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Ainsi chaque quintessence est-elle la résultante d’une assimilation déjà opérée : chaque<br />

quintessence est part de l’œuvre personnelle et singulière de Jarry qu’est Faustroll. L’auteur de<br />

Messaline, par les changements opérés sur le tissu romanesque et poétique originel, parfois très<br />

importants, cherche à rendre sensible ce fait.<br />

Ce chapitre est ainsi tout à la fois un « lieu transitionnel » et la résultante de l’assimilation qui<br />

découle de la mise en attente de ces substrats de texte étrangers dans cette liste dessinant un<br />

« stock » où l’étranger devient de ce fait étrange.<br />

2. 7. La citation comme syn<strong>thèse</strong>.<br />

2. 7. 1. Identité de la syn<strong>thèse</strong> : raccourci.<br />

« [L]’oubli […] est pareillement mémoire, et de la syn<strong>thèse</strong> du complexe se refait la simplicité<br />

première 1 », annonce Jarry dans « Filiger ». En somme, comme l’écrit, plus explicitement, l’auteur<br />

de Messaline dans une note, au sein du « Linteau » des Minutes, « [l]a simplicité n’a pas besoin d’être<br />

simple, mais du complexe resserré et synthétisé (cf. Pataph.). 2 »<br />

La syn<strong>thèse</strong> qui permet d’atteindre à la simplicité laquelle est tout sauf simple présume le<br />

complexe initialement présent qu’il s’agit pour elle non pas de ramener à ce qui est simple mais de<br />

hisser jusqu’à sa forme la plus épurée mais devenant équivoque, ne perdant rien de sa complexité<br />

au travers d’une forme paradoxale d’obscurité retrouvée.<br />

Et c’est le propre pour Jarry de la ’Pataphysique, comme le signale le « cf. » ; or les textes de<br />

La Chandelle verte ont entièrement trait à cette philosophie de même qu’un certain nombre de<br />

comptes rendus qui cheminent ostensiblement ou de façon masquée du côté de la spéculation.<br />

Ainsi, si la syn<strong>thèse</strong> ouvre sur l’opaque d’un texte, c’est bien parce qu’elle n’est pas à<br />

proprement parler « syn<strong>thèse</strong> » au sens où ordinairement l’on entend ce terme puisqu’il ne s’agit<br />

pas pour Jarry de faire affleurer minimalement l’unité d’un tout, de rendre immédiatement<br />

perceptible et saisissable par l’intellection un ensemble dans ses traits les plus saillants, dans ses<br />

lignes de force : la syn<strong>thèse</strong> a toujours de facto vocation de clarté ; c’est sa raison d’être.<br />

Le terme de « syn<strong>thèse</strong> » doit ainsi être remplacé par celui de « raccourci », qu’utilise Jarry<br />

dans sa lettre à Laurent Tailhade du 2 avril 1906 : « il y a sous presse, de moi […], six petits<br />

volumes baroques, chez Sansot, formant une série que j’intitule Théâtre mirlitonesque, trois desdits<br />

tomes […] contenant des inédits d’Ubu et un raccourci (justement !) d’icelui pour guignol […] 3 ».<br />

Jarry ici procède de raccourci en raccourci, puisqu’il écrit déjà de la version initiale d’Ubu Roi :<br />

1 OC I, p. 1024.<br />

2 Id., p. 172.<br />

3 Id., p. 1078.<br />

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