />

doutes sur l’identité réelle de l’agresseur : « Edouard Smith – ou le prétendu tel – […] ».<br />

1 Voir Hoffmann, Contes nocturnes, traduction de La Bédollière, G. Barba, 1855, p. 154-190.<br />

2 Thomas de Quincey, De l’Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, traduit de l’Anglais par<br />

André Fontainas, Mercure de France, 1901, p. 8.<br />

3 OC II, p. 827.<br />

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