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Soutenu par « un groupe de fervents (antimilitaristes) 1 », comme le remarque Fagus dans son<br />

compte rendu de La Crapaudine, Dubois-Desaulle fait paraître en 1901, aux éditions de la Revue<br />

blanche, comme nous l’avons déjà souligné, Camisards, Peaux de lapins et Cocos, corps disciplinaires de<br />

l’armée française. Selon Gustave Kahn qui en rend compte dans La Revue blanche : « Le beau livre de<br />

M. Dubois-Desaulle », « très documenté, plein de faits et de photographies », « est venu à son<br />

heure, au moment où le principe du militarisme est assez ébranlé […], pour qu’on puisse attirer<br />

l’attention du public sur certains détails particulièrement odieux. 2 »<br />

L’année suivante, il fait paraître, dans les pages de La Revue blanche, un article historique sur<br />

« l’entreprise de démolition de la Bastille », et une chronique « sur une affaire de sorcellerie<br />

remontant au début du XVIII° siècle 3 », reconstituée d’après les Mémoires de la lieutenance générale de<br />

Police » qui lui sert également de base pour l’élaboration des Prêtres et moines non conformistes en<br />

amour.<br />

Il meurt en avril 1903, au cours d’un voyage en Abyssinie.<br />

L’attachement de Dubois-Desaulle à La Revue blanche (remarquons ainsi que cet auteur y<br />

publia Camisards en 1901, c’est-à-dire au moment où Jarry publiait avec une récurrence notable, au<br />

sein des pages de la revue, et de plus l’ouvrage Messaline paraît en volume la même année) et son<br />

militant et fervent antimilitarisme paraissent être deux raisons suffisantes pour justifier très<br />

logiquement l’intérêt que Jarry a pu lui porter.<br />

Mais en réalité il s’agit de nuancer très fortement, contrairement à ce que l’on pourrait penser<br />

de prime abord, la fibre antimilitariste de Jarry – qui se donne pourtant libre cours, et de façon<br />

très notable, dans Les Jours et les nuits, « roman d’un déserteur » –, de par l’intérêt de l’auteur de<br />

Messaline, très grand, pour la chose militaire (qu’elle ait trait à la réalité de la caserne sur laquelle il<br />

se documentera pour l’écriture de La Dragonne ou à la stratégie, véritablement mathématique pour<br />

Jarry, préalable aux combats et les accompagnant, qui est perceptible dans la « Bataille de<br />

Morsang »), intérêt visible déjà dans la façon suivant laquelle Jarry renomme véritablement Les<br />

Jours et les nuits dans l’Almanach de 1901 en en modifiant le sous-titre : Les Jours et les nuits devient<br />

un « roman militaire 4 » et non, ainsi, un roman antimilitaire ou antimilitariste.<br />

Jarry ira du reste jusqu’à prononcer ces paroles, selon André Salmon 5 : « J’aime<br />

passionnément l’armée. […] On me dit antimilitariste parce que j’ai écrit les Jours et les Nuits,<br />

roman d’un déserteur, mais ce n’est pas vrai. » Ce propos de Jarry recueilli par Salmon est<br />

1<br />

La Revue blanche, tome 26, septembre-décembre 1901, p. 635.<br />

2<br />

La Revue blanche, tome 25, mai-août 1901, p. 395.<br />

3<br />

BOURRELIER, p. 881.<br />

4<br />

OC I, p. 620.<br />

5<br />

André Salmon, Souvenirs sans fin¸ Première époque (1903-1908), Gallimard, 1955, p. 151.<br />

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