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certes, il y en aura bien une, un jour, qui sera très heureuse de t’avoir pour époux ou pour amant.<br />

– Ah, soupira Vâmanasvâmin, il n’y a pas d’autre joie au monde que d’étreindre sa bien-aimée ! »<br />

Mûladeva se tourna vers Caçin. « Allons, dit-il, il faut que j’aide ce jeune fou à conquérir la<br />

princesse qu’il adore. » Et, se retournant vers Vâmanasvâmin, il ajouta ! « Lève-toi et suis-moi : je<br />

te donne la fille du roi. – Mais comment ? – Aie confiance en moi. Sache seulement que je suis<br />

Mûladeva. » Vâmanasvâmin eut un cri d’heureuse surprise : « Je suis sauvé ! » Et il emmena chez<br />

lui Mûladeva et Caçin. Là, Mûladeva fabriqua deux pilules magiques ; il mit l’une dans la bouche<br />

de Vâmanasvâmin, et l’autre dans la sienne. Aussitôt, Vâmanasvâmin prit la figure d’une belle<br />

jeune fille, et Mûladeva la figure d’un vieux brahmane, fort vénérable. « Et, maintenant,<br />

Vâmanasvâminî, ma fille, allons tous deux au palais du roi ! – Ah, suis-je, maintenant, femme à<br />

jamais ? – Naïf, ou naïve ! dit Mûladeva, en souriant. Garde-toi d’avaler la pilule. Tant qu’elle sera<br />

dans ta bouche, tu seras femme ; dès que tu l’ôteras, tu reprendras ta figure naturelle. Mais,<br />

ajouta-t-il, allons, sans perdre de temps, au palais du roi. Caçin et moi habiterons ta demeure : elle<br />

nous plaît, et, si tu as besoin de nous, tu sauras où nous trouver. » Mûladeva et Vâmanasvâminî se<br />

rendirent au palais. Ils furent aussitôt admis à voir Bon-esprit, et Bon-esprit les reçut fort<br />

poliment. « O roi, dit Mûladeva, que celui qui, changé en nain, enjamba pourtant les trois<br />

mondes, - que celui grâce à qui les singes construisirent un pont sur la mer, - que celui qui, par<br />

amour des vaches, porta la plus haute des montagnes sur la paume de sa main, - que le seigneur<br />

de la terre, que Vishnu, te protège ! – Merci, brahmane, dit le roi. D’où viens-tu ? – Écoute, ô roi,<br />

ma triste aventure. J’habite un village au bord de la Gangâ. J’ai un fils, qui a seize ans. Un jour, ma<br />

femme me dit : « Ne crois-tu pas qu’il serait temps de marier notre fils ? » – Certes, répondis-je. –<br />

Eh bien, va donc lui chercher une femme. » – Je partis, en quête d’une femme qui convînt à mon<br />

fils. Dans un pays assez lointain, je vis cette jeune fille, qui me sembla belle et honnête ; je la<br />

demandai à ses parents, et ils me l’accordèrent. Mon fils vint, le mariage se fit ; et, la cérémonie<br />

terminée, il retourna dans notre village, afin d’y tout préparer pour la réception de sa femme. Il<br />

était convenu qu’au bout de quelques jours je me mettrais en route avec elle, et la conduirais chez<br />

nous. C’est ce que je fis : mais, hélas, entre le retour de mon fils et le mien, des brigands avaient<br />

attaqué le village : je trouvai les maisons brûlées, et les habitants avaient été enlevés ou s’étaient<br />

enfuis. Juge, ô roi, de [sic] ma consternation. Sans perdre courage, pourtant, je résolus d’aller par<br />

le monde chercher des nouvelles de ma femme et de mon fils. Mais cette jeune femme est trop<br />

frêle pour que je lui fasse partager mes fatigues, et elle est trop belle pour que je la confie au<br />

premier venu. Reçois-la donc, ô roi, dans ton palais ; garde-la comme ta propre fille ; donne-la,<br />

pour compagne intime, à la princesse Splendeur-de-lune ; veille enfin à ce qu’il ne lui arrive aucun<br />

accident. Et, quand je viendrai te la réclamer, tu devras me la rendre. » Le roi répondit : « Ta<br />

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